D'après l'OCDE, l'aide française ne représentait en 2009 que 0,46 % du produit national brut (PNB) de la France et ce chiffre devrait stagner cette année. C'est loin de l'objectif de 0,51 % fixé pour 2010 et encore plus du seuil de 0,7 % prévu pour 2015. « Cette augmentation permet simplement à la France de combler son retard » et de revenir « au niveau auquel elle était en 2005 », constate l'ONG Oxfam, qui rappelle en outre que l'APD française devrait diminuer à nouveau en 2011, d'après les prévisions du Parlement. En outre, Paris n'a atteint, fin 2009, que 37 % de l'engagement qu'elle avait pris en 2005 en matière d'aide à l'Afrique, déplore l'ONG One du chanteur Bono. « La France devrait consacrer davantage de ses ressources budgétaires au développement », reconnaissait récemment Jean-Michel Severino dans un entretien accordé à l'AFP. Un défi d'autant plus grand que l'heure est à la réduction tous azimuts du déficit public. Mais pour le patron sortant de l'AFD, « s'il faudra toujours des subventions publiques pour construire des dispensaires dans les pays les plus pauvres », « il y a des tas de choses qu'on peut faire (...) qui n'ont pas de coût budgétaire ». L'agence a donc multiplié les prêts ou les prises de participation dans les entreprises privées, apporté sa garantie aux banques locales ou soutenu les collectivités territoriales, y compris dans les grands pays émergents comme la Chine et le Brésil. Mais « l'APD française est un vrai fourre-tout », s'exclame l'organisation Coordination Sud, qui regroupe les principales ONG de l'Hexagone. « L'État gonfle les chiffres avec des allègements de dettes et développe ses prêts aux pays émergents, mais prive les pays les plus pauvres des ressources indispensables pour répondre aux besoins des populations. » Selon ce réseau associatif, la bonne performance de 2009 s'explique en grande partie par les allègements de dette (plus d'un milliard d'euros) et l'explosion des prêts aux pays émergents (1,3 milliard). Mais la proportion des dons aux pays pauvres est « en chute libre ». « Une large proportion de l'APD française n'est pas directement consacrée au développement », renchérit Sébastien Fourmy, d'Oxfam. Les sommes affectées aux objectifs du millénaire pour le développement, fixés par l'ONU pour réduire drastiquement, à l'horizon 2015, l'extrême pauvreté, « ne représentent qu'une faible part » de l'aide de la France.
Économie - Économie
Un héritage ambivalent pour le nouveau patron de l’AFD
OLJ / le 03 juin 2010 à 23h22
D'après l'OCDE, l'aide française ne représentait en 2009 que 0,46 % du produit national brut (PNB) de la France et ce chiffre devrait stagner cette année. C'est loin de l'objectif de 0,51 % fixé pour 2010 et encore plus du seuil de 0,7 % prévu pour 2015. « Cette augmentation permet simplement à la France de combler son retard » et de revenir « au niveau auquel elle était en 2005 », constate l'ONG Oxfam, qui rappelle en outre que l'APD française devrait diminuer à nouveau en 2011, d'après les prévisions du Parlement. En outre, Paris n'a atteint, fin 2009, que 37 % de l'engagement qu'elle avait pris en 2005 en matière d'aide à l'Afrique, déplore l'ONG One du chanteur Bono. « La France devrait consacrer davantage de ses ressources budgétaires au développement », reconnaissait récemment Jean-Michel Severino dans un entretien accordé à l'AFP. Un défi d'autant plus grand que l'heure est à la réduction tous azimuts du déficit public. Mais pour le patron sortant de l'AFD, « s'il faudra toujours des subventions publiques pour construire des dispensaires dans les pays les plus pauvres », « il y a des tas de choses qu'on peut faire (...) qui n'ont pas de coût budgétaire ». L'agence a donc multiplié les prêts ou les prises de participation dans les entreprises privées, apporté sa garantie aux banques locales ou soutenu les collectivités territoriales, y compris dans les grands pays émergents comme la Chine et le Brésil. Mais « l'APD française est un vrai fourre-tout », s'exclame l'organisation Coordination Sud, qui regroupe les principales ONG de l'Hexagone. « L'État gonfle les chiffres avec des allègements de dettes et développe ses prêts aux pays émergents, mais prive les pays les plus pauvres des ressources indispensables pour répondre aux besoins des populations. » Selon ce réseau associatif, la bonne performance de 2009 s'explique en grande partie par les allègements de dette (plus d'un milliard d'euros) et l'explosion des prêts aux pays émergents (1,3 milliard). Mais la proportion des dons aux pays pauvres est « en chute libre ». « Une large proportion de l'APD française n'est pas directement consacrée au développement », renchérit Sébastien Fourmy, d'Oxfam. Les sommes affectées aux objectifs du millénaire pour le développement, fixés par l'ONU pour réduire drastiquement, à l'horizon 2015, l'extrême pauvreté, « ne représentent qu'une faible part » de l'aide de la France.
commentaires (0)
Commenter