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Liban - Le commentaire

La proportionnelle léserait beaucoup de professionnels

L’instillation de la proportionnelle dans le projet de loi électorale en préparation se heurte à l’opposition de nombre de chefs de liste. Pour certains d’entre eux, les élections sont une occasion lucrative, dans ce sens que beaucoup de colistiers doivent leur payer un ticket d’entrée. En tout cas, ils cherchent tous à se garder au Parlement, par le scrutin majoritaire, un bloc consistant. Pouvant avoir son mot à dire dans l’élection du président de la République, ou la désignation du président du Conseil, ainsi que dans la nomination des ministres. Étant entendu que la désignation, c’est le terme exact, d’un speaker au perchoir de la place de l’Étoile échappe à ce jeu, car elle reste du ressort du tandem Amal-Hezbollah...
Il existe bien une formule de rechange que le ministre de l’Intérieur pourrait présenter. Mais le temps manquerait pour en débattre. Le plus probable serait que l’on garde alors la loi caduque de 1960 qui a servi pour les dernières législatives.
Pour y parvenir, les contestataires bénéficient d’éléments confortables. D’abord, l’écueil des expatriés. Le délai de leur inscription en tant qu’électeurs expire fin 2012, sur tous les continents. Le ministère des Affaires étrangères a réuni les bordereaux des nombres, côté émigrés, ainsi que le pourcentage de votants. Des documents truffés de failles. Il apparaît en effet que beaucoup de Libanais de l’étranger quittent leur lieu de résidence sans en aviser les ambassades, ou les consulats du Liban. Le décès d’autres n’est pas signalé par leurs familles. D’autres encore omettent d’indiquer aux chancelleries quelle est leur situation en matière de statut personnel. Bref, il n’a pas été possible de bien préciser quel pourrait être le nombre de Libanais votant à l’étranger en 2013.
De plus, il est évident que, pour une raison ou pour une autre, tous les inscrits ne seraient pas en mesure, ou ne souhaiteraient pas, voter. Partant de là, il n’est pas possible de déterminer le site des bureaux de vote et de préparer des salles à cet effet. Ou d’estimer les frais à engager, notamment pour la jonction électronique entre les isoloirs et le ministère des Affaires étrangères.
Autre problème : certains pays hôtes refusent, au nom de la souveraineté, que des élections étrangères aient lieu sur leur sol, même sous le couvert d’extraterritorialité diplomatique. Il s’agit, plus précisément, des Libanais d’origine qui disposent de la double nationalité, et qui perdraient la deuxième en votant.
La bureaucratie, comme cerise sur le gâteau : les Affaires étrangères communiquent aux ambassades, par circulaire, les premières listes électorales (d’électeurs, s’entend) émanant du ministère de l’Intérieur ou des municipalités. Avec comme instructions de bien enregistrer dans leurs livres les formalités relatives au statut personnel de chaque expatrié. Ajoutant l’injonction de communiquer au palais Bustros les noms des Libanais installés dans le secteur de chaque ambassade.
Concernant les pays arabes, il se confirme que les Libanais qui y travaillent préfèrent, s’ils souhaitent voter, retourner le faire au Liban. Ce qui n’est pas le cas des émigrés vivant en Amérique ou même en Europe.
Par ailleurs, les règlements édictent, ce qui est tout à fait normal, que le nom d’un Libanais devant voter à l’étranger soit biffé des listes d’électeurs au Liban. Or comme ces noms d’émigrés ne sont pas encore déterminés, la publication des listes locales d’électeurs s’en trouve retardée.
Ce qui est d’autant plus regrettable que la proportion de Libanais du dehors qui voudraient voter reste extrêmement réduite, pour ne pas dire infime. Ce qui pourrait avoir une conséquence politique notable. Dans ce sens que l’idée d’une représentation parlementaire réservée aux émigrés, comme c’est le cas ailleurs, pourrait être écartée, faute de substance.
Signalons enfin que nombre de députés pourraient refuser d’accepter la réduction de l’âge électoral à 18 ans, si le vote des Libanais de l’étranger n’est pas garanti. Car il y aurait, à leur sens, un déséquilibre accentué favorisant des fractions, ou des communautés, libanaises, pour en discriminer d’autres.
L’instillation de la proportionnelle dans le projet de loi électorale en préparation se heurte à l’opposition de nombre de chefs de liste. Pour certains d’entre eux, les élections sont une occasion lucrative, dans ce sens que beaucoup de colistiers doivent leur payer un ticket d’entrée. En tout cas, ils cherchent tous à se garder au Parlement, par le scrutin majoritaire, un bloc...
commentaires (4)

Jusqu'à quand la honte de ne pas accorder le droit à nos émigrés de pouvoir voter???? Qui ne veut pas que cela se fasse????

Sylvia Laurent

07 h 12, le 03 septembre 2011

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Commentaires (4)

  • Jusqu'à quand la honte de ne pas accorder le droit à nos émigrés de pouvoir voter???? Qui ne veut pas que cela se fasse????

    Sylvia Laurent

    07 h 12, le 03 septembre 2011

  • Mais ma parole il n'a rien compris ! C'est le pays hôte qui refuse "l'organisation" de ces élections et non pas le pays d'origine !

    DAOU Fouad

    05 h 43, le 03 septembre 2011

  • De quelle proportionnelle parle-t-on ? Est-ce de celle où chaque communauté peut élire et envoyer au Parlement ses propres représentants ? Dans le contexte actuel, de FIFTY/FIFTY de l'accord de Taëf, c'est l'unique viable solution. Sinon, allons à l'Etat laïc. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    05 h 07, le 03 septembre 2011

  • - - Un passage à retenu mon attention , quand vous dites que certains pays hôtes refusent , au nom de la souveraineté , que des élections étrangères aient lieu sur leur sol , même sous le couvert d'extraterritorialité diplomatique , il s'agit plus précisément , des Libanais qui ont la double nationalité , qui perdraient la deuxième en votant ! Je vous signale qu'en France , sont régulièrement organisé dans l'ambassade et tous les consulats d'Algérie , les élections Algériennes , qui se déroulent normalement , où une très grande partie des votants à la double nationalité Franco-Algérienne , sans que ce problème ne soit soulevé . J'ai cité l'Algérie , mais bien d'autres le font aussi ! Alors nous les Libanais , avons-nous un statut spécial qui nous différencie des autres ? Ou bien nos responsables cherchent à éviter la participation de la diaspora aux élections , donc aux affaires intérieures du pays (...) !?

    JABBOUR André

    01 h 01, le 03 septembre 2011

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