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Jeux 2009 : Portraits

Caroline Hatem : nouvelles d’une jeunesse libanaise

« C'est le travail de comédien qui incite à écrire. Je pousse au maximum les aspects du personnage, c'est assez physique comme technique », explique dans un soupir Caroline Hatem. Son visage enfantin la montre pétillante de vie.

Caroline, 33 ans, a comme la plupart des artistes touché à plusieurs disciplines : études de philosophie, danse, comédie, traduction et bien sûr littérature. On se souvient de Beyrouth, été 2006, ce livre où elle relate avec deux autres auteurs la guerre de juillet. Pour la première fois cette année, la jeune femme concourt aux Jeux de la francophonie : elle présente une nouvelle intitulée « Akram ». Une compétition qui, à l'origine, n'était rien d'autre qu'un pari entre copines... « J'avais parié de présenter une nouvelle avec l'une de mes amies, et c'est comme ça que j'ai été choisie pour représenter le Liban dans la catégorie littérature », raconte Caroline entre deux rires. L'auteur trouve son inspiration dans la solitude, l'écriture y vient sans appel, en toute spontanéité. Heureuse mais aussi stressée de représenter son pays, sa nouvelle est quant à elle aussi légère que nerveuse.

Elle présente la jeunesse du Liban, ses différentes communautés mais aussi sa culture unique. Le Liban, Caroline ne l'avait pas revu depuis près de 10 ans, et écrire sur les Libanais de sa génération n'est pas venu par hasard...«  J'ai réalisé un jour qu'il me fallait lire des histoires de Libanaises comme moi, de cette population que je connais et qui perçoit les mêmes choses que moi ». C'est donc dans un français « contaminé par l'arabe », comme elle dit, que Caroline Hatem essaye de reproduire la musicalité de la langue libanaise, et nous donne la sensation « d'entendre » les expressions du pays en français. Toutefois, pas question de parler d'orientalisme ou de s'extasier sur des descriptions exotiques, le but est de tout montrer de façon naturelle, quitte à choquer. « Je cherche à rendre mes personnages les plus vrais possible, c'est eux qui parlent et je ne me demande pas si Caroline aurait dit ça ou non », précise-t-elle.

La liberté : c'est le mot d'ordre de cette auteure qui dit n'avoir rien à prouver à travers l'écriture. Une enfance vécue en pleine guerre civile, habituée à entendre des horreurs sur les autres communautés... Aujourd'hui, elle tente de parler d'ouverture. Même si les mots font mal, ils sont nécessaires : « Je ne fais que déverser les phrases affreuses que j'ai entendues. Les Libanais doivent faire face à tout cela et laisser tomber leur goût pour le décoratif », affirme-t-elle, un poing sur la table. Déjà reconnue dans la littérature féminine de la Méditerranée, Caroline Hatem n'a pas fini d'écrire, en toute liberté. Elle devrait publier d'autres nouvelles sur Beyrouth l'an prochain.


Caroline, 33 ans, a comme la plupart des artistes touché à plusieurs disciplines : études de philosophie, danse, comédie, traduction et bien sûr littérature. On se souvient de Beyrouth, été 2006, ce livre où elle relate avec deux autres auteurs la guerre de juillet. Pour la première fois cette année, la jeune femme...