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Économie - Liban - Thèse

Comment mieux échanger le risque pour optimiser le crédit ?

Le directeur général de la banque BEMO Saudi Fransi, Riad Obegi, propose un instrument innovant susceptible de dynamiser l'économie libanaise : le certificat hypothécaire.
« Le sous-développement n'est pas une fatalité, certains pays s'en sortent. » C'est en partant de ce constat que le directeur général de la banque BEMO Saudi Fransi, Riad Obegi, a rédigé une thèse, soutenue à l'Université de Lyon II, dans laquelle il propose une solution innovante pour les pays émergents : un instrument baptisé « certificat hypothécaire ».
« De nombreux pays détiennent des richesses dont ils ne connaissent pas la valeur ou qu'ils ne savent pas exploiter », a-t-il expliqué à l'occasion de la signature de son ouvrage au Collège Notre-Dame de Jamhour. Dans le cas du Liban, la richesse inexploitée est le patrimoine immobilier, estimé à près de 300 milliards de dollars », a-t-il ajouté.
Pour tirer parti de cette richesse, Riad Obegi, qui est également PDG de la BEMO Europe, a présenté un mécanisme « qui passe nécessairement par le crédit, étape obligée dans le développement économique ». L'évolution du crédit est déterminante pour la croissance, comme en témoigne la crise internationale actuelle, le resserrement du crédit dans les pays occidentaux ayant entraîné une contraction du produit intérieur brut, a-t-il rappelé.
Or dans les pays en développement, notamment au Liban, les banques sont obligées de conserver un niveau élevé de liquidité, de l'ordre de 20 à 30 %, pour faire face à un éventuel retrait massif de dépôts. L'outil proposé a donc pour objectif de réduire le risque de passif des banques pour leur permettre de prêter plus facilement. « Le certificat hypothécaire est un cautionnement réel omnibus donné en faveur des créanciers de la banque », a expliqué M. Obegi.
Pour être plus concret, « prenons l'exemple du propriétaire d'un bien immobilier d'une valeur de 500 000 dollars », a-t-il poursuivi. Cet individu doit pouvoir aller dans une agence indépendante (créée dans le cadre de la mise en œuvre de l'instrument) qui évaluera son bien et lui donnera un certificat hypothécaire d'un montant inférieur à la valeur réelle du bien, soit 250 000 dollars dans l'exemple précité. Ce certificat peut ensuite être déposé dans une banque en échange d'une rémunération. Cette rémunération sera plus faible que celle d'un dépôt en numéraire, le propriétaire ne subissant pas un coût d'opportunité puisqu'il peut continuer à exploiter son bien. Il encourt toutefois le risque de saisie du bien en cas de faillite de la banque.
Car la banque pourra utiliser ce cautionnement pour se financer auprès de ses pairs à des conditions relativement avantageuses. La banque mettra en effet les certificats hypothécaires en gage et empruntera en contrepartie. Grâce à cette liquidité potentielle, la banque augmentera ses crédits aux agents économiques.
Le risque aura ainsi été dispersé entre le propriétaire immobilier, la banque et l'agent économique, a commenté l'avocat et professeur Nasri Diab après la présentation de l'auteur.
« Dans sa thèse, Riad Obegi évoque l'aspect positif du risque en affirmant qu'il peut être structurant. Il ne s'agit donc pas de l'éviter, mais de mieux le gérer. Or le crédit est le meilleur moyen d'échanger le risque », a-t-il ajouté.
En optimisant le crédit, le certificat hypothécaire pourrait ainsi augmenter le PIB libanais de plus de 9 % par an au cours des cinq années suivant sa mise en œuvre, selon Riad Obegi, qui a toutefois souligné la nécessité de « garde-fous ».
« L'introduction du certificat hypothécaire nécessite la mise en œuvre d'une politique de crédit et d'une politique immobilière, ainsi que la réforme du droit de la faillite », a-t-il conclu.
« Le sous-développement n'est pas une fatalité, certains pays s'en sortent. » C'est en partant de ce constat que le directeur général de la banque BEMO Saudi Fransi, Riad Obegi, a rédigé une thèse, soutenue à l'Université de Lyon II, dans laquelle il propose une solution innovante pour les pays émergents : un instrument baptisé « certificat hypothécaire ».« De nombreux pays détiennent des richesses dont ils ne connaissent pas la valeur ou qu'ils ne savent pas exploiter », a-t-il expliqué à l'occasion de la signature de son ouvrage au Collège Notre-Dame de Jamhour. Dans le cas du Liban, la richesse inexploitée est le patrimoine immobilier,...
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