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Culture

Salzbourg expose l’histoire de son festival, entre ombres et lumières

Le metteur en scène autrichien Max Reinhardt, cofondateur du Festival de Salzbourg, rêvait que « la ville entière soit une scène » : son vœu prend forme 90 ans plus tard avec une exposition sur l'histoire contrastée de la manifestation, déclinée dans plusieurs lieux, écrit Benoît Fauchet, de l'AFP.

Max Reinhardt.

La cité baroque n'a pas attendu 2010 pour se transformer chaque été en ville-théâtre. Dès 1920, la place de la cathédrale accueillait la pièce Jedermann de l'Autrichien Hugo von Hofmannsthal, autre cofondateur du festival.
Aujourd'hui, une dizaine de lieux de Salzbourg (ensemble des palais des festivals, église collégiale, grande salle du Mozarteum...) et de ses environs (île Perner) accueillent les spectacles de théâtre, productions lyriques et concerts de la manifestation.
Le festival s'affiche sur les bus salzbourgeois, dans les vitrines des magasins. Mais cette année, le phénomène va plus loin avec une exposition, jusqu'au 26 octobre, intitulée « Le grand théâtre du monde », sorte de clin d'œil à la pièce de Calderon, réécrite par Hofmannsthal pour Salzbourg.
Centrée sur le musée de Salzbourg, cette initiative célébrant les 90 ans du festival essaime dans une douzaine d'autres sites. Avec parfois des déclinaisons multimédias : devant le très chic hôtel Blaue Gans, une borne interactive permet de revoir des photos de stars, toujours bienvenues au Festival de Salzbourg, de l'actrice allemande Marlene Dietrich au ténor mexicain Rolando Villazon, en passant par le chef d'orchestre autrichien Herbert von Karajan et sa dernière femme, le mannequin français Eliette Mouret.
Plus sérieusement, le foyer du grand palais du festival détaille l'intense activité architecturale qui a régné dès les années 1920 afin de doter Salzbourg de théâtres conformes à l'ambition de la
manifestation.
Cette vaste entreprise est indissociable du travail de l'architecte autrichien Clemens Holzmeister, adepte du monumental. On lui doit, au pied de la montagne, l'aménagement du premier palais des festivals (devenu Maison pour Mozart en 2006), la transformation de l'ancien Manège des rochers et surtout l'édification à la gloire de Karajan du grand palais des festivals, dont on fête cette année les 50 ans.
Ailleurs, le Museum der Moderne Rupertinum met en lumière la collaboration soutenue entre le festival et des artistes plasticiens, dont le Français Jean-Paul Chambas, l'Américain Bob Wilson et, rien qu'en 2010, les Allemands Jonathan Meese (pour Dionysos de Wolfgang Rihm) et Daniel Richter (Lulu d'Alban Berg).
Le musée de Salzbourg propose, lui, une plongée thématique et chronologique, visuelle et sonore, dans l'histoire du festival.
Le parcours est jalonné de documents d'archives, photographies, maquettes de décors, accessoires et costumes, comme cette robe rouge qui a immortalisé la Traviata glamour de la soprano russe Anna Netrebko en 2005.
Salzbourg n'occulte rien, et surtout pas ces années sombres (1938-1944) durant lesquelles les drapeaux à croix gammées flottaient sur le long bâtiment du festival. La séquence tranche avec la scénographie immaculée de l'exposition : dans un coin sombre, des ventilateurs soufflent sur de petits drapeaux noirs. Effet suffocant garanti.
Mais à Salzbourg, comme toujours, on peut passer rapidement de l'effroi aux réjouissances. Le démiurge Karajan, qui a dirigé 247 fois au festival, organisateur, chef et même metteur en scène, était partout, comme nous le montre un amusant photomontage où son visage recouvre indifféremment des corps de femmes, de musiciens, de simples spectateurs.
La cité baroque n'a pas attendu 2010 pour se transformer chaque été en ville-théâtre. Dès 1920, la place de la cathédrale accueillait la pièce Jedermann de l'Autrichien Hugo von Hofmannsthal, autre cofondateur du festival.Aujourd'hui, une dizaine de lieux de Salzbourg (ensemble des palais des festivals, église collégiale, grande...

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