Rechercher
Rechercher

Économie

L’industrie chimique européenne tourne la page de la crise

Le secteur affiche des résultats flamboyants en ce milieu d'année, mais il est « un peu prématuré » de parler de reprise durable.
Alors qu'elle avait souffert en premier de la crise, l'industrie chimique européenne affiche en ce milieu d'année des résultats flamboyants, tout en se disant encore vigilante sur les perspectives du secteur.
Pour la plupart, au deuxième trimestre, les bénéfices sont de retour ou en forte augmentation. Quant aux chiffres d'affaires, leur progression tient carrément de l'envol : le numéro un mondial du secteur, l'allemand BASF a donné le ton, avec un bond de 29,7 % de ses revenus et un bénéfice plus que triplé.
Les revenus trimestriels des français Rhodia et Arkema ont grimpé respectivement de 34,7 % et 38 %, ceux du suisse Clariant de 18 % et de 23 % pour le néerlandais DSM.
« Les résultats du premier semestre sont bons parce qu'ils conjuguent à la fois un retour de l'activité en volume, comparé au très bas niveau de l'année dernière, et le fruit de la compression des coûts menée ces deux dernières années » par les chimistes, explique Marc Livinec, conseiller sectoriel chez Euler Hermes.
Outre-Atlantique, le scénario est le même : le bénéfice trimestriel de DuPont a presque triplé et Dow Chemical est revenu nettement dans le vert.
Le tableau est un peu moins rose pour l'allemand Bayer, mais c'est la branche pharmacie qui a plombé les bénéfices de l'un des quelques groupes à combiner encore activités chimiques et pharmaceutiques. Chez son compatriote Merck KGaA aussi, la chimie a affiché une performance bien meilleure que la pharmacie.
« Nous sommes revenus pratiquement partout au niveau d'avant-crise », s'est réjoui le PDG d'Air Liquide, Benoît Potier.
Davantage épargnés par la crise, car ils passent avec les industriels des contrats d'approvisionnement à long terme, les fabricants de gaz industriels, Air Liquide et son concurrent allemand Linde, ont chacun fait état lundi de résultats s'améliorant trimestre après trimestre.
« Presque toutes les équipes de direction suggèrent que la reprise de la demande est d'abord due à de la demande organique en bout de chaîne et que le restockage par leurs clients a été minime », s'étonnent les analystes de la Deutsche Bank, dans une note.
Parmi les plus optimistes figurent Rhodia, qui a relevé de nouveau ses prévisions. La crise « est complètement derrière nous », affirme sans hésiter son PDG, Jean-Pierre Clamadieu. Pour lui, aucun « effet de ralentissement » n'est décelable.
D'autres s'avancent moins. Le patron de BASF, Jürgen Hambrecht, a reconnu que son groupe n'avait « pas encore retrouvé le niveau » d'avant-crise. Le néerlandais AkzoNobel, de son côté, s'est dit « prudemment optimiste » et « vigilant ».
Les volumes d'Arkema sont aussi encore un peu en retrait, et pour autant il a enregistré des résultats trimestriels record. « Nous rebondissons plus haut qu'on était avant la crise », s'est réjoui son PDG Thierry Le Hénaff.
Outre le traditionnel ralentissement de l'activité industrielle en Europe pendant l'été, les menaces d'un ralentissement de l'économie font planer une ombre sur ce fort rebond de la chimie européenne. En plus, les chimistes doivent intégrer un fort renchérissement des matières premières, notamment du pétrole.
« Les deux principaux débouchés de la chimie - la construction et l'automobile - certes vont mieux mais il semble que le second semestre s'annonce un peu moins bon », explique M. Livinec. Pour lui, il est encore « un peu prématuré » de parler de reprise durable.
Après une croissance de 9,5 % prévue pour 2010, la fédération européenne du secteur, Cefic, anticipe dès maintenant un tassement à seulement +2 % en 2011.
Alors qu'elle avait souffert en premier de la crise, l'industrie chimique européenne affiche en ce milieu d'année des résultats flamboyants, tout en se disant encore vigilante sur les perspectives du secteur.Pour la plupart, au deuxième trimestre, les bénéfices sont de retour ou en forte augmentation. Quant aux chiffres d'affaires, leur progression tient...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut