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Liban

Un délai de grâce a été accordé au PM, assorti d’un avertissement financier


Les vingt-cinq minutes de l’entretien du Premier ministre Nagib Mikati avec la secrétaire d’État Hillary Clinton, à New York, n’ont pas été perdues. Elles ont en fait débouché sur une sorte de moratoire accordé par les États-Unis à M. Mikati, un « délai de grâce » qui lui permettrait de prouver que son gouvernement « n’est pas celui du Hezbollah ».
Les détails de ce moratoire ont été longuement passés en revue par M. Mikati, à son hôtel Le Pierre, avec l’adjoint de Mme Clinton, Jeffrey Feltman. En gros, c’est le respect des résolutions internationales, et des sanctions contre la Syrie, en échange de la stabilité politique et, surtout, financière et économique.
Selon un diplomate qui a suivi de près les entretiens de M. Mikati, les Américains « ont assoupli leur approche à l’égard du gouvernement de Nagib Mikati, mais non leur avis au sujet des données politiques qui ont marqué son arrivée au pouvoir ». Mais c’est le « pragmatisme » qui a prévalu. Les premiers signes de cet assouplissement américain étaient apparus quand Maura Connelly, l’ambassadrice US au Liban, avait rendu visite au Sérail et, dans une déclaration publiée à l’issue de cet entretien, déclaré que son pays poursuivrait le programme d’équipement des forces de sécurité libanaises, en dépit des réserves du Congrès US. Ce revirement était une sorte de victoire diplomatique et politique pour M. Mikati qui avait fini par convaincre les responsables US.
De fait, les dirigeants américains semblent avoir bien réagi à la « force tranquille » émanant de M. Mikati, par contraste avec le bouillonnement politique marquant les autres pays arabes. Décision a donc été prise de donner à M. Mikati le temps nécessaire pour remplir ses promesses, en particulier, d’abord à l’égard du financement du TSL, « une affaire de semaines », selon lui.
En échange, Hillary Clinton avait été directe : « Aucune mesure ne sera plus prise à l’encontre d’une banque libanaise, avant que le gouvernement en soit informé ; l’expérience de la Banque libano-canadienne ne se répétera pas. »
Mais la secrétaire d’État a assorti cette promesse d’un avertissement : aucune sanction prise contre la Syrie ne devra être contournée ou violée par une banque libanaise.
Pour bien l’assurer, le gouverneur de la BDL et l’Association des banques ont été convoqués à une réunion qui se tiendra au début de la semaine prochaine, dès le retour de M. Mikati.
Selon la source diplomatique précitée, « l’affaire ne souffre aucun écart de la part du Liban. La stabilité du secteur financier en dépend, ainsi que la santé économique du pays ».
Selon toute probabilité, en ont conclu M. Mikati et les milieux diplomatiques qui lui sont proches, un durcissement des sanctions contre la Syrie est à l’étude, dont le Liban ne pourra se dissocier, d’où la nécessité de désengager le Liban le plus possible des péripéties qui marquent la scène politique et sécuritaire en Syrie.
Est-ce trahir la Syrie ? Pas du tout, répondent les milieux de M. Mikati, qui révèlent que les ennemis politiques de ce dernier tentent de prouver qu’il partagerait, à travers un établissement financier de la place, des intérêts communs avec le président Bachar el-Assad.
Au demeurant, selon les milieux susmentionnés, il semble que les dirigeants américains souhaitent moins le départ du président Assad que son affaiblissement et son isolement, de telle sorte que toutes ses capacités d’interventions régionales soient paralysées.
Cette phase d’expectative et de prudence imposée au Liban serait la raison véritable qui a poussé M. Mikati à ne pas rencontrer à NY le ministre syrien des AE, Walid Moallem. Par contre, le représentant de la Syrie à l’ONU, Bachar Jaafari, a bien entendu le Premier ministre déclarer, au cours de la réunion que ce dernier a tenue avec les ambassadeurs arabes à New York : « Nous ne souhaitons à la Syrie que du bien, mais j’essaie de protéger le Liban, parce que notre positon ne changera rien à la situation. »
Les vingt-cinq minutes de l’entretien du Premier ministre Nagib Mikati avec la secrétaire d’État Hillary Clinton, à New York, n’ont pas été perdues. Elles ont en fait débouché sur une sorte de moratoire accordé par les États-Unis à M. Mikati, un « délai de grâce » qui lui permettrait de prouver que son gouvernement « n’est pas celui du Hezbollah ».Les détails de ce...
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