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Nos Lecteurs ont la Parole

II.- Pourquoi cet acharnement à tirer les ficelles de la désunion chrétienne ?

Cette action s’est soldée elle aussi par un échec, mais ses retombées restent malheureusement encore inquiétantes, car, malgré les réactions internationales face à toutes les barbaries et atteintes à la sécurité que ce régime impose à ses propres citoyens depuis le début des mouvements insurrectionnels que traverse la Syrie, il peut toujours sévir (voir L’Orient-Le Jour du 3 avril 2012).


Couvert et protégé par Israël, quoique l’allié stratégique de l’Iran, il est encore présent au Liban par l’intermédiaire du Hezbollah, qui, lui aussi, trouve son compte dans cette alliance, car il pourrait espérer à la clé y instaurer un État islamique, puisque conjoncturellement parlant il en a les moyens. N’étant pas arrivé par ailleurs à bout des chrétiens indépendants du Liban, avant la fin de sa tutelle, il a réussi à les diviser politiquement après, et cherche aujourd’hui à nouveau à les désolidariser de Bkerké, après avoir échoué à le faire durant trente ans. Il tente à nouveau cette opération, il a peut-être réussi depuis un an à faire une percée, mais les chrétiens et les leaders maronites spécialement, forts de leurs alliances avec l’islam libanais, feront, malgré leurs divergences, le nécessaire avec Bkerké pour éviter des dérapages fatals et irréversibles, car ils auraient trop à y perdre.


Mais il y aurait un seul cas où cette démarche pourrait échouer, à savoir l’existence d’un consensus international, agréé confidentiellement par les hautes instances religieuses de certaines de nos communautés nationales, et dont l’objectif serait le changement géopolitique et structurel de cette ceinture des minorités qui, après le démembrement récent de l’Irak, et l’orientation que prennent les actuels événements de Syrie, engloberait les États suivants : Israël, la Palestine, la Jordanie, la Syrie et le Liban, et ce jusqu’à la frontière turque. Dans ce cas de figure nous nous acheminerons vers un démembrement et un redécoupage sociopolitique régional, dont l’un des éléments éventuellement annonciateurs au Liban pourrait être le grave désaccord apparu ces derniers jours et la tournure délicate que prend le « bras de fer » entre un leader chrétien qui milite pour le maintien de la formule constitutionnelle du Liban de 1943 et Bkerké, qui cherche à prôner une vision socioreligieuse intercommunautaire, probablement inspirée du Vatican, et issue également du Liban de 1943, mais qui s’inscrirait dans un abord différent, ce qui expliquerait ses souhaits d’y apporter des modifications. Cette évolution importante au sein de la communauté maronite pourrait peut-être expliquer le comment du pourquoi de cette longue situation de désunion chrétienne que nous décrivons et qui était devenue endémique !...


À moins que l’alternative que nous venons d’analyser ne soit vérifiée, la guerre de l’ombre à laquelle participent des forces occultes, des puissances régionales clairement connues et des partis dont seul le contenant est libanais doit cesser, car si l’objectif est uniquement l’élimination de l’artisan de la formule historique et constitutionnelle libanaise, tous les autres partenaires seront impérativement désintégrés par ceux qui initient ce bouleversement. Il ne faut pas croire qu’une république islamique pourra vivre plus en paix que le Liban actuel. Dans un environnement géopolitique où la justice internationale, les droits de l’homme et le droit des peuples à s’autogérer sont constamment mis à l’épreuve par les intérêts stratégiques des décideurs internationaux et régionaux, seule la formule constitutionnelle de 1943 consacrée par le document de Taëf, malgré ses vicissitudes, peut continuer à immuniser le Liban et toutes ses composantes confessionnelles et culturelles et les protéger des extrémismes religieux qui pourraient chercher à secouer et bouleverser cette entité.

 

Ceux qui tirent les ficelles de la désunion chrétienne et principalement maronite doivent comprendre que ces derniers sont et resteront, malgré toutes les « misères » qu’ils subissent, très attachés à leur Constitution et à leurs partenaires au sein de la nation, ils se défendront avec eux, corps et âme, pour que leur pays reste un phare de liberté de cohabitation, de tolérance et de démocratie, et aucune force ne pourra les déstabiliser où les diluer !...

 

Une réconciliation générale interne s’impose donc dans les plus brefs délais, autour d’une table de dialogue, où le menu sera le vivre ensemble dans la dignité, l’égalité, la justice et le respect des aspirations et des croyances individuelles et réciproques de chacun, et la neutralité positive, avec pour seul objectif stratégique la défense de la « sigha » (nonobstant naturellement toutes les modifications ou amendements nécessaires pour la réactualiser et la consolider).

Salim F. DAHDAH

Cette action s’est soldée elle aussi par un échec, mais ses retombées restent malheureusement encore inquiétantes, car, malgré les réactions internationales face à toutes les barbaries et atteintes à la sécurité que ce régime impose à ses propres citoyens depuis le début des mouvements insurrectionnels que traverse la Syrie, il peut toujours sévir (voir L’Orient-Le...

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