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Dernières Infos - Cybersécurité

Le ministère britannique de la Défense victime d'une cyberattaque

Le ministre britannique du Travail et des Pensions, Mel Stride, le 19 avril 2024 à Londres. AFP / YUI MOK

Le ministère britannique de la Défense a été la cible d'une cyberattaque ayant visé le système de paie des militaires, a annoncé mardi le gouvernement, déclenchant de nouvelles accusations contre la Chine, que celle-ci a fermement rejetées.

Si Londres s'est officiellement gardé de montrer Pékin du doigt, se contentant d'évoquer la possible implication d'un Etat, les soupçons pesant sur la Chine, avec laquelle les relations se sont beaucoup dégradées, ont aussitôt fuité dans les médias et suscité de nouvelles tensions diplomatiques.

L'attaque concerne un prestataire, chez qui des « failles potentielles » ont été identifiées, a déclaré devant le Parlement le ministre de la Défense Grand Shapps. Le système du prestataire contenait « noms et coordonnées bancaires » ainsi que, « dans un petit nombre de cas », les adresses de militaires ou de récents retraités, a dit le ministre.

Alors que, selon plusieurs médias, le gouvernement soupçonne la Chine d'être derrière la cyberattaque, Grant Shapps a simplement évoqué un « acteur nuisible » et le fait que « l'implication d'un Etat » ne pouvait être écartée, annonçant l'ouverture d'une enquête.

Présentant ses excuses aux militaires affectés, il a souligné que le gouvernement ne pensait « pas nécessairement que les données aient été volées » mais agissait en supposant qu'elles l'avaient été dans la manière dont elle soutient les victimes potentielles. Mis en cause par plusieurs élus britanniques, le gouvernement chinois a rapidement et vigoureusement réagi. « Les commentaires des hommes politiques britanniques concernés sont d'une absurdité totale », a lancé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian. « La Chine s'est toujours fermement opposée à tous les types de cyberattaques et les a toujours fermement réprimées », a-t-il affirmé.

Sans confirmer non plus une possible implication de la Chine, le Premier ministre britannique Rishi Sunak, interrogé sur les chaînes de télévision britanniques, a mis en avant sa « politique solide » vis-à-vis de ce pays, qui devient de plus en plus « autoritaire » au plan intérieur et « plus assurée » à l'étranger.

Les accusations d'espionnage et de cyberespionnage contre Pékin se sont multipliées ces dernières années, s'ajoutant à une série de désaccords sur Hong Kong, Taïwan ou plus généralement le respect des droits humains.

« Défi historique » 

Les autorités britanniques ont découvert la cyberattaque ces derniers jours, disent plusieurs médias britanniques. Les pirates n'auraient pas récupéré de données du système.

Selon le député Tobias Elwood, un ex-militaire et ancien président d'une commission parlementaire de la défense, le piratage présente toutes les caractéristiques d'une cyberattaque chinoise. « Le fait de cibler les noms et les coordonnées bancaires du personnel renvoie à la Chine », a-t-il affirmé sur la BBC. « Cela peut faire partie d'un plan, d'une stratégie », a-t-il ajouté.

Fin mars, Londres et Washington ont ainsi accusé ce pays d'avoir été derrière plusieurs cyberattaques contre leurs institutions publiques.

Le vice-Premier ministre britannique Oliver Dowden a dénoncé devant le Parlement « deux cyberactions malveillantes » en 2020 et 2021, ayant visé des parlementaires critiques de Pékin et la Commission électorale du Royaume-Uni. « Il s'agit du dernier épisode d'une série d'activités hostiles de la Chine, qui comprennent le ciblage d'institutions démocratiques et de parlementaires au Royaume-Uni et dans d'autres pays », a-t-il assuré à quelque mois des élections législatives que le Royaume-Uni doit organiser.

L'attaque contre la Commission électorale avait permis d'avoir accès à des serveurs contenant en particulier des copies des registres électoraux avec les données de 40 millions d'électeurs, selon les médias britanniques. Pékin a rejeté ces accusations, les jugeant « totalement infondées ». Fin avril, deux hommes dont un ancien chercheur affilié au Parlement britannique ont été inculpés d'espionnage au profit de la Chine.

Le ministère britannique de la Défense a été la cible d'une cyberattaque ayant visé le système de paie des militaires, a annoncé mardi le gouvernement, déclenchant de nouvelles accusations contre la Chine, que celle-ci a fermement rejetées.Si Londres s'est officiellement gardé de montrer Pékin du doigt, se contentant d'évoquer la possible implication d'un Etat, les...