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Diaspora

Doyenne de NYIT, Nada Assaf-Anid rêve d’« établir un partenariat technologique avec le Liban »

Nada Anid : « Les opportunités qu’offrent les États-Unis sont inouïes. Si l’on a un objectif, il peut être réalisé. Mais en tant que femmes, il faut travailler plus dur. »

Un nouveau tournant vient de marquer la remarquable carrière de Nada Assaf-Anid. Nommée doyenne de la faculté d'ingénierie et des sciences informatiques de New York Institute for Techology (NYIT), elle devient ainsi la première femme à occuper ce poste. Après un brillant parcours à Manhattan College où elle a été professeure de génie de l'environnement puis chef du département de génie chimique, cette jeune doyenne assume un nouveau rôle de leader. Elle supervise 77 facultés de génie et sciences informatiques, et près de 1 700 diplômés et futurs étudiants sur les campus situés à Manhattan et Old Westbury, dans la région de New York, au Moyen-Orient et en Chine. Ses recherches actuelles dans les domaines des énergies de remplacement, la durabilité, la biotechnologie, la qualité de l'eau et la formation des ingénieurs sont considérées avant-gardistes. Elle siège au conseil de plusieurs organismes professionnels et détient des positions de leadership, notamment à l'American Institute of Chemical Engineers, à l'American Society for Engineering Education et à la New York Academy of Sciences. Armée d'un PhD en génie de l'environnement de l'Université du Michigan (Ann Arbor) et d'une maîtrise ès sciences en génie chimique de l'Institut royal de technologie de Stockholm, Nada Anid s'est taillé une belle réputation aux États-Unis et à l'étranger. Ayant obtenu le prix d'excellence pour son PhD, elle a contribué à de nombreuses publications dont certaines ont été primées.
Que signifie cette promotion ? « En tant que doyenne, je dirige tous les professeurs. C'est moi qui établis les règles. De simple participante, je suis devenue acteur principal et leader. Il y a toujours eu quelque chose en moi qui me pousse vers l'avant », confie-t-elle lors d'une interview accordée à L'Orient- Le Jour dans son nouveau bureau. Citoyenne du monde avec une « vision globale », Nada Anid souhaiterait embarquer dans sa fulgurante réussite d'autres jeunes Libanais. La main tendue, elle travaille sans relâche pour établir des ponts entre les États-Unis et le pays du Cèdre. « J'aimerais bien établir un partenariat avec le Liban », dit-elle. Car la faculté d'ingénierie de NYIT offre des programmes variés d'enseignement et une formation scientifique, analytique et mathématique nécessaire pour occuper divers postes techniques et de gestion dans les entreprises leader des États-Unis, multinationales, institutions académiques, agences gouvernementales et « start-ups ».

Contribuer aux projets de la science
« La faculté de NYIT, qui compte de nombreux campus dans plus de 50 pays à travers le monde, dont notamment à Amman, Abou Dhabi, Bahreïn et Nanjing en Chine, a une assise mondiale, affirme Nada Anid. Les étudiants de ces différentes facultés reçoivent un enseignement, en langue anglaise, par des professeurs à plein temps, sanctionné par un diplôme américain. Mais notre mission va au-delà de l'éducation. J'aimerais encourager les échanges globaux pour contribuer au progrès de la science. » Comment le Liban pourrait-il profiter de cette synergie et obtenir des fonds de partenariat ? « Nous pouvons obtenir des fonds à travers le USAid et la National Science Foundation notamment pour réaliser cet objectif, précise-t-elle. Tout est faisable. Il suffit de répondre aux critères. Les fonds existent. Je peux aider dans ce domaine. Je voudrais aider mon pays en créant des liens afin que les jeunes aient accès à l'éducation et à l'ouverture internationale. »

Le rêve américain réalisé
Nada Anid vit à sa manière le rêve américain et sa « success story ». « Les opportunités qu'offrent les États-Unis sont inouïes, dit-elle. Si l'on a un objectif, il peut être réalisé. Mais en tant que femmes, il faut travailler plus dur. » Le parcours professionnel de cette « passionnée de chimie et de littérature, qui a écrit des poèmes lorsqu'elle était à l'école scolaire de la Maison centrale à Achrafieh, semble bien original. Attirée dès son jeune âge par la chimie, Nada Anid s'intéresse d'abord à l'entreprise familiale, bien décidée à suivre les traces de son père, propriétaire d'une petite usine de peinture. C'est dans cet objectif qu'elle démarre des études de chimie à l'AUB pour devenir ingénieure chimiste. « Mais cette spécialisation n'existait pas au Liban », déplore-t-elle. Lorsque la guerre éclate, elle retrouve ses deux sœurs vivant à Stockholm. En Suède, elle poursuit des études à la Royal Institute of Technology de Stockholm et décroche en 1980 son diplôme d'ingénieur chimiste, « devenant ainsi la première femme libanaise ingénieure chimiste de sa génération. Ce n'est que cette année que l'AUB a commencé ce programme ! » Note-t-elle avec un clin d'œil.
De retour à Beyrouth en 1980, Nada Anid se lance dans l'enseignement à l'AUB, à l'ESIB et à la faculté française de médecine (FFM). La rencontre de son mari Paul Anid, en 1984, qui venait d'obtenir la prestigieuse bourse Fullbright, marquera un tournant dans sa vie et sa carrière. Ils s'installent à Ann Arbor, au Michigan. Elle décroche son PhD à l'Université du Michigan. Elle laisse une forte empreinte dans son sillage lors de son passage à Manhattan College où elle assume le rôle de leader. « Le PhD m'a permis d'approfondir mon domaine et sentir cette vraie passion pour la science. Ma mission est maintenant de transmettre cette passion aux étudiants libanais », confie-t-elle.
Son acharnement aux études et au travail allié à sa passion pour la science n'est pas le seul secret de cette incroyable réussite. Il faut ajouter à ces ingrédients le soutien inconditionnel de Paul, son époux, et de ses deux filles, Ingrid et Audrey, qui l'ont aidée à aller de l'avant.
Un nouveau tournant vient de marquer la remarquable carrière de Nada Assaf-Anid. Nommée doyenne de la faculté d'ingénierie et des sciences informatiques de New York Institute for Techology (NYIT), elle devient ainsi la première femme à occuper ce poste. Après un brillant parcours à Manhattan College où elle a été...