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Culture - Portrait d’artiste

La « Netrebko », une Callas russe

En moins de dix ans, elle s'est taillé une place de superdiva sur toutes les scènes internationales bel cantistes. On la surnomme la « Netrebko ». Il y a aujourd'hui « La Traviata »  de Verdi, avant et après Anna Netrebko... Lumière sur une cantatrice hors pair, qu'on surnomme déjà la Callas russe. 

Anna Netrebko, une cantatrice hors pair...    (DR)

Pour beaucoup, il y a déjà une confusion dans le graphisme du nom à cause des sonorités russes... Netrebko ou Netbreko pour Anna Lourevna, la soprano brune aux cheveux de jais qui fait courir les mélomanes du monde entier ?
Née en 1971 à Krasnodar, en Russie, mais actuellement naturalisée autrichienne, la cantatrice a un parcours étonnant, une sorte de mélange de conte de fées et de travail acharné où la chance, le talent et la reconnaissance arrivent en pointe de lance.
Visage alliant douceur, sensualité et détermination pour cette cantatrice habitée par les personnages qu'elle campe dans une stupéfiante versatilité et dont les débuts à San Francisco, avec Rouslan et Ludmilla de Glinka, sont tout simplement sidérants et uniques dans les annales des premières de bel canto.
Formée au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, Anna Netrebko ne dédaigne pas de faire femme de ménage et fonction d'obscure tâcheronne au théâtre Marinsky, avant de postuler dans ce même espace, temple de la musique, à un poste sous les feux de la rampe. Et la main tendue vient de Valery Gergiev, qui perçoit vite l'étoffe de monstre sacré en cette femme pétulante et belle, au timbre de voix riche, à la performance de comédienne consommée et incomparable.
Commence alors une ronde incroyable où la soprano endosse tous les rôles avec une stupéfiante versatilité vocale et une palette d'expressions inédites. De Suzanne (Les Noces de Figaro de Mozart) à Lucia di Lamermoor (Bellini), en passant par Rosine (Le Barbier de Séville) à Micaela (la Carmen de Bizet et ce n'est pas elle l'indomptable « cigarettière » !), la légende de Netrebko se construit de jour en jour dans ces débuts fracassants et sensationnels. Avec, à côté de ces productions à grande échelle, des tours de chant où l'âme russe circule dans ses vocalises avec des pages et des mélodies de Glinka, Prokofiev, Rimski-Korsakov, Moussorgski et Rachmaninov.
Et on arrive à cette célèbre Traviata donnée à Salszbourg et qui fera date. C'est alors que la diva exprime son souhait de vivre en Autriche. Attitude peu appréciée par le pays de l'ex-rideau de fer, et voilà le chapelet d'une série de vexations dont la star en sortira toutefois victorieuse. Ce n'est guère hasard si, au faîte de sa gloire en 2005, Vladimir Poutine lui remet le prestigieux Prix d'État de Russie, la plus haute récompense des arts et de la littérature. Mais Anna Netrebko aura par ailleurs d'autres nombreux prix non moins prestigieux.
C'est avec éclat qu'elle accumule les rôles féminins des opéras, non seulement russes, mais du répertoire international, où elle campera, entre autres, la Gilda de Rigoletto, la Musette de La Bohème, la Juliette de Roméo et Juliette de Gounod, l'Elvira des Puritains. Mais avant, les mélomanes seront éblouis par ses prestations de la Natacha de Guerre et paix de Prokofiev, de la Louisa des Fiançailles au couvent de Prokofiev et de Marfa de La fiancée du tsar de Rimsky-Korsakov. Et c'est à juste titre qu'elle incarne la femme russe dans toute son impétuosité, ses traditions et sa modernité.
Très courtisée depuis l'an 2000 par toutes les scènes de l'art lyrique (elle est applaudie aussi bien à Washington qu'à Salszbourg, en passant par Los Angeles, Philadelphie, Munich, Florence, le Covent Garden, le Carnegie Hall, Matsumoto), Anna Netrebko donne la réplique, avec éclat et distinction, aussi bien à Sir Colin Davis qu'à James Levine, Mauricio Benini, Nikolaus Hamoncourt, Gianandrea Noseda, Carlo Rizzi... Et, bien entendu, Valéry Gergiev...
Qu'elle soit ambassadrice de SOS Villages d'Enfants (en Autriche ou en Tolimino, en Russie), qu'elle chante pour Martin Scorsese, devant le redoutable public du Metropolitan ou celui du Royal Albert Hall, seule ou en compagnie de Ramon Vargas, Malcolm Martineau ou Rolando Villanzon (un duo de rêve !), Anna Netrebko fascine et subjugue son auditoire. Elle recueille victorieusement, en tsarine, tous les trophées.
Mariée au baryton uruguayen Ewin Schrott depuis 2008, elle est l'heureuse maman d'un jeune garçon nommé Tiago. Quoi écouter de cette diva, sirène des temps modernes, à part ses sublimes chants russes ? Redécouvrez, dans son enregistrement chez Deutsche Gramaphon, avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, à travers une voix russe, les beautés, les scintillements sonores et les mélodies de Bellini, Berlioz, Donizetti, Massenet, Gounod et Puccini. Un moment hors du temps et certainement hors de toute frontière...

Pour beaucoup, il y a déjà une confusion dans le graphisme du nom à cause des sonorités russes... Netrebko ou Netbreko pour Anna Lourevna, la soprano brune aux cheveux de jais qui fait courir les mélomanes du monde entier ? Née en 1971 à Krasnodar, en Russie, mais actuellement naturalisée autrichienne, la cantatrice a un parcours...

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