Le CLDH, une association, un combat, plusieurs fronts

L'opening de la Library for Human Rights a eu lieu durant l'après-midi du vendredi 30 juillet dans les modestes locaux du CLDH, à Dora. Au total, une centaine de personnes (étudiants, représentants d'associations, dont beaucoup d'étrangers) ont participé à l'événement qui avait également pour but de « faire connaître l'ONG », déclare le secrétaire général, Wadih al-Asmar.
Sur les murs, des photographies aux slogans incitateurs rappellent que l'association milite sur divers fronts : « Stop racism », « Release them now », « No torture »... L'association, née dans le combat contre la détention arbitraire, a effectivement diversifié son action pour s'engager dans un large panel de sujets, tels que la torture et la réhabilitation des personnes qui en sont victimes, les disparitions, le racisme, l'injustice... Des thématiques sur lesquelles l'association publie régulièrement des rapports issus d'une enquête effectuée sur le terrain.
La bibliothèque ainsi aménagée réunit divers documents, rapports, revues et ouvrages afin d'informer étudiants, chercheurs ou associations, locaux ou étrangers, de divers sujets tournant autour des droits de l'homme. « La bibliothèque a pour but de fournir un support matériel dans le domaine des droits de l'homme », assure M. Asmar.
L'initiative du projet, entièrement financé par l'Union européenne, revient à diverses associations internationales, au CLDH, bien sûr, mais aussi au Comitato di Organizzazioni per il Servizio Volontario, le Permament Peace Mouvement, et Kafa Enough Violence & Exploitation. L'objectif est de mettre à la disposition de tous une source d'informations aussi complète que possible.
La bibliothèque permet de « garder la mémoire de combats qui n'aboutissent pas toujours », et donc de ne pas tout recommencer de zéro. L'action du terrain ne s'en trouve donc que renforcée. Par ailleurs, l'entreprise est d'autant plus intéressante qu'elle représente un vecteur supplémentaire de sensibilisation à la cause humanitaire. C'est surtout la remarquable diversité des supports d'action mis en œuvre par l'ONG que reflète la nouvelle bibliothèque. L'engagement militant de l'association passe en effet par une partie « virtuelle », au travers du très riche site Internet, et, plus concrètement, par des manifestations « réelles », telles que les workshops, la bibliothèque, des manifs, des conférences...
L'ONG s'efforce, à travers ces différentes manifestations, de sensibiliser les citoyens à sa cause, dans un pays où l'engagement politique est « courant », mais où l'engagement humanitaire demeure plus « difficile », avance M. Asmar. Car si l'action menée par l'association est considérée comme un « combat politique » à part entière, elle ne constitue pas un engagement politique ordinaire. « Nous devons garder nos distances avec le politique afin de ne pas être instrumentalisés », explique le secrétaire général. « La défense des droits de l'homme est certes une activité politique, mais il y a des précautions à prendre. La liberté de pensée demeure, mais l'action doit être irréprochable. Lorsqu'il y a des révélations à faire, nous devons le faire sans prendre de gants », poursuit-il.
L'association, à la fois clairement politisée et apolitique, aspire donc à l'indépendance politique, et à la totale liberté d'expression qu'elle sous-tend, invitant leaders et dirigeants à « s'approprier les idées défendues, sans attendre un quelconque soutien public ».