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Nos Lecteurs ont la Parole

Femmes, je vous aime !

Par Nahi LAHOUD
Je ne voudrais pas que les femmes se méprennent sur mon «humeur». Je ne suis ni macho, ni sexiste, ni misogyne: je suis tout simplement un narrateur de l'histoire. Cela me passionne. Et les femmes qui sont entrées dans l'histoire, des souveraines pour la plupart, l'ont fait de la même manière que leur père ou leur mari avant elles et leurs fils après: en exerçant un pouvoir d'homme sur une société d'hommes, avec la violence et la cruauté que cela implique, et se souciant comme d'une guigne de la condition féminine. Elles ont été violentes et cruelles, surtout, pour raisons... d'État. D'Agrippine la Romaine à Zénobie (la Syrienne), reine de Palmyre, ou Salomé (la juive), elles trouvent toutes leurs places dans la pratique de la domination et du sadisme. Le catalogue de leurs «exploits» fait frémir les bourreaux les plus endurcis.
Cependant, n'a-t-il jamais existé de sociétés gouvernées par des femmes au profit ou à l'infortune des femmes? Si, à cela près, qu'on doit quitter alors le domaine de la réalité historique pour pénétrer dans celui de la légende préhistorique. Cléopâtre (l'Égyptienne), Théodora (la Byzantine), Catherine (la Russe) ont laissé des traces palpables, des témoignages écrits, des preuves intangibles de leur existence et de leur règne. Marpesie et Penthésilée, qui furent souveraines des Amazones, n'ont laissé quant à elles que leur nom et la rumeur des hauts faits dont beaucoup contestent la réalité. Selon le petit dictionnaire historique de Marie-France Le Fel*, les femmes sont capables de se montrer aussi brutales et sanguinaires que les hommes. Elles ont milité pour l'égalité des sexes, mais dans la férocité. De Scythie au Dahomey, de Grèce en Abyssinie, du Japon au Hoggar, l'histoire a enregistré de grands moments de révolte féminine. Et pourtant ces dames n'ont laissé derrière elles aucun vestige tangible, et se sont vu exclues de l'histoire. C'est que, au contraire des hommes, bâtir, créer, légiférer n'étaient pas leurs passe-temps favoris. Ces femmes ont souvent rejeté l'autorité des hommes et mené contre eux des guerres de nanas». Certaines parlaient la langue des animaux, des plantes, des astres (désastres), et leurs vassales vivaient en osmose avec la nature. Ces Amazones ne cherchaient pas tant à libérer les femmes des multiples formes du joug masculin, qu'à défendre une conception sournoisement menacée par le progrès de l'humanité.
On prétend que l'homme s'emploie à mettre de l'ordre. Il purge les forêts des esprits maléfiques ou bénéfiques qui y régnaient depuis la nuit des temps et il bâtit des églises, des temples, des mosquées à la gloire d'un Dieu unique dont tout part et vers qui tout va - c'est plus simple. À ce monde nouveau, si bien rangé, ces Amazones, ces révoltées continuaient de préférer l'antique désordre païen, une sorte d'exubérance du « vécu ». À travers les siècles, elles furent pour la plupart exterminées et il ne subsiste plus d'elles aucun indice pour raviver leur mémoire. Seuls jusqu'alors le roc, l'arbre et le ruisseau entretenaient leur émouvant souvenir.
Certes, les femmes ne sont pas toutes cruelles, implacables. Il y a eu des saintes, comme Thérèse de Lisieux, Rita de Cassia, Bernadette de Lourdes, des savantes, telle Marie Curie, des intellectuelles, comme Simone de Beauvoir, George Sand, des stars, comme Ava Gardner, Marilyn Monroe, etc. Malgré toutes les méchancetés, les calomnies dont vous avez été victimes, je voudrais vous dire quand même : vous êtes belles, séduisantes, intelligentes, tendres. Femmes je vous aime... et je vous préfère aux hommes. Car, comme le disait Pascal: «Plus je vois les hommes, plus j'aime mon chien»!

Nahi LAHOUD

* Écrivain française, auteur d'un dictionnaire sur les femmes.
Je ne voudrais pas que les femmes se méprennent sur mon «humeur». Je ne suis ni macho, ni sexiste, ni misogyne: je suis tout simplement un narrateur de l'histoire. Cela me passionne. Et les femmes qui sont entrées dans l'histoire, des souveraines pour la plupart, l'ont fait de la même manière que leur père ou leur mari avant elles et leurs...

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