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Liban - La situation

Le gouvernement à l’épreuve sur plusieurs fronts


Les familiers de la vie politique libanaise savent qu’il existe un seul baromètre plus ou moins fiable à consulter lorsqu’on cherche à anticiper sur les événements : le comportement de Walid Joumblatt. Et ce baromètre fonctionne dans tous les sens, c’est-à-dire aussi bien lorsque M. Joumblatt fait quelque chose que lorsqu’il s’abstient de faire quelque chose.
Hier, le chef du PSP était censé s’exprimer sur les dossiers brûlants, lors d’une cérémonie de son parti. Monté à la tribune, il annonce qu’il ne parlera pas de politique et l’on apprend qu’il a décidé d’ajourner ce qu’il avait à dire au dimanche 30 octobre.
Faut-il en déduire que le gouvernement n’a plus que trois semaines pour s’efforcer de trouver des palliatifs aux sujets de mésentente qui déchirent ses composantes ? On est bien tenté de répondre par l’affirmative au vu du chemin déjà fait par M. Joumblatt dans le sens contraire de celui qui l’avait propulsé au sein de la majorité actuelle, dont le cabinet Mikati est l’émanation. D’autant que son virage avait coïncidé avec le début des remous diplomatiques suscités par les événements de Syrie, il y a de cela quelques mois.
Mais si le chef du PSP – dont on connaît la position tranchée aux côtés du chef de l’État et du Premier ministre pour ce qui est du respect des engagements internationaux du Liban et en particulier à l’égard du TSL – consent à accorder un sursis de trois semaines aux autres composantes du gouvernement, cela ne signifie pas pour autant que, d’ici là, ce dernier ne sera pas confronté à des épreuves susceptibles de le déstabiliser sérieusement. À commencer bien sûr par la grève générale décrétée par la CGTL pour le mercredi 12.
Sauf accord de dernière minute, le mot d’ordre de grève tient toujours. Hier soir, Ghassan Ghosn, président de la centrale syndicale, appelait solennellement à la télévision les travailleurs à « se préparer à défendre leurs droits » et à « descendre dans la rue ».
Jusqu’ici, le fossé demeure énorme, en effet, entre les revendications salariales au titre de cherté de la vie de la CGTL, d’une part, et les offres du patronat de l’autre. Et le gouvernement, au milieu, donne l’impression d’errer, hagard, entre les deux, ne voulant mécontenter ni les uns ni les autres.
Sans remettre en question la nécessité d’un mécanisme viable de correction des salaires, et donc la légitimité de la démarche syndicale, on peut toutefois s’interroger sur les véritables raisons qui ont poussé la CGTL et son patron à monter au créneau avec tant d’ardeur en ce moment précis, sachant que le cabinet est formé en majorité de ses amis politiques.
Notant que M. Ghosn se trouvait à Damas il y a peu de temps, certains milieux « centristes » ne sont pas loin de penser que le régime syrien pourrait être à l’origine de cette escalade brutale sur le front social, tout comme il serait l’initiateur du récent raidissement du 8 Mars sur le dossier du financement du TSL. Lequel raidissement a d’ores et déjà fait avorter les entourloupes juridico-politiques que l’on s’apprêtait tranquillement à mettre en œuvre pour que l’État libanais puisse procéder au versement de sa quote-part sans qu’aucune composante du gouvernement ne perde la face dans l’opération. Et si l’on ajoute à cela les informations faisant état de menaces sur le personnel des Nations unies au Liban, le tableau devient complet.
Que Damas et le Hezbollah cherchent à mieux maîtriser le Premier ministre libanais, qu’il faille pour cela faire quelquefois trembler la terre sous ses pieds n’est point chose inhabituelle. Après tout, même entre alliés, il faut se surveiller.
Or depuis la mise en place de ce gouvernement, l’ensemble des commentateurs s’accordent à dire que la Syrie et le Hezbollah ont tous deux besoin de Nagib Mikati. On peut néanmoins supposer que ce besoin ne va pas jusqu’à vouloir donner au Premier ministre le sentiment d’être incontournable et que le duo concerné est attentif à ne point laisser des ailes lui pousser.
Et puis, il y a bien sûr le Liban-facteur (à défaut du Liban-message), par le biais duquel le régime syrien dialogue avec la communauté internationale : la conversation, ces jours-ci, s’annonce plutôt musclée...
Les familiers de la vie politique libanaise savent qu’il existe un seul baromètre plus ou moins fiable à consulter lorsqu’on cherche à anticiper sur les événements : le comportement de Walid Joumblatt. Et ce baromètre fonctionne dans tous les sens, c’est-à-dire aussi bien lorsque M. Joumblatt fait quelque chose que lorsqu’il s’abstient de faire quelque chose.Hier, le chef du PSP...
commentaires (2)

Il fait très chaud sous la poêle Damassine et le temps des comptes s'approche a la vitesse grand "V" que cela plaisent a certains ou pas. Le Bashar et si bien dans sa peau et sur son trône, qu'il croit pouvoir faire la peau des autres sans impunité. Alors il menace, envoi des messages et provoque des troubles sur ... nos terres, par le biais de sbires aujourd'hui bien connus, puisque tous les masques sont tombés! Cette fois il y aura des tribunaux qui fonctionneront, des juges qui jugerons et des criminels qui paierons!

Pierre Hadjigeorgiou

07 h 15, le 10 octobre 2011

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Commentaires (2)

  • Il fait très chaud sous la poêle Damassine et le temps des comptes s'approche a la vitesse grand "V" que cela plaisent a certains ou pas. Le Bashar et si bien dans sa peau et sur son trône, qu'il croit pouvoir faire la peau des autres sans impunité. Alors il menace, envoi des messages et provoque des troubles sur ... nos terres, par le biais de sbires aujourd'hui bien connus, puisque tous les masques sont tombés! Cette fois il y aura des tribunaux qui fonctionneront, des juges qui jugerons et des criminels qui paierons!

    Pierre Hadjigeorgiou

    07 h 15, le 10 octobre 2011

  • Monter au front, pour M.Mikati pour lutter sur touts les fronts semble presque une mission impossible pour ce cabinet qui dans deux jours devra faire face à la CGTL , une bombe sociale qui pourra faire sauter le gouvernement . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A.Nazira

    04 h 48, le 10 octobre 2011

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