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Cinema- - Rencontre - Khaled Mouzannar, un langage musical intime et imagé

La musique, une histoire de relation...

Même avant l’avènement du parlant, la musique a toujours été un élément essentiel dans une œuvre cinématographique. Aujourd’hui, elle continue à être un acteur à part entière qui peut changer la vision totale d’un film.

Khaled Mouzannar à la clôture du Festival de Doha.

La musique a été sa première compagne depuis l’âge de six ans. Sa maison, son univers et son langage. Auteur et compositeur, Khaled Mouzannar vogue entre deux mondes, celui des harmonies et celui des images qu’il conjugue au présent du verbe aimer.
« Je suis un artiste solitaire qui vit à travers la musique », avoue Khaled Mouzannar en nous invitant à pénétrer dans son univers. Un studio où les instruments de musique, le piano et les synthétiseurs se juxtaposent et se superposent comme des strates de vie qui évoquent des centaines de souvenirs. C’est là où l’artiste retrouve une certaine quiétude pour travailler. Et pourtant récemment Mouzannar a été confronté aux flashs des photographes, aux lumières artificielles des projecteurs et aux multiples tapis rouges. Lui qui aime l’ombre est soudain en pleine lumière à la suite de l’engouement qu’a créé le film Et maintenant on va où ?
concocté avec son épouse Nadine Labaki. En effet depuis la sortie du film, le couple voyage avec leur œuvre cinématographique glanant des trophées dans différents festivals (récemment le musicien fut également couronné à Stockholm).

Un parcours éclectique
Autodidacte et baignant dans le monde des sonorités depuis son enfance et imprégné des grands classiques mais aussi des rythmes d’Amérique latine dont est issue sa mère, le jeune Khaled décide à l’âge de dix-huit ans de suivre une éducation académique. C’est chez son maître et mentor Boghos Gelalian – disparu discrètement depuis peu – qu’il fera cet apprentissage qui lui ouvrira des horizons plus larges.
Éclectique, respirant et exultant les notes musicales, Mouzannar se tourne vers tous les genres. De Bach, aux airs italiens, en passant par les airs africains et italiens, c’est dans ce creuset si métissé qu’il créera son propre label, empreint de passion.
À Paris alors qu’il enregistre son premier album dans la maison de disques « Naïve », il rencontre celle qui allait devenir la femme de sa vie. Ayant apprécié sa bande musicale pour le film de Hani Tamba Beirut after shave, la cinéaste Nadine Labaki lui demande de collaborer avec elle sur la musique de son premier long métrage Caramel. « La composition que j’ai signée sur ce film-là était une véritable déclaration d’amour », avouera Khaled Mouzannar.
Quelques années plus tard, la collaboration continue avec la réalisatrice devenue son épouse mais le musicien surfe également sur d’autres rivages. Après sa première participation avec Hani Tamba sur Beirut after shave suivra une autre signature du film Une chanson dans la tête. Et bien sûr le dernier en date Et maintenant on va où ?
Comment travaille-t-il ? « Toujours sur le scénario, répond Mouzannar car il est très délicat de se greffer sur l’univers artistique d’un autre –
ce en quoi consiste le rôle du compositeur. Je travaille donc en amont et en étroite collaboration avec le réalisateur. Dans un film, la musique est comme un second dialogue, un acteur à part entière qui peut changer totalement la vision du film. » Et d’ajouter : « Avec Nadine Labaki, je n’ai pas de problème car c’est une cinéaste qui aime la musique et nos univers s’imprègnent l’un de l’autre, je participe donc au scénario tout autant que les autres coscénaristes mais quand il s’agit d’un autre cinéaste il faut vraiment que le projet m’inspire pour que je puisse y adhérer. »
Une musique colorée pleine d’images et d’émotions, voilà ce que propose Khaled Mouzannar dans ses écritures musicales panachées. « Pour composer, je peux m’inspirer à loisir d’un paysage, d’une image ou d’un moment. La musique est mon langage personnel qui témoigne de mon vécu. » Tantôt douce et féminine comme celle de Caramel mais aussi teintée de gravité et de sonorités religieuses comme dans Et maintenant on va où, la musique de Khaled Mouzannar ouvre des fenêtres vers l’imaginaire.
Et si depuis quelques années on a vu l’artiste se consacrer aux musiques de films, il avoue cependant qu’il prépare en parallèle un autre album qui verra bientôt le jour. « Il est tellement difficile de combiner les deux volets de ma carrière mais j’aime autant le travail en studio que la scène et même si je me sens un peu vieillir avec chaque projet, il y a par contre une telle jouissance que, très vite, la fatigue est oubliée. » Un peu comme la paternité lui rétorque-t-on. Et lui d’acquiescer. Car maintenant que Khaled Mouzannar est papa, il peut comprendre ce sentiment.
La musique a été sa première compagne depuis l’âge de six ans. Sa maison, son univers et son langage. Auteur et compositeur, Khaled Mouzannar vogue entre deux mondes, celui des harmonies et celui des images qu’il conjugue au présent du verbe aimer. « Je suis un artiste solitaire qui vit à travers la musique », avoue Khaled Mouzannar en nous invitant à pénétrer dans son univers....
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