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Liban - Le commentaire

Les divergences d’intérêts limitent la portée du rapprochement interarabe

Le récent sommet quadripartite arabe a-t-il permis de poser les bases d'une réconciliation politique de fond, d'une réunification effective des rangs autour d'objectifs clairement définis ?
Des observateurs avertis relèvent, en réponse, que les préoccupations majeures des parties concernées, leurs options et leur vision singulière du tableau régional ne sont pas identiques. Ce qui génère automatiquement des divergences qui peuvent tourner facilement en conflits aigus. Pour éviter cet enchaînement, on est tenté de recourir à l'expédient classique : s'entendre, en faisant des concessions mutuelles, sur autant de sujets que possible, en laissant de côté le reste. Mais cette façon d'arrondir un peu les angles reste peu efficace. Car le contentieux gelé risque, en fonction de circonstances déterminées, de tourner à tout moment au volcan réveillé. Il est donc nécessaire de prévoir, au départ, une sorte de cellule de crise commune qui veillerait à amortir d'éventuelles secousses politiques, en réfrénant au mieux les velléités des partenaires de s'entredéchirer de nouveau.
Dans les faits, le principal souci géopolitique de l'Arabie saoudite et de la plupart des pays du Golfe est la soif d'expansion régionale de la théocratie iranienne. L'Égypte, de son côté, se préoccupe de cette bande de Gaza livrée aux islamistes. Et qui menace de se transformer en îlot exportateur de déstabilisation, activement utilisé pour ébranler le régime Moubarak. Dont la réponse de prévention, toute naturelle, est de promouvoir une réconciliation interpalestinienne devant déboucher sur une reprise commune des négociations avec Israël. Quant à la Syrie, son point de mire reste le Liban où, espère-t-elle, les législatives produiraient un pouvoir capable de l'aider à neutraliser le tribunal international, sa bête noire.
En politique, les classifications ne sont jamais tout à fait précises ou pérennes. On peut cependant noter que les parties prenantes islamiques de la région se partagent en deux camps opposés. Les modérés, pour qui le problème palestinien, nucleus du conflit régional, peut être réglé par la négociation. Et les radicaux, conduits par l'Iran, qui affirment que seule une résistance active peut venir à bout de l'ennemi.

Le cas Netanyahu
Cela étant, tout n'est pas noir ou blanc. Ainsi, la Syrie, pourtant alliée organique de l'Iran, est pour la négociation, sur le Golan comme sur le cas palestinien. Il est donc envisageable que son rapprochement avec l'Égypte et avec l'Arabie saoudite débouche sur des mécanismes communs de pourparlers avec l'État hébreu. Mais sur quelle base ? L'initiative arabe de 2002, que la Syrie critique, la feuille de route du « quartette » international ou un nouveau projet sur lequel on s'entendrait ?
Ensuite, en cas d'échec des négociations avec Israël, la logique voudrait que les Arabes s'accordent sur une stratégie de confrontation. Pourront-ils le faire ? D'après tous les précédents, il y a lieu d'en douter.
Actuellement, la cristallisation de la solidarité arabe autour du dossier palestinien se heurte à l'accession imminente au pouvoir, en, Israël, de la droite dure conduite par Netanyahu. Car cette fraction rejette l'initiative arabe et refuse catégoriquement de rendre tous les territoires arabes encore occupés, et de cesser les colonisations. Quand le leader du Likoud était aux commandes, le président Moubarak, interrogé sur les possibilités de paix rapprochée, avait répondu : « Tant que Netanyahu est au pouvoir, il n'y aura pas de paix. C'est un homme qui dit ce qu'il refuse de faire ou d'accepter. Il ne veut pas arrêter les colonisations, mais les multiplier. Et il n'admet pas la création d'un État palestinien. Dès lors, les Arabes ne peuvent, en retour, que durcir leurs positions. La ligne de force de Netanyahu va attiser, dans la région, cette violence qui, comme nous le savons tous, ne règle pas les problèmes, mais les aggrave. »
Farès Boueiz, alors ministre des Affaires étrangères, répondait de même au patriarche Sfeir qui l'interrogeait sur la situation régionale : « Le Premier ministre israélien, Netanyahu, ne veut pas de la paix et ne reconnaît pas les accords d'Oslo. Il proclame que si les Palestiniens veulent un État à eux, ils n'ont qu'à partir pour en fonder un en Jordanie. »
Il reste cependant que, comme Shamir, forcé par Washington à participer à la conférence de Madrid, Netanyahu peut être contraint à suivre Olmert sur la voie des négociations de paix par l'administration Obama. Si elle sait y faire.
Le récent sommet quadripartite arabe a-t-il permis de poser les bases d'une réconciliation politique de fond, d'une réunification effective des rangs autour d'objectifs clairement définis ?Des observateurs avertis relèvent, en réponse, que les préoccupations majeures des parties concernées, leurs options et leur vision singulière...
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