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Culture - Vient de paraître

Femmes d’exception orientales sous la plume de Gilbert Sinoué

À soixante-quatre ans, auteur de nombreux best-sellers ( « Erevan », « Inchallah », « Le souffle du Jasmin », « L’enfant de Bruges » ) et auréolé de nombreux prix ( Prix Jean d’Heurs, Quartier Latin et Grand prix de la littérature policière), Gilbert Sinoué n’est plus à présenter au lectorat francophone libanais. Son vingt-quatrième opus, « 12 femmes d’Orient qui ont changé l’histoire »* ( Pygmalion, 337 pages), atteste de sa régularité à la tâche littéraire, de son talent de conteur et, bien entendu, de son intérêt pour la région arabe, lui qui est né au Caire.

La couverture de l’ouvrage.

Pour cet été bien chaud, au sens propre et figuré, où l’Orient est à feu et à sang, où les révolutions bouillonnent dans le monde arabe, les contestations se multiplient et les régimes tombent comme un jeu de cartes, ce livre, recueil de nouvelles (inégales dans leur longueur ou brièveté), brossant des portraits de femmes célèbres, depuis les temps les plus reculés à nos jours, vient à point. Comme pour rappeler la grandeur des civilisations englouties, la force des combats que nul ne peut étouffer, l’exception des destins et des figures qui changent ou marquent d’une empreinte indélébile le cours de l’histoire.
Douze femmes d’Orient célèbres que la plume et le talent de conteur de Gilbert Sinoué ramènent en pleine lumière pour souligner, non seulement leurs destins éblouissants ou hors du commun, mais pour démêler réalité et fiction, lieux communs et légendes, ivraie et froment... Pour jeter presque un éclairage neuf sur des héroïnes qui n’en finissent pas de faire rêver.
Petites biographies bien menées, ciselées de main de maître, oscillant entre narration romanesque et détails historiques à la documentation fournie.
«Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé.» À partir de cette phrase pascalienne connue de tous, les imaginations ont carburé... Parfait et sans reproche est ce nez séducteur de Cléopâtre, mais l’histoire est sous le joug d’une femme amoureuse et à l’ambition dévorante.
Et ainsi défile une variété de profils d’héroïnes, dans une langue à la fois simple et truculente, entre recherche et faits historiques, entre histoire biblique, monde antique, préoccupations modernes et univers de la musique arabe, sans jamais oublier le sens de l’anecdote et le croustillant de tout ce qui fait rêver ou pique la curiosité, apanage de tout romancier.
De la jeune Aïcha, la préférée des épouses du prophète, à la Kahina, farouche guerrière berbère, en passant par Zénobie, impavide reine de Palmyre, dont l’empire s’est étendu du Nil à l’Euphrate, l’énigmatique Hatshepsout, fascinante pharaonne morte diabétique et obèse, Leïla Khaled, la combattante palestinienne, la diva Oum Kalsoum (pour certains, la quatrième pyramide d’Égypte) «astre de l’Orient», dont la voix n’a pas fini de retentir dans les mémoires, Hoda Chaarawi, une féministe avant l’heure, l’impératrice Théodora, Aimée Dubuc de Rivery, sultane martiniquaise et cousine de Joséphine de Bauharnais, les femmes mènent le fil de ces histoires qui alimentent jusqu’aujourd’hui littérature et imagination...
Belle brochette de personnages féminins où, entre remous de l’histoire et aspirations à la liberté, au pouvoir et à l’amour, les femmes ont le vent en poupe et sont cernées par une plume qui ne cède jamais à la facilité, mais dégage les lignes de force de vrais et inflexibles tempéraments.
Lecture agréable et éclairante que ce livre riche, clair et savoureux, fleurant bon l’Orient aux temps reculés et d’aujourd’hui, dans toutes ses couleurs, son faste, ses mystères, sa poussière, sa violence, ses contradictions, son envoûtante et sensuelle beauté...

* Ouvrage en vente à la librairie el-Bourj.
Pour cet été bien chaud, au sens propre et figuré, où l’Orient est à feu et à sang, où les révolutions bouillonnent dans le monde arabe, les contestations se multiplient et les régimes tombent comme un jeu de cartes, ce livre, recueil de nouvelles (inégales dans leur longueur ou brièveté), brossant des portraits de femmes célèbres, depuis les temps les plus reculés à nos jours,...

commentaires (2)

Les Arabes devraient être gouvernés par des femmes, pour un changement; s'ils n'avancent pas, ils ne rétrograderont pas pour autant. Puis, ma foi, une femme est plus belle si on l'entoure de ses soins. Hommage à Gilbert SINOUE.

Samir EL KHOURY

19 h 24, le 04 août 2011

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Commentaires (2)

  • Les Arabes devraient être gouvernés par des femmes, pour un changement; s'ils n'avancent pas, ils ne rétrograderont pas pour autant. Puis, ma foi, une femme est plus belle si on l'entoure de ses soins. Hommage à Gilbert SINOUE.

    Samir EL KHOURY

    19 h 24, le 04 août 2011

  • J'aimerais juste remercier l'auteur de cet article...

    Gilbert Sinoué

    02 h 04, le 04 août 2011

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