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Nos Lecteurs ont la Parole

Lettre aux chrétiens du Liban

Roger AKL
Dans sa Lettre aux Corinthiens (11, 17-26), l'apôtre Paul les interpelle sur leurs divisions, leurs luttes pour leurs intérêts, le pouvoir et l'argent, délaissant les pauvres de leur communauté mourir de faim.
Cela m'a rappelé qu'au Liban, nos chrétiens sont dans la même situation. Nos chefs sont divisés pour des raisons supposées politiques, entre supposés prosyriens et proaméricains, entre soi-disant indépendantistes et autres souverainistes, entre partisans de la résistance et ceux qui prétendent défendre l'État. Mais en fait, presque tous recherchent le pouvoir et l'argent et se préoccupent fort peu de ce qui arrive à leur pauvre peuple qu'ils excitent et mènent à l'abattoir, comme de pauvres brebis dont les bergers se sont vendus au plus offrant.
Réveillez-vous chrétiens du Liban ! Vous avez une mission à accomplir, celle d'être un ferment d'unité non seulement entre Libanais, mais aussi entre Arabes et entre musulmans, divisés par l'action des supposés grands, obéissants et asservis à la volonté du voleur israélien, dont l'appétit s'aiguise en mangeant. Les frontières de 1967 et les biens volés à huit millions de réfugiés palestiniens, victimes d'une « épuration » ethnique en 1948, ne suffisent plus à l'État hébreu ; ses colons sont en train de grignoter la Cisjordanie. Quand ils en auront fini, et après avoir provoqué chez nous de nouvelles guerres civiles et confessionnelles entre chiites, sunnites, chrétiens, druzes, Libanais et Palestiniens, ils se lanceront de nouveau à la conquête de nos terres et de notre eau.
Que font entre-temps nos chefs ? Ils se vantent de leur courage ; ils jouent les Tartarin et sèment la division. C'est à croire qu'ils ont tous été achetés pour vendre le Liban. Ne se rendent-ils pas compte qu'une fois le Liban vendu, ils ne pourront plus y être des « chefs », mais qu'ils devront alors partager le sort des Palestiniens, réfugiés dans les pays qui les ont trompés ou achetés ?
Pourtant, nous chrétiens devons donner à nos concitoyens l'exemple de l'unité pour laquelle a prié le Messie, mort pour nous sauver, et qui nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres pour que le monde croie. »
C'est donc par l'amour et non la force que nous devons conquérir nos concitoyens. C'est à nous que revient la mission d'unir les Libanais, en commençant par nous-mêmes, non seulement pour défendre le Liban contre un agresseur sauvage et dominateur, mais pour donner au monde, aux Arabes et même à notre ennemi israélien, la preuve qu'il est possible de vivre en paix entre fidèles de religions différentes, pourvu qu'il y ait dialogue, liberté et respect mutuels. Car si nous croyons en Dieu, nous croyons aussi que, dans sa puissance, Il n'a pas besoin de nous pour que Sa volonté soit accomplie.
N'est-ce pas cela la mission que Dieu nous a confiée, le message que nous devons transmettre au monde ? Qu'en avons-nous fait ? Que font nos chefs ? Au lieu de semer le bon grain, par des messages d'unité et de fraternité entre chrétiens et entre citoyens libanais, ils se comportent en chefs politiques et en stratèges, semant encore plus l'ivraie de la division.

Roger AKL
Dans sa Lettre aux Corinthiens (11, 17-26), l'apôtre Paul les interpelle sur leurs divisions, leurs luttes pour leurs intérêts, le pouvoir et l'argent, délaissant les pauvres de leur communauté mourir de faim. Cela m'a rappelé qu'au Liban, nos chrétiens sont dans la même situation. Nos chefs sont divisés pour des raisons...

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