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Liban - Sécurité

Menaces proférées contre dix juges, fausse alerte à la bombe au ministère de la Justice

Plusieurs incidents ont marqué la journée d'hier, causés par des appels téléphoniques anonymes, laissant en émoi le monde de la justice.
Dix juges ont reçu hier des messages de menaces anonymes sur leurs téléphones portables à partir, vraisemblablement, d'un même numéro. Les mots de l'auteur de ces menaces étaient invariablement : « Ne tenez pas d'audiences, sinon... » Le procureur général de la République près la Cour de cassation, le juge Saïd Mirza, a précisé que « ces menaces se répètent pour la troisième fois ». « L'enquête se poursuit pour déterminer l'identité de l'auteur des menaces, surtout que le numéro de téléphone est le même à chaque fois », a-t-il ajouté.
Le numéro de téléphone utilisé pour les menaces a été dévoilé par la LBCI : il s'agit du 71-036292.
Notre chroniqueuse judiciaire Claudette Sarkis a précisé que les menaces de mort à l'encontre des juges et de leurs familles sont parvenues sous forme de messages écrits aux dix juges, vers minuit, dans la nuit de lundi à mardi. Le numéro est le même qui avait été employé pour les menaces proférées contre 34 autres juges, une affaire qui avait éclaté le 16 mai dernier. Des sources bien informées ont indiqué à notre chroniqueuse que ce numéro est ouvert juste pour l'envoi de messages de menaces puis refermé à chaque fois. Ces mêmes sources ont estimé que ces menaces seraient plus une tentative de semer la panique au sein des milieux judiciaires qu'une affaire liée spécifiquement à certains dossiers en cours.
Parallèlement, un inconnu a appelé le central du ministère de la Justice pour rapporter qu'une bombe a été placée au cinquième étage du bâtiment.
Le ministre de la Justice Ibrahim Najjar a déclaré, dans une intervention à la New TV, que le bâtiment a été partiellement évacué et que des fouilles ont été effectuées, montrant qu'il s'agissait en fait d'une fausse alerte.
Selon notre chroniqueuse judiciaire, le standardiste du ministère a reçu cet appel téléphonique dans la matinée et a alerté tout de suite l'armée et les forces de l'ordre, qui ont emmené avec elles des chiens policiers. Elle précise que le ministre n'était pas en son bureau à ce moment, mais que le directeur général Souhail Natour l'était. M. Natour ainsi que la plupart des employés n'ont pas quitté leurs bureaux durant les recherches, qui ont conclu à la fausse alerte.
Le ministre Najjar a déclaré à L'Orient-Le Jour qu'il n'avait « pas de théorie sur la nature de cette fausse alerte et de ces menaces contre les juges ». « Nous ne négligeons rien, mais nous évitons la panique, a-t-il dit. Il se peut qu'il s'agisse d'une manœuvre, mais je n'ai pas d'a priori. Une enquête est en cours. »
Le ministre a précisé qu'il a lui-même communiqué le numéro de téléphone de l'auteur des appels téléphoniques aux médias, estimant qu'il faut attendre les conclusions de l'enquête avant de se prononcer. Interrogé sur ces dix juges visés, il a indiqué qu'ils ne sont pas en charge de dossiers particuliers, mais qu'il s'agit de juges de cour criminelle. « Ce n'est pas la première fois qu'il y a une fausse alerte à la bombe au ministère, a-t-il fait remarquer. Ce n'est pas non plus la première fois que des juges font l'objet de menaces. Il y a quelque temps, des menaces ont été proférées contre 70 juges. » Il a précisé, en réponse à une question, que l'enquête sur les incidents précédents n'avait alors rien donné.
Des mesures de sécurité exceptionnelles seront-elles appliquées dorénavant ? « Je dirais que la vigilance est de rigueur dans le cas qui nous occupe », a répondu M. Najjar. Il a ajouté que toutes les forces de l'ordre sont en alerte, que le coupable soit un mauvais plaisantin, un instigateur ou l'auteur d'un crime.

Évasion d'un prisonnier
Durant la journée d'hier, décidément mouvementée, un autre événement a eu lieu au Palais de justice. Un prisonnier, M.A.N. (24 ans), poursuivi dans une affaire de vol, a pris la fuite alors qu'il était mené pour une séance au tribunal. Selon des sources sécuritaires, le prisonnier a profité de la confusion occasionnée par la fausse alerte à la bombe au ministère de la Justice pour prendre la fuite alors qu'il était menotté. Le prévenu a en fait prétexté un besoin de se rendre aux toilettes avant de disparaître.

S.B.
Dix juges ont reçu hier des messages de menaces anonymes sur leurs téléphones portables à partir, vraisemblablement, d'un même numéro. Les mots de l'auteur de ces menaces étaient invariablement : « Ne tenez pas d'audiences, sinon... » Le procureur général de la République près la Cour de cassation, le juge Saïd Mirza, a précisé que « ces menaces se répètent pour la...
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