Rechercher
Rechercher

Liban - Observation

Rapport accablant pour la majorité et l’opposition : 63 violations déjà de la loi électorale

Si la campagne ne fait que commencer, on pourrait en dire de même des violations qui augmentent au fur et à mesure que la bataille s'enflamme. C'est ce qui ressort en tous cas du premier rapport du genre publié hier par l'Association libanaise pour la démocratie des élections, LADE (Lebanese Association for Democratic Election), une ONG spécialisée dans les questions d'observation électorale, en collaboration avec l'Alliance libanaise pour l'observation des élections. Effectuant depuis le 7 avril dernier - date de la clôture du dépôt des candidatures - un travail de fourmi en termes de contrôle de l'opération électorale dans son ensemble, la LADE a relevé toute une série d'irrégularités commises par les candidats, et avancé une série de recommandations adressées aussi bien aux protagonistes en compétition qu'à la Commission de surveillance des campagnes électorales œuvrant sous la tutelle du ministère de l'Intérieur.
Dans un rapport de plusieurs pages, l'association rappelle que son travail est le premier du genre puisque l'ONG surveille l'opération électorale « avant, durant et après le scrutin ». Sa mission concerne les prestations et le comportement des candidats et des partis politiques, des médias et des électeurs, et leur conformité avec la loi. Le regard des observateurs est rivé sur les violations de l'article 59, qui prohibe les services, donations et aides en nature et argent électoral offerts aux électeurs ; à l'article 71, interdisant l'utilisation des services publics, des départements ministériels et institutions publiques, universités, écoles, lieu de culte, pour organiser les meetings électoraux ; et à l'article 68 relatif à la couverture médiatique de la campagne électorale. Autant de textes qui devraient, en théorie, conférer un tant soit peu de transparence et de démocratie à l'opération électorale.
Quand bien même certains candidats, électeurs et médias sembleraient totalement ignorer les règles en vigueur, la société civile rappelle qu'elle sera vigilante pour surveiller, rapporter et dénoncer les exactions. Une mission qui est d'autant plus sérieuse et crédible cette année que la loi a consacré, dans son article 20, le droit pour les ONG spécialisées d'assumer leur mandat de manière désormais officielle. Si les dénonciations dont la société civile est en charge restent importantes et, à long terme, efficaces pour ce qui est notamment de l'éducation citoyenne, il n'en reste pas moins que l'absence d'un Conseil constitutionnel demeure une lacune majeure dans le processus démocratique, celui-ci étant le seul organisme de contrôle habilité à statuer sur les recours en invalidation relatifs à l'opération électorale.
« La démocratie des élections restera menacée et paralysée tant que le reste des membres du Conseil constitutionnel (5) n'ont toujours pas été nommés », relève le rapport de la LADE, qui exhorte le Conseil des ministres à accorder la priorité à cette question en la plaçant à l'ordre du jour de sa prochaine réunion.
En termes de violations des principes démocratiques, le rapport constate en outre six irrégularités importantes « prouvées et documentées » par les observateurs. Il s'agit notamment de l'exploitation par les candidats des lieux de culte à des fins électorales, une violation majeure de l'article 71, précise le document. Le reproche est également adressé aux dignitaires religieux qui soutiennent une partie politique contre une autre, « ce qui ne peut qu'influencer la libre décision de l'électeur en conférant à l'opération électorale un cachet confessionnel ». « Les candidats, les députés et ministres actuels, surtout, usent de leur influence politique et des ressources de l'État dans des intérêts purement électoraux, ce qui est contraire à l'article 71 », précise encore le rapport.
La location à l'avance de véhicules pour assurer le transport des électeurs, les billets d'avion offerts gratuitement par les candidats aux électeurs résidant à l'étranger sont autant d'irrégularités relevées dès à présent par les observateurs. Les propos diffamatoires, incitations et exacerbation du sentiment confessionnel de la part de certains candidats figurent également au menu chargé des dénonciations. Ayant égrené les multiples transgressions et atteintes à la loi, la LADE met en garde les candidats contre les multiplications des abus et les appelle à se conformer à la loi.
Dans son rapport, l'association publie également une série de questions soumises à la Commission de supervision de l'opération électorale portant sur son travail et ses responsabilités, en vue de contrôler ses prestations pour en établir un rapport à l'issue du mandat de cette instance officielle. Quant à l'observation des médias, l'ONG promet de publier son rapport détaillé prochainement, en relevant toutefois qu'un certain nombre d'institutions médiatiques « ont diffusé des publicités contenant des propos diffamatoires et exacerbant la fibre communautaire ».
L'association invite les citoyens à contacter son siège pour y déposer les plaintes et faire état des irrégularités à l'adresse suivante : observe@ladeleb.org
Ceux qui sont enfin intéressés par la consultation de l'ensemble du rapport publié, peuvent se rendre sur le site suivant : www.observe.ladeleb.org
Si la campagne ne fait que commencer, on pourrait en dire de même des violations qui augmentent au fur et à mesure que la bataille s'enflamme. C'est ce qui ressort en tous cas du premier rapport du genre publié hier par l'Association libanaise pour la démocratie des élections, LADE (Lebanese Association for Democratic Election), une ONG spécialisée...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut