La question des religions est une affaire délicate ; quel qu'en soit le contenu, elle constitue un lien essentiel de la communauté. Le fait d'être unis par une même foi structure une identité. C'est comme une famille d'esprit. Certes, l'appartenance communautaire diminue dans une société démocratique, où le pouvoir patriarcal, du fait de l'évolution des mœurs, a été affaibli et où les libertés individuelles ont été renforcées. Ce sont des vases communicants, et on ne peut concevoir une société, à la fois patriarcale et démocratique, avec une forte appartenance communautaire et de vastes libertés individuelles. C'est un cadre global, avec des liens de causalité inversement proportionnels, qui le rendent intelligible et cohérent, avec ses bons et ses mauvais côtés, indépendamment du jugement de valeur morale. La religion structure l'identité culturelle du groupe, sur base d'un discours politique et métaphysique, qui propose une explication de l'origine (avant-vie) et de la fin ultime (après-vie).Il y a l'avant et l'après, et cela seule la religion prétend y répondre, à moins de se contenter d'un grand point d'interrogation ou du vide. Les religions étant ce qu'elles sont, les trois monothéismes se battent depuis des siècles entre eux, alors qu'ils sont censés provenir d'une même source.
Récemment en rentrant de Beyrouth, j'ai acquis un long documentaire de la télévision al-Arabiya (en arabe, sous-titré en anglais) intitulé Terre des prophètes, en 30 épisodes et 900 minutes. Le documentaire relate, se référant à la religion musulmane et aux sourates du Coran, la vie des 25 prophètes issus de la Bible (Ancien Testament) et de l'Évangile (Nouveau Testament), et qui constituent le tronc commun entre les trois religions monothéistes. Ce documentaire les passe un à un en revue en revenant sur les lieux de leur passage, leurs sanctuaires dans les différents pays du Proche-Orient, le contenu de leur prophétie, et en recueillant les témoignages divers d'historiens, d'hommes de religion musulmans et de penseurs également musulmans. Le but de cet exercice est de reproduire un fil conducteur, qui établisse une continuité entre les trois monothéismes, pour faciliter le processus d'identification et de rapprochement, sans aborder leurs différences théologiques. Les prophètes sont à la base du système patriarcal et peuvent lui servir de cadre référentiel. Seule la Vierge Marie est identifiée à part, comme une femme exceptionnelle, une élue qui fait elle aussi l'objet d'une dévotion particulière et d'une prophétie (fête de l'Annonciation).
Concernant les 25 prophètes cités longuement par le Coran, il y en a 18 qui proviennent de l'Ancien Testament, à savoir : Adam, Enoch(Idriss), Noé, Abraham, Loth, Ismaël, Isaac, Jacob, Joseph, Job, Moïse, Aaron (Haroun), Ézéchiel (Dhul Kifl), David, Salomon, Élie, Élisée (al-Yassine), Jonas (Younès).
Il y en a trois qui proviennent du Nouveau Testament : Zacharie, Jean-Baptiste(Yéhya) et Jésus (Issa), et quatre prophètes purement arabes (parfois inconnus de la Bible : Hûd, prophète des Ad, Jethro, prophète des Madian (Chuayb, beau-père de Moïse), Salih, prophète des Thamud, et bien sûr Mohammad, dernier des prophètes pour l'islam.Le premier des prophètes est bien sûr Adam, et les six plus importants (les plus cités) sont : Noé, Abraham, Moïse, Salomon, Jésus et Mohammad lui-même qui refonde l'islam (soumission à Dieu). Abraham et Ismaïl sont les fondateurs de La Mecque. Les prophètes Josué et Samuel sont aussi des personnages coraniques, mais ils ne sont pas cités par leur nom. Il y a également des références à Isaïe.
Le but de cette démarche n'est pas de discuter le fondement théologique ou métaphysique de chaque monothéisme, qui prétend chacun, tout légitimement, accaparer la vérité unique et absolue, mais de tisser un lien parmi eux, basé sur leur héritage commun. Certes, le judaïsme se revendiquera toujours comme religion du peuple élu de Dieu, le christianisme comme religion universelle du Dieu fait homme et l'islam comme religion accomplie du dernier des prophètes de Dieu. Mais ces trois religions issues de la même région du Proche-Orient doivent apprendre à partager leur foi, dans ses aspects communs, avant de se départager la terre, au prix de combats millénaires fratricides et sanglants.
Avec la mondialisation, il va falloir faire converger les religions entre elles, à commencer par les religions monothéistes, en mettant en avant plutôt leur proximité que leur rupture, même si chacune des trois religions a été une révolution et une révélation unique en soi (ce qui est le propre de toute nouvelle religion). Le retour sur les 25 prophètes et la redécouverte des liens qui unissent pourraient positivement favoriser les retrouvailles des fils d'Adam ou d'Abraham.
Récemment en rentrant de Beyrouth, j'ai acquis un long documentaire de la télévision al-Arabiya (en arabe, sous-titré en anglais) intitulé Terre des prophètes, en 30 épisodes et 900 minutes. Le documentaire relate, se référant à la religion musulmane et aux sourates du Coran, la vie des 25 prophètes issus de la Bible (Ancien Testament) et de l'Évangile (Nouveau Testament), et qui constituent le tronc commun entre les trois religions monothéistes. Ce documentaire les passe un à un en revue en revenant sur les lieux de leur passage, leurs sanctuaires dans les différents pays du Proche-Orient, le contenu de leur prophétie, et en recueillant les témoignages divers d'historiens, d'hommes de religion musulmans et de penseurs également musulmans. Le but de cet exercice est de reproduire un fil conducteur, qui établisse une continuité entre les trois monothéismes, pour faciliter le processus d'identification et de rapprochement, sans aborder leurs différences théologiques. Les prophètes sont à la base du système patriarcal et peuvent lui servir de cadre référentiel. Seule la Vierge Marie est identifiée à part, comme une femme exceptionnelle, une élue qui fait elle aussi l'objet d'une dévotion particulière et d'une prophétie (fête de l'Annonciation).
Concernant les 25 prophètes cités longuement par le Coran, il y en a 18 qui proviennent de l'Ancien Testament, à savoir : Adam, Enoch(Idriss), Noé, Abraham, Loth, Ismaël, Isaac, Jacob, Joseph, Job, Moïse, Aaron (Haroun), Ézéchiel (Dhul Kifl), David, Salomon, Élie, Élisée (al-Yassine), Jonas (Younès).
Il y en a trois qui proviennent du Nouveau Testament : Zacharie, Jean-Baptiste(Yéhya) et Jésus (Issa), et quatre prophètes purement arabes (parfois inconnus de la Bible : Hûd, prophète des Ad, Jethro, prophète des Madian (Chuayb, beau-père de Moïse), Salih, prophète des Thamud, et bien sûr Mohammad, dernier des prophètes pour l'islam.Le premier des prophètes est bien sûr Adam, et les six plus importants (les plus cités) sont : Noé, Abraham, Moïse, Salomon, Jésus et Mohammad lui-même qui refonde l'islam (soumission à Dieu). Abraham et Ismaïl sont les fondateurs de La Mecque. Les prophètes Josué et Samuel sont aussi des personnages coraniques, mais ils ne sont pas cités par leur nom. Il y a également des références à Isaïe.
Le but de cette démarche n'est pas de discuter le fondement théologique ou métaphysique de chaque monothéisme, qui prétend chacun, tout légitimement, accaparer la vérité unique et absolue, mais de tisser un lien parmi eux, basé sur leur héritage commun. Certes, le judaïsme se revendiquera toujours comme religion du peuple élu de Dieu, le christianisme comme religion universelle du Dieu fait homme et l'islam comme religion accomplie du dernier des prophètes de Dieu. Mais ces trois religions issues de la même région du Proche-Orient doivent apprendre à partager leur foi, dans ses aspects communs, avant de se départager la terre, au prix de combats millénaires fratricides et sanglants.
Avec la mondialisation, il va falloir faire converger les religions entre elles, à commencer par les religions monothéistes, en mettant en avant plutôt leur proximité que leur rupture, même si chacune des trois religions a été une révolution et une révélation unique en soi (ce qui est le propre de toute nouvelle religion). Le retour sur les 25 prophètes et la redécouverte des liens qui unissent pourraient positivement favoriser les retrouvailles des fils d'Adam ou d'Abraham.
La question des religions est une affaire délicate ; quel qu'en soit le contenu, elle constitue un lien essentiel de la communauté. Le fait d'être unis par une même foi structure une identité. C'est comme une famille d'esprit. Certes, l'appartenance communautaire diminue dans une société démocratique, où le pouvoir patriarcal, du fait...