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Cinema-

Arsiné Khandjian, au carrefour des cultures

Arsiné Khandjian, invitée du Beirut International Film Festival. Houssam MCHEIMECH

« Je suis si heureuse de retrouver un Liban riche de potentiel, de talents et d'espoir. » C'est l'aveu d'amour que lance la comédienne Arsiné Khandjian.
Invitée par le Festival international du film de Beyrouth, c'est auprès du critique canadien Robert Daudelin et de l'actrice indienne Kalki Koechlin qu'elle a replongé dans cette identité libanaise dont elle ne s'est jamais départie. Elle repart, dit-elle avec un flot d'images, un flux de senteurs et des souvenirs pleins la tête. « Je me sens physiquement attachée à ce pays, comme par un lien sensuel », dira-t-elle encore avec des yeux qui brillent et un sourire généreux.
Lorsqu'elle était retournée, il y a huit ans - en compagnie de son mari, le metteur en scène Atom Egoyan, et de leur fils - après une longue absence (elle avait quitté le pays à l'âge de 17 ans), elle a essayé de retracer tous les lieux de sa jeunesse. Des lieux empreints de nostalgie.
Arsiné Khandjian connaît bien la signification du mot exil. Si ses parents ont à deux fois été exilés de leur patrie (d'abord l'Arménie puis le Liban), cela n'apaise pas pour autant sa douleur, qu'elle essaye de crier à travers certains de ses films comme Ararat (d'Atom Egoyan) ou le Mas des Alouettes (les frères Taviani), ou encore par des actions sociales diverses. « Même si je m'identifie à une communauté arménienne, je sens que c'est l'identité libanaise qui a façonné ma personnalité. Je retrouve, poursuit-elle, dans ce Liban que j'ai connu toutes les contradictions réelles : un modernisme incroyable qui se marie à des valeurs anciennes  ; c'est un État d'ouverture où toutes les appartenances se côtoient. Il est temps que cette diversité soit enfin respectée. »
Du théâtre indépendant à sa rencontre avec son époux Atom Egoyan, en passant par des études de sciences po (« pour faire plaisir à ma mère »), de son Liban natal à Toronto, en passant également par la visite du Mont Ararat, autant de strates de vie, de chemins parallèles qui s'entrecroisent pour Arsiné Khanjian.
La comédienne, véritable boule d'émotions, concentré de sentiments, vous parle en vrac de sujets et d'autres : de l'amnésie qu'on ressent au niveau du peuple libanais, de talents ignorés, de manque de production et de rêves castrés de la jeunesse. Mais elle évoque également sa joie d'avoir vu tellement de bons films et de cette frénésie de vouloir se raconter et raconter la guerre : « Je n'ai pas souvent l'occasion à Toronto de voir des films du Moyen-Orient. »
Plus qu'une entrevue professionnelle, cette rencontre avec Arsiné Khandjian avait un goût de temps passé...
Mais pas au mode imparfait.
« Je suis si heureuse de retrouver un Liban riche de potentiel, de talents et d'espoir. » C'est l'aveu d'amour que lance la comédienne Arsiné Khandjian. Invitée par le Festival international du film de Beyrouth, c'est auprès du critique canadien Robert Daudelin et de l'actrice indienne Kalki Koechlin qu'elle a replongé dans cette...

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