Norma Jean, Forever

Elle avait les cheveux blonds platine. Mais elle n’était pas la seule à avoir cette couleur de cheveux. Jean Harlow ou Carol Baker arboraient cette tignasse.
Elle les avait bouclés. Mais les boucles de Mae West ou de Kim Novack étaient aussi célèbres.
Elle avait la bouche en cœur, couleur sanguine, mais combien de stars de l’époque ourlaient leurs lèvres de ce fameux rouge baiser ?
Elle avait la taille fine, les fesses bien arrondies et le flanc bien galbé dans des robes moulantes. Mais elles étaient légion à se vêtir de la sorte.
Elle avait les yeux comme une biche, mais toutes les vamps avaient ce regard énigmatique. Alors quel était le secret qui distinguait cette femme coquine, intelligente, mais tellement triste des autres, de toutes les autres ?
Elle s’appelait Marilyn quoiqu’elle aurait tellement voulu demeurer Norma Jean et il y a déjà cinquante ans de là que cette fille si simple, qui n’aspirait qu’à vivre et à être aimée, a disparu de l’écran de la vie.
Tout ce qu’elle désirait, c’est être une actrice et non une vedette, une épouse et non une amante « back street », une maman pour remplacer le sentiment maternel qu’elle n’a jamais ressenti. Enfin, tout ce qu’elle souhaitait, c’était la quiétude. Cette tranquillité qu’elle n’a eue ni de son vivant ni même dans sa mort. Ils ont beau fouiller les paparazzi, les charognards, les renifleurs de scandales, d’histoires sordides. Ils ont beau la traiter de blonde, alors qu’elle n’était que fausse blonde, d’intoxiquée des médicaments, alors qu’elle n’était qu’« addicted » à la vie, de là où elle brille encore très fort , telle une vraie étoile, Marilyn s’en fiche éperdument des ragots.
50 ans et elle est toujours aussi vivante. Aussi étincelante. Lumineuse comme elle a toujours su capter la lumière. 50 ans et elle n’a pas encore été remplacée, ni détrônée. Ni même effacée de la mémoire.