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Liban - Le commentaire

Une Autorité palestinienne qui n’en peut mais...

Mahmoud Abbas fait le plein d’approbations au Liban. Il déclare : « La présence des réfugiés palestiniens au Liban est provisoire. Elle obéit à la loi libanaise. Leur obtention de droits civils et sociaux, pour vivre dans la dignité, ne signifie pas l’implantation. Nous n’avons pas besoin de toutes ces armes et nous n’en voulons pas. Nous sommes sous la protection du peuple, du président, du gouvernement, du Parlement libanais. Nous avons décidé de nous adresser aux Nations unies pour la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État de pleine souveraineté ayant Jérusalem pour capitale. »
Ces assurances, formulées durant un iftar, s’inscrivaient en réponse à l’engagement du président Michel Sleiman « d’accorder une attention particulière à la situation des réfugiés palestiniens. La sécurité du Liban ne s’établit que par la sécurisation des camps. Sa souveraineté n’existe que par le règne de la loi sur l’ensemble de son territoire. Nous continuons à étudier les moyens à mettre en œuvre pour l’application des résolutions du dialogue national. Nous comptons, Monsieur le Président, sur votre coopération constante en vue d’assurer les circonstances libanaises de désarmement à l’intérieur comme en dehors des camps ».
Cela fait longtemps, on le sait, que le président de l’Autorité palestinienne affiche les positions précitées au sujet du Liban. Mais elles restent sans aucun effet. Car les radicaux palestiniens affirment que l’armement reste une nécessité, pour lutter en vue du retour. Comme pour assurer le droit de légitime défense en cas d’agression israélienne. Ils ajoutent que c’est donc là un arsenal de résistance qu’il n’est pas question de céder.
L’on entend ainsi un dirigeant connu, le général Sultan Aboul Aïnayn, soutenir qu’il n’est pas dans l’intérêt du Liban, et des Palestiniens, que les camps soient désarmés. Pourquoi ? Parce que, répond-il, cet armement existe pour garantir le droit de retour. Pour lui, toute partie qui réclame le désarmement cherche implicitement à promouvoir l’implantation. Et de conclure qu’il ne faut pas voir la question sous l’angle sécuritaire, mais dans un contexte politique.
Un autre officiel palestinien local insiste pour sa part sur le volet de la défense contre une agression israélienne. Il indique que l’armement sera maintenu, « même si la Syrie en demande la suppression ». Ce qui en dit long...
Donc, entre l’Autorité et les responsables des camps, l’opposition est totale sur la question de l’armement. C’est un parfait parallèle, d’ailleurs, du clivage interlibanais sur le potentiel du Hezbollah. Certains en réclament la mise à la disposition de l’armée. D’autres le refusent, en avançant que la fonction et le fonctionnement d’une guérilla sont tout à fait différents du devoir et du modus operandi d’une troupe régulière.
Cela étant, certains pragmatiques proposent que le soutien de la démarche palestinienne à l’ONU ne reste pas inconditionnel. Selon le principe du donnant, donnant, il faudrait qu’en contrepartie, les Palestiniens se soumettent aux décisions du comité de dialogue national libanais. Résolutions qui ordonnent le démantèlement des bases hors camps et la régulation de l’armement à l’intérieur des camps.
Mais l’on retombe dans l’analogie binaire, avec le rejet des fractions palestiniennes. Une attitude qui fait en quelque sorte écho au refus de parties libanaises de consacrer Taëf ainsi que les résolutions 1559 et 1701 par la remise de l’armement du Hezbollah à l’autorité publique nationale. Ainsi que par l’arrêt du trafic d’armes et de munitions à travers la frontière syro-libanaise.
Toujours est-il que la reconnaissance d’un État palestinien souverain à l’ONU modifierait le statut légal des réfugiés chez nous. Ils deviendraient, sur ce plan, une colonie étrangère comme d’autres. Cela signifierait que même sans les résolutions du comité de dialogue national, ils n’auraient plus aucun droit d’être armés. Ce serait l’ambassade palestinienne au Liban qui leur délivrerait des passeports. Et ils n’auraient plus à attendre de la Sûreté générale libanaise les sauf-conduits leur permettant de sortir du pays ou d’y rentrer. Mais en même temps, la mission de l’Unrwa prendrait fin. Et les résidents seraient à la charge de l’État libanais autant que de leur propre État.
Mahmoud Abbas fait le plein d’approbations au Liban. Il déclare : « La présence des réfugiés palestiniens au Liban est provisoire. Elle obéit à la loi libanaise. Leur obtention de droits civils et sociaux, pour vivre dans la dignité, ne signifie pas l’implantation. Nous n’avons pas besoin de toutes ces armes et nous n’en voulons pas. Nous sommes sous la protection du peuple, du...
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