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Législatives : juin 2009 - Pour aller plus loin

Au menu du lundi : Hariri voit Aoun et les 71 s’affichent au complet

Aujourd'hui est un lundi pas tout à fait comme les autres. Dans le marasme politique total que connaît le pays depuis qu'il est question de former un nouveau gouvernement, il semble que les choses commencent à bouger, sans pourtant que l'on soit en mesure, à ce stade, d'en conclure que la naissance du cabinet en sera nécessairement hâtée.
Deux événements relativement majeurs sont ainsi prévus aujourd'hui : tout d'abord la rencontre tant attendue entre le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et le chef du CPL, le général Michel Aoun. Et ensuite une réunion symbole des 71 députés de la majorité, par laquelle celle-ci entend se rappeler au bon souvenir des Libanais.
C'est, notons-le, à l'initiative de M. Hariri que l'entrevue avec le général Aoun a été rendue possible. Le chef du Courant du futur avait en effet émis l'idée, il y a trois jours, que la rencontre se déroule en terrain « neutre », proposant le siège de la présidence de la République ou celui du Parlement. Il avait justifié cette concession symbolique en reprenant un slogan de son père, selon lequel « aucun homme politique n'est plus important que son pays », signifiant ainsi que des sacrifices d'amour-propre sont parfois nécessaires si l'on veut parvenir à des résultats.
Là-dessus, le président de la République, dont le rôle tracé convient parfaitement à un tel scénario, est entré en jeu, mettant le palais de Baabda à la disposition des deux interlocuteurs.
La réponse du CPL ne s'est alors pas fait attendre : dans les milieux proches du général, on paraît en effet placer beaucoup d'espoirs dans cette rencontre. Le ministre sortant des Affaires sociales, Mario Aoun, est allé hier jusqu'à considérer qu'il s'agissait de la « façon idéale » à suivre pour trouver des solutions aux obstacles qui entravent la mise sur pied du cabinet.
Il est vrai, toutefois, à en croire une source qui avait participé samedi soir à une réunion regroupant à Rabieh, au domicile du général Aoun, des cadres du CPL et du Hezbollah, que ce dernier avait donné un coup de pouce à ses alliés en faveur d'une acceptation de la rencontre avec Hariri, tout comme il avait encouragé auparavant le Premier ministre désigné à faire un geste en direction de Michel Aoun.
D'abord envisagée pour hier dimanche, la réunion a finalement été fixée à ce lundi à 12h 30. Dans l'intervalle, des contacts ont été menés entre les deux parties, notamment par le biais du député aouniste Simon Abiramia, afin de procéder à une bonne préparation de l'entrevue.
Celle-ci sera donc naturellement placée sous le parrainage du chef de l'État, qui assistera à une partie de l'entretien, avant de laisser MM. Hariri et Aoun poursuivre seuls leurs discussions.
Pour nombre d'observateurs de tous bords, la rencontre entre les deux hommes constituera un test pour savoir ce qu'il en est exactement des obstacles qui retardent la formation du gouvernement. M. Hariri lui-même a admis hier, lors d'un iftar à Koraytem en l'honneur des familles tripolitaines, qu'à la suite de cette rencontre, « les choses apparaîtront plus clairement ».
On apprend par ailleurs que le général Aoun s'apprête, aussitôt après l'entrevue, à effectuer une tournée européenne, et que c'est en raison de cette tournée qu'il ne pourra pas prendre part à l'iftar traditionnel que doit offrir le chef de l'État demain mardi à Baabda.
Quant à M. Hariri, il ira retrouver - littéralement - sa majorité parlementaire qui s'affichera à 15 heures au grand complet chez lui. On assure de sources informées que les 71 députés comptabilisés sous le label de la majorité dès le 7 juin au soir seront présents.
L'objectif évident de cette réunion est d'adresser un double message à la fois au public de la majorité et à l'opposition. Il s'agira d'abord de signifier clairement que la majorité reste... la majorité et que le chef du PSP, Walid Joumblatt, et ses troupes y sont toujours bien ancrés.
Par la même occasion, les 71 (ou plutôt 70) feront bloc autour du Premier ministre désigné (lui-même étant le soixante et onzième) et lui renouvelleront ainsi un soutien dont il a fortement besoin en ce moment.
C'est donc à une journée de retrouvailles tous azimuts que l'on s'attend aujourd'hui, même s'il est encore trop tôt pour en augurer des résultats.
Mais ce regain d'espoir a quelque peu été terni hier par la subite réapparition - volcanique - de l'ancien directeur général de la Sûreté générale, Jamil Sayyed, qui a convoqué une conférence de presse pour tirer pratiquement sur tout ce qui bouge et, en particulier, sur l'enquête dans l'affaire Hariri.
La sortie du général Sayyed prend toute sa signification dans la mesure où elle survient dans le sillage d'autres prises de position similaires des milieux prosyriens, cherchant par avance à discréditer toute décision que prendra le tribunal international.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, s'est d'ailleurs mis de la partie hier en apportant, brièvement mais assez clairement, de l'eau au moulin du général Sayyed.
Deux événements relativement majeurs sont ainsi prévus aujourd'hui : tout d'abord la rencontre tant attendue entre le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et le chef du CPL, le général Michel Aoun. Et ensuite une réunion symbole des 71 députés de la majorité, par laquelle celle-ci entend se rappeler au bon...