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Jeux 2009 : Portraits

Nadine Abou Zaki, sculpteuse philosophe

Son apparence frêle cache une travailleuse acharnée. Nadine Abou Zaki, l'un des noms phare de la sculpture abstraite libanaise, a réussi à imposer son art dans tout le pays. « Pour moi, la sculpture n'est pas un passe-temps, c'est mon métier », affirme-t-elle avec fermeté.

Sa nouvelle exposition, intitulée « Bleux », renvoie aux « coups », aux difficultés que subit un artiste au cours de sa vie. Mais pas seulement : « Bleux, c'est aussi une réflexion métaphysique, l'idée d‘une ascension, une projection de mon intérieur dans l'œuvre ». Chez elle, une dizaine de sculptures font partie intégrante du décor : une évidence, pour cette femme qui se projette entièrement dans son travail. Pierre, bois, marbre, verre, aucune matière ne lui fait peur. Comme tous les sculpteurs, elle travaille au marteau et au burin. « La sculpture nait d'abord d'une idée. Il suffit ensuite de trouver la matière adéquate pour la créer. » Quant à l'inspiration, pas besoin de modèles, elle a assez de choses au fond d'elle à exprimer ! 

Aujourd'hui, Nadine Abou Zaki est reconnue comme l'une des rares femmes sculpteuses du Liban. Rien ne prédestinait pourtant cette doctorante en philosophie à embrasser cette profession. « Au début, je m'intéressais aux statuettes primitives, puis j'ai commencé à prendre des cours de sculpture. C'est là que je me suis retrouvée dans cet art », évoque-t-elle dans un sourire. À 34 ans, elle a déjà à son actif 10 ans d'expositions et près de 100 œuvres, toutes plus recherchées les unes que les autres. Le Voyageur, réalisée en 2002 pour le Ministère du Tourisme, trône à Hamra. Sa série « Et je m'envole », aux formes proches de celles des oiseaux, représente elle la quête d'un ailleurs. De la sculpture à la philosophie... « On retrouve un lien intime entre les deux disciplines, elles se rejoignent, explique Nadine. Je dirais que la philosophie donne du concret à la sculpture. » Sans surprise, « Bleux », le thème de la série 2009, rappelle l'envol et l'ailleurs de la série précédente.

2009, c'est aussi l'année où Nadine représentera son pays pour la seconde fois aux Jeux de la Francophonie. L'œuvre qu'elle présentera reste, bien sûr, secrète... On sait simplement qu'elle lui a demandé 2 mois de travail, soit beaucoup plus qu'à ses habitudes. Si l'esprit de compétition est bien là, c'est la joie de rencontrer des collègues du monde entier qui l'emporte.

En attendant de porter les couleurs du Liban, Nadine a du pain sur la planche : elle a été sollicitée par le Ministère de la culture pour réaliser des sculptures, sur le thème de « Beyrouth, capitale mondiale du livre ». Une nouvelle étape, cette fois plus littéraire.

Sihem Hassaini


Sa nouvelle exposition, intitulée « Bleux », renvoie aux « coups », aux difficultés que subit un artiste au cours de sa vie. Mais pas seulement : « Bleux, c'est aussi une réflexion métaphysique, l'idée d‘une ascension, une projection de mon intérieur dans l'œuvre ». Chez...