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Liban - Le commentaire

La cohésion ministérielle à l’épreuve des règles constitutionnelles

La loi de la jungle, de la force brute, marche pour tout. Elle a engendré l’aberrante trouvaille de la « démocratie consensuelle », qui abolit la démocratie tout court (et le droit de vote en Conseil des ministres !). Sous prétexte que tant que le confessionnalisme politique n’est pas aboli, tout gouvernement, dans ce pays composite doit inclure la minorité aussi bien que la majorité issue des urnes. Puis quand le 8 Mars a réussi à surclasser le 14 Mars, par des retournements de vestes obtenus sous la menace des armes, cette innovation a été larguée. En laissant quand même des empreintes qui pourraient produire un effet boomerang. Dans ce sens qu’un système fondé sur le chantage ouvre la voie à des dérives affectant la viabilité du pouvoir en place. En effet, dans cette logique, un ministre, ou plusieurs, peut, ou peuvent, bouder, faire grève, ne plus participer au labeur gouvernemental, sans démissionner et tout en continuant à percevoir leurs émoluments.
Or, ordonnancé sur base des dispositions de la Constitution, l’article 28 du décret organisant les travaux du Conseil des ministres stipule que « les décisions du Conseil des ministres sont contraignantes pour tous les membres du gouvernement, en vertu du principe de la solidarité ministérielle. Tout ministre concerné se doit, sur base de cet engagement, de signer les projets de décrets permettant l’exécution de la décision adoptée ».
Selon le mot célèbre de Jean-Pierre Chevènement, un ministre réfractaire « se soumet ou se démet ». Or chez nous, il se contente de se croiser les bras, sans plus servir, ni l’autorité ni le public. Constitutionnaliste et ancien député, Hassan Rifaï estime que, dans un tel cas, le président de la République, gardien de la règle, doit adresser une note (toujours écrite, comme on sait) au Conseil des ministres pour lui signaler la dérive. En rappelant que s’il n’y est pas mis bon ordre, le fautif est passible de limogeage. Le juriste ajoute que si la majorité des deux tiers requise pour une révocation de ministre n’est pas assurée au sein de l’exécutif, le chef de l’État peut encore se tourner vers la Chambre, pour lui demander de trancher. C’est-à-dire de retirer sa confiance au ministre en question, qui tombe ipso facto et illico presto.
En réalité, la Constitution n’évoque rien de la proposition de Rifaï. Pourquoi ? Parce qu’aucun législateur n’a jamais pu imaginer que l’irresponsabilité serait poussée à un tel point. Où l’on voit un ministre, ou un député, délaisser totalement ses devoirs, sans même se soucier, le cas échéant, de ce que les électeurs peuvent en penser.

Faux-fuyant
Une confusion épaisse s’y ajoute. Les ministres chiites avaient claqué la porte du cabinet Siniora, sous prétexte qu’on ne leur avait pas donné suffisamment de temps pour étudier le projet de protocole sur le statut du TSL. Alors qu’ils se répandaient en critiques de ce document, qu’ils prétendaient n’avoir pas encore étudié !
Bref, c’est la suite immédiate qui est amusante, et révélatrice. En effet, après ce geste collectif, certains avaient cessé de pointer à leurs bureaux de fonction ministérielle. Alors que d’autres ont continué à s’y rendre, pour signer le courrier et expédier les affaires courantes.
Autre césure : quelques-uns avaient présenté leur démission dans les formes, dans les délais et dans les règles, alors que leurs collègues contestataires négligeaient de s’en acquitter. En tout cas, la démission n’avait pas été acceptée. Car le barrage Amal-Hezbollah empêchait que l’on pût désigner des remplaçants aux partants.
Le gouvernement avait subsisté. Mais les portes de la Chambre lui avaient été fermées, et, faute de ratification parlementaire, les décrets qu’il avait pris sont restés lettre morte. Ils dorment encore dans les tiroirs de la place de l’Étoile.
Ce précédent peut-il être suivi aujourd’hui, si des ministres décident de bouder, par exemple, au sujet du plan de l’électricité, et plus tard, de l’eau ou du gaz maritime ? Le président de la République et le président du Conseil décideraient-ils, comme du temps du gouvernement Siniora, de continuer comme si de rien n’était ? Tout en laissant les projets en suspens. Ou tout en permettant au chantage de porter ses fruits, dans le cas où le cabinet, pour éviter une implosion suivie d’une crise sans issue, s’inclinerait devant les exigences des trublions.
La loi de la jungle, de la force brute, marche pour tout. Elle a engendré l’aberrante trouvaille de la « démocratie consensuelle », qui abolit la démocratie tout court (et le droit de vote en Conseil des ministres !). Sous prétexte que tant que le confessionnalisme politique n’est pas aboli, tout gouvernement, dans ce pays composite doit inclure la minorité aussi bien que la...
commentaires (4)

