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Liban - Affaire Elmaleh

Les ministres et Nora Joumblatt mettent les points sur les « i »

Sans être virulents mais en restant très fermes, Tarek Mitri, Tammam Salam, Élie Marouni et Nora Joumblatt ont appelé très courageusement un chat un chat et mis les points sur les « i » après l'inacceptable campagne d'al-Manar contre l'humoriste franco-marocain.
Quatre jours après que Gad Elmaleh eut renoncé aux trois spectacles qu'il était censé donner en juillet dans le cadre du Festival de Beiteddine par crainte pour sa sécurité (et sans doute pas, comme continue de l'affirmer la chaîne de télévision du Hezbollah, parce que al-Manar a gagné en révélant la vérité), le ministre sortant de l'Information, Tarek Mitri, entouré de ses collègues de la Culture, Tammam Salam, et du Tourisme, Élie Marouni (Ziyad Baroud les a rejoints à la fin), ainsi que de la présidente du Festival de Beiteddine Nora Joumblatt, a tenu une conférence de presse hier. Dont le leitmotiv était le refus catégorique du boycottage de « tout intellectuel, artiste, homme politique ou homme de religion quelles que soient son appartenance religieuse ou ses positions politiques » - Tarek Mitri dixit, qui a repris en gros toutes ses prises de position, véhiculées aussi bien par L'Orient-Le Jour dans son édition du lundi 29 juin que par, le lendemain, un communiqué publié par son bureau de presse.
Première à prendre la parole, Nora Joumblatt a rappelé la « stupéfaction » de l'ensemble du comité du festival une fois lancée la campagne d'al-Manar, « une campagne médiatique qui a transformé le Festival de Beiteddine en un centre de protection de ceux qui s'en prennent à la souveraineté du pays ou à son appartenance arabe. Cela est absolument faux : ni le comité ne joue ce rôle ni les services officiels (NDLR : la Sûreté générale) ne délivrent des visas d'entrée à de telles personnes », a-t-elle martelé, avant de remercier toutes celles et tous ceux, à commencer par le public, qui se sont solidarisés avec le festival après l'annulation du spectacle de Gad Elmaleh.
« Je rappelle ce que j'avais dit lors du lancement du Festival de Tyr : le principal ennemi du tourisme (libanais), c'est Israël. Chaque coup porté au tourisme est un cadeau à l'État hébreu », a insisté ensuite le ministre Marouni. « Le monde entier sait qu'un artiste a été intimidé, je me demande si nous allons pouvoir, à l'avenir, signer des contrats avec des artistes internationaux qui ont un jour ou l'autre été en Israël ; si nous allons même pouvoir accueillir au Liban des chefs d'État qui se sont rendus en Israël », a-t-il poursuivi, rappelant le rôle des festivals dans la dynamique touristique. « À Gad Elmaleh, nous disons, au nom du Liban, ahlan wa sahlan dans notre pays s'il souhaite revenir sur sa décision ; nous refusons cette jurisprudence », a-t-il tonné, appelant à ce que l'on sépare l'art, la culture et le tourisme de la politique. « L'empêcher de venir au Liban, c'est servir Israël », a-t-il résumé.
Quant à Tammam Salam, il a commencé par dénoncer tout ce qui peut être fabriqué, falsifié ou monté de toutes pièces sur le Net, refusant net lui aussi que la politique vienne se mêler de culture, d'art et de tourisme. « Si certains pensent, avec leurs surenchères, retarder les échéances politiques de ce pays, qu'ils sachent que nous ne manquons vraiment pas de motifs de divergence. L'art et les artistes sont des thèmes qui fédèrent au Liban, surtout que l'on s'enorgueillit de notre très grande pluralité », a-t-il encore dit. « Nous soutiendrons autant que possible les festivals et nous n'y manquerons pas », a-t-il également promis, relevant que rien dans les performances de Gad Elmaleh ne montre qu'il essaie, par un moyen ou un autre, d'utiliser son talent au service de quelque option politique que ce soit.
Signalons qu'après les quatre interventions, un débat particulièrement animé s'est tenu entre le correspondant d'al-Manar et les quatre personnes présentes - notamment Nora Joumblatt qui lui a rappelé, à bon escient, que le Festival de Beiteddine est « sous l'ombrelle de l'État ». Un gros débat interne, une fois tout le monde parti ou presque, a opposé aussi le journaliste de la télévision hezbollahie à son cameraman sur le point de savoir si un juif, comme un Israélien, est obligé ou pas de servir dans l'armée de l'État hébreu...
Quatre jours après que Gad Elmaleh eut renoncé aux trois spectacles qu'il était censé donner en juillet dans le cadre du Festival de Beiteddine par crainte pour sa sécurité (et sans doute pas, comme continue de l'affirmer la chaîne de télévision du Hezbollah, parce que al-Manar a gagné en révélant la...

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