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Jeux 2009 : Portraits

Miguèle Issa : une voix qui s’élève en douceur

Elle a 19 ans, un petit air timide, et la candeur des jeunes qui ne savent pas de quoi demain sera fait. De sa réussite au concours de chant, elle est la première étonnée.

Et pourtant, à l'âge de 8 ans seulement, alors que les autres filles jouent à la poupée, elle débute la guitare classique : elle prendra des cours pendant 9 ans. C'est la voie artistique qu'elle choisit encore lorsqu'elle entreprend des études de Graphic design à l'AUB.

Un jour, en classe de 3e, elle se met à griffonner des vers. De là lui vient l'idée de « chanter » ses poèmes et, accompagnée de son éternelle guitare, elle compose les notes de ses premières chansons. « Je le faisais seulement pour mon plaisir, pas pour me faire connaître. D'ailleurs, je n'avais jamais chanté devant quiconque auparavant. Même mes amis ignoraient que je composais des chansons. C'était toujours seule que je m'évadais dans ma chambre avec ma guitare et mes refrains », avoue-t-elle de son air discret.

Il aura fallu 3 ans pour que ses parents découvrent par hasard son don caché. Et lorsqu'il y a un appel pour les sélections nationales des Jeux en septembre dernier, ils n'hésitent pas une seconde, envoient le CD que leur fille a enregistré sur ordinateur, et attendent sans trop savoir ce qui va se passer. « J'étais à Montréal à ce moment-là, et à mille lieues de savoir ce qui se tramait derrière mon dosLe jour de l'audition, tous les chanteurs étaient accompagnés de plusieurs musiciens et avaient un répertoire bien rempli. Moi, je me suis présentée ma guitare sous les bras, et mes deux refrains dans la tête, dit-elle en souriant. Je crois que ce sont les paroles de mes chansons, que j'avais écrites durant la guerre de juillet et qui sont le cri de détresse d'un enfant, qui ont plu au jury. »

Sur scène, cette grande timide espère repousser le trac le plus loin possible, pour se donner à fond. « Je veux donner au monde entier, qui va nous regarder, la plus belle image de mon pays. J'adore le Liban. Après tout, nous avons assez payé. Il est tant de se relever. » Elle prépare avec excitation sa prestation de 20 minutes : elle va interpréter deux nouvelles chansons qu'elle vient de composer, et en reprendre deux de son ancien répertoire. « Mais cette fois-ci, je ferai les choses plus sérieusement et j'ai décidé de me faire accompagner de quelques musiciens. »

Malgré ce premier succès, Miguèle garde les pieds sur terre, la tête sur les épaules et son âme d'enfant. « Je vis un rêve. Mais la réalité est plus dure. La chanson ne fait pas vivre et j'aime trop les études que je fais pour tout abandonner. » Elle remercie ses parents qui ont cru en elle, et l'ont poussée à vivre un rêve qu'elle n'aurait jamais pensé pouvoir vivre un jour !

L.D


Et pourtant, à l'âge de 8 ans seulement, alors que les autres filles jouent à la poupée, elle débute la guitare classique : elle prendra des cours pendant 9 ans. C'est la voie artistique qu'elle choisit encore lorsqu'elle entreprend des études de Graphic design à l'AUB.
Un jour, en classe de 3e, elle se met à griffonner des vers. De...