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À La Une - crise

La Syrie accuse les Occidentaux de collusion avec el-Qaëda

Les violences persistent malgré la présence de plus de 150 observateurs de l'ONU; un groupuscule islamiste revendique l'attentat de Damas.

Des funérailles ont été organisées samedi à Damas pour les victimes des attentats qui ont fait 55 morts. Khaled al-Hariri/

La Syrie a estimé samedi que les attentats qui se sont produits à Damas et à Alep sont le résultat d'une collusion entre les Etats-Unis et les Occidentaux, d'une part, et des militants liés à el-Qaëda, d'autre part, afin de destabiliser le pays.

"Les puissances occidentales et les Etats-Unis, qui ont passé une alliance pour mener la guerre au prétexte de combattre le terrorisme, passent désormais des alliances avec les terroristes qu'affrontent la Syrie", a estimé le ministre syrien de l'Information devant la presse.

 

Selon lui, le double attentat à la voiture piégée qui a fait 55 morts mercredi à Damas démontre que des éléments liés à la mouvance el-Qaëda ont décidé de prendre la Syrie pour cible. Ces attentats, toujours immédiatement attribués à des "terroristes" par les autorités, ont pour plusieurs d'entre eux été revendiqués par un groupuscule, le Front al-Nosra. Samedi, ce groupuscule a encore revendiqué, dans une vidéo, le dernier attentat de Damas.

 

"Cette escalade terroriste consistant à utiliser des voitures piégées avec des tonnes d'explosifs pour viser le peuple syrien est dans la droite ligne de la stratégie terroriste sanglante utilisée par des groupes armés et el-Qaëda, avec le soutien des puissances occidentales qui leur fournissent armes et argent", a ajouté le ministre syrien.

 

L'opposition syrienne a démenti un quelconque rôle dans ces attaques meurtrières et a accusé le gouvernement d'en être responsable.

 

Mercredi, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait mis en garde, estimant qu'il ne restait que très peu de temps pour éviter que la Syrie ne sombre dans une guerre civile générale.

 

Les attentats meurtriers se multiplient en Syrie, malgré la présence de désormais près de la moitié des 300 observateurs internationaux de la mission de l'ONU qui doivent être déployés à terme pour surveiller l'application d'une trêve pourtant continuellement ignorée.


Damas et Alep, les deux plus grandes villes du pays, ont été frappées par plusieurs attentats depuis décembre 2011 mais les attaques se sont récemment multipliées, notamment depuis l'entrée en vigueur le 12 avril du cessez-le-feu prévu par le plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan.


Vendredi, les autorités syriennes ont affirmé avoir déjoué un attentat suicide à Alep (nord). Le kamikaze, abattu "avant qu'il ne puisse perpétrer son crime terroriste", selon la télévision d’État, transportait 1.200 kg d'explosifs.

La veille, à Damas, deux attentats à la voiture piégée avaient fait 55 morts et des centaines de blessés. Là aussi, la charge explosive dépassait une tonne.


Dans le même temps, la répression du mouvement de contestation contre le régime de Bachar el-Assad se poursuit.
Huit civils ont été abattus samedi par les forces du régime dans les régions de Hama (centre), d'Idleb (nord-ouest) et de Deir ez-Zor (est), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).


Par ailleurs, des combats ont opposé soldats des forces régulières et dissidents passés à l'opposition dans les régions d'Idleb, de Deraa (sud) et de Homs (centre). D'autre part, les troupes bombardaient une localité dans la région de Homs, faisant sept blessés, alors que des explosions ont retenti dans la province d'Idleb, où les troupes tiraient des roquettes, a-t-on signalé de même source.


Vendredi, journée traditionnelle de mobilisation depuis le début de la révolte en mars 2011, des dizaines de milliers de Syriens ont bravé les tirs des troupes pour manifester leur opposition au régime. En soirée, une explosion suivie d'une fusillade a eu lieu devant les locaux du parti Baas au pouvoir, à Alep (nord), faisant un mort, selon l'OSDH.
Au total, 17 personnes, dont 12 civils, ont péri vendredi dans des violences.


D'après l'OSDH, 938 personnes dont 662 civils ont péri dans les violences depuis le début de la trêve, et les violences ont fait plus de 12.000 morts en 14 mois, en grande majorité des civils tués dans la répression.

Des dizaines de milliers de personnes ont par ailleurs été arrêtées dans le cadre de la répression, selon la même source.


Par ailleurs, deux journalistes turcs libérés après deux mois de détention en Syrie sont arrivés samedi à Téhéran avant leur retour en Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie. Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a indiqué que leur libération avait été le fruit d'une médiation de l'Iran, allié indéfectible de Damas.

 

Le caméraman freelance Hamit Coskun et le journaliste Adem Özköse, du journal à tendance islamiste Milat, étaient entrés en Syrie début mars pour réaliser un documentaire sur la situation dans ce pays voisin de la Turquie.
Ils avaient été vus pour la dernière fois le 9 mars près du bastion rebelle d'Idleb, proche de la frontière turque. Ankara avait accusé Damas de les retenir prisonniers.

La Syrie a estimé samedi que les attentats qui se sont produits à Damas et à Alep sont le résultat d'une collusion entre les Etats-Unis et les Occidentaux, d'une part, et des militants liés à el-Qaëda, d'autre part, afin de destabiliser le pays.
"Les puissances occidentales et les Etats-Unis, qui ont passé une alliance pour mener la guerre au prétexte de combattre le...
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