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Allo, à l’eau

Cette chance inouïe que d'être affublés d'une classe politique aussi créative ! À défaut de bien-être et de vie épanouie dans un pays pacifié, les Libanais ont ainsi régulièrement une nouvelle pomme de discorde à croquer à belles dents. Un sujet en or massif qu'on se passe et repasse dans les chaumières pour oublier la cherté qui flamboie et le niveau de vie qui merdoie...
Le plus marrant dans l'affaire des écoutes téléphoniques, c'est que ceux qu'on n'écoute jamais, ceux dont on se fout totalement des communications, sont les premiers qui escaladent les créneaux pour monter à l'assaut des liberticides. Quel intérêt, par exemple, de tamponner le téléphone de Abdel-Rahim Mrad ou de Omar Karamé dont la langue de bois, certifiée conforme et validée ISO 9000, pollue déjà les fréquences hertziennes ? Voulant exister pleinement, ces deux-là aimeraient bien qu'on les espionne un peu, ne serait-ce que pour ranimer leur carrière politique en jachère.
Faut reconnaître que question sécurité, ça grenouille de partout : gendarmes contre gens sans armes, services de renseignements contre renseignements sur les services, gardes du corps contre corps de garde, barbouzes contre bouses de bars... Bref, c'est à cette engeance que l'on doit le minable spectacle de cette république des grandes oreilles et des trous de serrure. Entre le Signoret qui se paie son FBI perso, le général Rififi dont les FSI jouent les plantons devant les clapiers de luxe des ministres, et les pandores de la Sûreté générale qui sont entrés en résistance barbue dans la foulée des bisbilles communautaires, les Libanais sont ravis d'apprendre à quoi servent leurs impôts.
Finalement, y a que le Basileus des Télécoms qui a tiré son épingle du jeu en fournissant des explications étendues sur le rôle du bidasse qu'il héberge. Un galonné qui pourtant sentait plus le soufre que le vétiver.
Une bonne nouvelle quand même : les hommes politiques ne pourront plus utiliser les talents des pieds nickelés pour s'épier les téléphones les uns les autres. Ce qui, a contrario, nous fournit un précieux renseignement : même si nos politiciens ne s'entendent jamais, on sait maintenant qu'ils passaient leur temps à s'écouter ■
Cette chance inouïe que d'être affublés d'une classe politique aussi créative ! À défaut de bien-être et de vie épanouie dans un pays pacifié, les Libanais ont ainsi régulièrement une nouvelle pomme de discorde à croquer à belles dents. Un sujet en or massif qu'on se passe et repasse dans les...
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