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À La Une - Terrorisme

Le jihadiste qui se vante d’avoir « mis la France à genoux »

Mohammad Merah projetait d’autres assassinats et n’a exprimé « aucun regret » sinon de « ne pas avoir fait plus de victimes ».

Une image prise de la télévision France 2 montre Mohammad Merah tout sourire. Ce jeune salafiste affirme avoir effectué deux séjours en Afghanistan et au Pakistan, et avoir été « entraîné » par el-Qaëda au Waziristan. Photo AFP

Le jeune Français suspecté d’avoir abattu des militaires et des juifs dans la région de Toulouse était toujours retranché hier soir dans son appartement cerné par la police, qui espérait l’arrêter vivant. Mohammad Merah, 23 ans, qui a revendiqué les trois attaques dans lesquelles il dit avoir agi « seul », a indiqué aux policiers vouloir se rendre « en fin de soirée », a déclaré hier le procureur de Paris, François Molins. « Nous espérons qu’il va effectivement se rendre bientôt, les conditions de sa reddition sont en cours de négociations », a déclaré pour sa part le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Peu après, laissant supposer l’imminence d’une issue, l’éclairage public était éteint dans le quartier de l’appartement toulousain.

 

Mohammad Merah était retranché chez lui depuis hier à l’aube. Le Raid (l’unité d’élite de la police) a mené « plusieurs tentatives d’entrer » dans l’appartement et s’est heurté à chaque fois à une « réplique » à l’arme à feu, a indiqué le procureur. Deux policiers ont été blessés. « Ce que nous voulons, c’est l’avoir vivant pour le juger », a dit le ministre de la Défense, Gérard Longuet. Trois personnes de son entourage ont été placées en garde à vue, dont l’un de ses frères interpellé hier et « engagé lui aussi dans l’idéologie salafiste », selon une source policière.

 

Le jeune homme est l’auteur de sept assassinats, ceux de trois militaires d’origine maghrébine et de quatre juifs, dont trois enfants, lors des attaques menées à Toulouse et Montauban. Il projetait encore d’assassiner deux policiers et un militaire, selon le procureur. Le suspect « revendique être un moudjahid, appartenir à el-Qaëda et avoir voulu venger les enfants palestiniens autant qu’avoir voulu s’en prendre à l’armée française » du fait de sa présence en Afghanistan, selon M. Guéant. Il entendait aussi punir la France pour sa loi interdisant le port public du voile islamique intégral, a indiqué M. Molins. Selon lui, il n’a exprimé « aucun regret » sinon de « ne pas avoir fait plus de victimes » et s’est glorifié d’avoir « mis la France à genoux ». Lors des discussions avec les policiers, il a expliqué qu’il avait « reçu des instructions d’el-Qaëda » et qu’il avait « accepté une mission générale pour commettre un attentat en France », a déclaré M. Guéant. Le suspect, qui a effectué deux séjours en Afghanistan et au Pakistan, a aussi dit « avoir été entraîné par el-Qaëda » au Waziristan, à la frontière afghano-pakistanaise.

 

À Montauban, un hommage aux trois militaires tués a été rendu dans l’après-midi en présence du chef de l’État Nicolas Sarkozy et d’autres candidats à la présidentielle, dont le socialiste François Hollande. Le tueur « voulait mettre la République à genoux » mais elle « n’a pas cédé », a martelé le président en qualifiant la mort des militaires « d’exécution terroriste ». M. Sarkozy a prévenu que « ces crimes ne demeureront pas impunis ». Quant à l’école Ozar Hatorah de Toulouse, elle a rouvert hier ses portes. Les parents d’élèves se disaient « soulagés » de savoir le suspect assiégé par la police, mais attendaient son arrestation, leur « délivrance ». Même soulagement pour les proches des militaires tués.

 

Par ailleurs, le président américain Barack Obama a appelé hier M. Sarkozy, a indiqué la présidence française, soulignant que « la France et les États-Unis sont plus que jamais déterminés à lutter ensemble contre la barbarie terroriste ». M. Obama a appelé M. Sarkozy « pour lui demander de transmettre aux familles et aux proches des victimes des attaques perpétrées à Toulouse et à Montauban, ses condoléances personnelles et celles du peuple américain », a précisé l’Élysée.

Le jeune Français suspecté d’avoir abattu des militaires et des juifs dans la région de Toulouse était toujours retranché hier soir dans son appartement cerné par la police, qui espérait l’arrêter vivant. Mohammad Merah, 23 ans, qui a revendiqué les trois attaques dans lesquelles il dit avoir agi « seul », a indiqué aux policiers vouloir se rendre « en fin de soirée », a...
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