La fin prochaine de cette "Marotte" se résumera par son Aveu : que la faction "Fakihdiote" est bien le chef naturel de sa "simili-république laïco-changementale", que "le Putsch Parlementaire" est sa réalisation, que l'appui Passif emphatiquement proclamé par son "Miséréré à Coliques" au peuple syrien en lutte, signifie en réalité son alliance Passive avec la contre-révolution "assadique-baassdiote". Cette "Marotte" quittera incessamment le devant de la scène, après avoir brisé son pouvoir de ses propres mains "malignes", étant "Haïe" par la population Saine, maltraitée et écartée avec dédain par "les Fakihdiots" dont elle était l'instrument, contrainte dans son existence de désavouer même sa propre existence de, et dépouillée de son illusoire petite histoire sans aucune réalisation dans son "funeste" passé, ni aucun espoir d’un quelconque avenir ! Simple "corps vivant s'atrophiant" par morceaux, elle ne saura "se galvaniser" qu'en se rappelant ses "pseudos-victoires ?" passées et dépassées, espérant "puérilement" les revivre après coup ! Elle ne pourra s'affirmer qu’en maudissant à nouveau "les Sains" ! Cette "Sangsue" ne vivant que du "sang des Sains" laissera, même en respirant, le plus gros Déficit politique ! "Simple dame Indigne à la joie maligne", toute heureuse de mettre enfin sur le dos de ses héritiers Sains, "Sa Dette Compromettante !".

KARAMAOUN Antoine-Serge

11 h 26, le 15 septembre 2011

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Commentaires (4)

  • La fin prochaine de cette "Marotte" se résumera par son Aveu : que la faction "Fakihdiote" est bien le chef naturel de sa "simili-république laïco-changementale", que "le Putsch Parlementaire" est sa réalisation, que l'appui Passif emphatiquement proclamé par son "Miséréré à Coliques" au peuple syrien en lutte, signifie en réalité son alliance Passive avec la contre-révolution "assadique-baassdiote". Cette "Marotte" quittera incessamment le devant de la scène, après avoir brisé son pouvoir de ses propres mains "malignes", étant "Haïe" par la population Saine, maltraitée et écartée avec dédain par "les Fakihdiots" dont elle était l'instrument, contrainte dans son existence de désavouer même sa propre existence de, et dépouillée de son illusoire petite histoire sans aucune réalisation dans son "funeste" passé, ni aucun espoir d’un quelconque avenir ! Simple "corps vivant s'atrophiant" par morceaux, elle ne saura "se galvaniser" qu'en se rappelant ses "pseudos-victoires ?" passées et dépassées, espérant "puérilement" les revivre après coup ! Elle ne pourra s'affirmer qu’en maudissant à nouveau "les Sains" ! Cette "Sangsue" ne vivant que du "sang des Sains" laissera, même en respirant, le plus gros Déficit politique ! "Simple dame Indigne à la joie maligne", toute heureuse de mettre enfin sur le dos de ses héritiers Sains, "Sa Dette Compromettante !".

    KARAMAOUN Antoine-Serge

    11 h 26, le 15 septembre 2011

  • La seule arme democratique que vos amis ont utilise Mr. Jabbour est celle des armes tout court! A part cela, nous n'ageons en pleinne dictature cachee par une maigre feuille de vigne qui se fait peau de chagrin jour apres jour. Les heures du regime Syrien sont comptees et celles de ses sbires au Liban aussi. J'espere seulement que chez nous cela se fasse dans le calme et non dans la douleur! Sinon ce sera terrible et irreversible!

    Petrossou

    05 h 57, le 15 septembre 2011

  • La démocratie consensuelle est l'exact inverse de la démocratie...c'est une aberration totale,une monstruosité constitutionnelle...Doha l'a consacrée.Et ,André,de quelle majorité parles-tu?Il ne s'écoule pas un jour sans que telle ou telle composante n'insulte l'autre...Alors,parler d'arme démocratique...

    GEDEON Christian

    02 h 46, le 15 septembre 2011

  • - - Le projet de l' électricité passera et bien d'autres le suivront bientôt , et toujours par le même excellent jeune et brillant ministre de la République , qui ne fait que servir son pays et ses concitoyens , en leur procurant le strict minimum de leur droits , celui d'être éclairés dans tout le sens du mot et du terme . Se retirer du gouvernement est un droit inscrit dans la constitution pour chaque ministre , et reste une arme démocratique contraignante , pour les blocs et partis politiques en cas de crises . L'actuelle majorité vient de l'utiliser et ça a payé , elle le refera si le cas se représente dans d'autres projets sensibles et nécessaires pour le citoyen et le pays , au cas où certains et pour des raisons personnelles , politiciennes et partisanes , décideraient de s'y opposer .

    JABBOUR André

    00 h 54, le 15 septembre 2011

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