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Législatives : juin 2009 - Pour aller plus loin

Le gouvernement, reflet d’un savant équilibre entre facteurs locaux et régionaux

En dépit des apparences, le processus de formation d'un nouveau gouvernement n'est pas au point mort. Toutefois, ceux qui investissent beaucoup dans une « libanisation » de l'échéance et qui ont vu « un signe » d'accélération de ce processus dans la visite  effectuée hier par M. Berry à Baabda doivent rester réalistes.
Certes, les Libanais ont leur mot à dire, mais dans la mesure où les acteurs politiques ont partie liée avec des pays étrangers, les relations que ces pays entretiennent entre eux influent directement sur l'échéance. Il s'agit, en l'occurrence, et en premier chef, des rapports  entre la Syrie et l'Arabie saoudite.
Selon une source  de la majorité, l'agenda  des pourparlers engagés entre ces deux pays continue d'avoir des effets directs sur le processus de formation du gouvernement. Certes, le Liban n'est pas le seul sujet de discussion entre les dirigeants des deux pays. L'Égypte, l'Irak, le processus de paix, pour ne citer que ces points, sont également à l'ordre du jour. Mais évidemment, le Liban reste au cœur de ces discussions. L'un des volets essentiels étant une visite de Saad Hariri à Damas, après la formation du gouvernement, dont le « prix »  est en train d'être fixé : délimitation des frontières entre les deux pays, dans la région des fermes de Chebaa, désarmement des Palestiniens en dehors des camps, etc.  Damas, pour sa part, voudrait être rassuré sur la position exacte de M. Hariri au sujet du Conseil supérieur libano-syrien et des accords passés entre les deux pays. « Tout cela prend plus de temps qu'on ne le croit », confirme la source citée, qui affirme toutefois qu'un accord  est l'affaire de dix jours, ou de deux semaines.
L'accord entre l'Arabie saoudite et la Syrie sur ces points devrait être couronné par un sommet saoudo-syro-libanais auquel assisterait le gouvernement dûment mandaté par la Chambre.
Certains placent quelques espoirs dans les contacts que pourrait avoir le chef de l'État au sommet des non-alignés qui se tient, à partir de mercredi, à Charm el-Cheikh. On ne voit pas comment cela pourrait se faire, puisque le président syrien ne se rendra pas à ce sommet et que le roi Abdallah pourrait aussi faire de même. Pour l'instant, le président égyptien  est la seule personnalité que le président Sleiman rencontrera certainement à Charm el-Cheikh. Il reste que, question d'amour-propre, le président Sleiman aura marqué un point en n'imitant pas son homologue syrien.
À l'attitude du Hezbollah, qui faisait preuve d'un optimisme inhabituel hier en ce qui concerne la formation du gouvernement, il existe une explication : le parti cherche  à se positionner favorablement  sur cette question, sachant pertinemment qu'un accord syro-saoudien est en cours de négociation et qu'il devra nécessairement y souscrire.
En attendant le déblocage régional, M. Hariri ne perd pas son temps et travaille sur une formule de gouvernement 15-10-5 où le chef de l'État aurait son mot à dire, où les portefeuilles seraient répartis équitablement et qui serait composé, dans la mesure du possible, de modérés des deux camps.
Certes, les Libanais ont leur mot à dire, mais dans la mesure où les acteurs politiques ont partie liée avec des pays étrangers, les relations que ces pays entretiennent entre eux influent directement sur l'échéance. Il s'agit, en l'occurrence, et en premier chef, des rapports  entre la Syrie et l'Arabie saoudite.Selon une source  de la...