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Silence pesant dans les pays arabes, condamnation unanime en Occident En attaquant Israël, Ahmadinejad fait le jeu de l’aile radicale

La nouvelle déclaration fracassante de Mahmoud Ahmadinejad qualifiant Israël de « tumeur » et proposant son transfert en Europe fait le jeu de l’aile radicale du régime en isolant davantage l’Iran sur la scène internationale, estiment des analystes. Entre-temps, les réactions occidentales continuent à pleuvoir, rendant plus assourdissant le silence des pays arabes. Le président iranien ultraconservateur a proposé jeudi à l’Allemagne et l’Autriche d’accueillir l’État israélien sur leur sol pour racheter leur responsabilité dans l’Holocauste. Il a pris aussi à cette occasion la défense des historiens révisionnistes sur ce sujet, provoquant une vague de réactions indignées dans les capitales occidentales. Israël, scandalisé, a appelé la communauté internationale à se mobiliser contre l’Iran. L’Allemagne va ainsi convoquer l’ambassadeur d’Iran alors que le Conseil central des juifs en Allemagne a demandé hier la rupture des relations diplomatiques entre Berlin et Téhéran. La Russie, partenaire privilégié de l’Iran, a de son côté condamné hier les propos « inacceptables » d’Ahmadinejad. L’Autriche a une nouvelle fois rejeté « avec détermination » la proposition du président iranien devant l’ambassadeur d’Iran en Autriche, convoqué au ministère, alors que le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan s’est aussi déclaré jeudi choqué après les remarques du président iranien. Mais dans le monde arabe, un silence pesant était observé hier, au niveau officiel et dans la presse. Les journaux arabes ont publié sans les commenter les déclarations d’Ahmadinejad. Un mutisme officiel était par ailleurs observé sur ses déclarations, qui n’ont pas été évoquées dans les mosquées par les imams de la région lors de la grande prière du vendredi. « Le silence officiel arabe est à la fois prudent et ambigu. En s’abstenant de commenter les déclarations du président iranien, les responsables arabes évitent la polémique avec l’Iran et ne prennent pas le risque d’aller à l’encontre de leur opinion publique », qui partage dans sa majorité l’opinion du président Ahmadinejad, a déclaré, sous couvert d’anonymat, un analyste arabe. Il affirme cependant que la « rhétorique sur la destruction d’Israël n’est plus du tout à l’ordre du jour dans le monde arabe, ni même parmi les Palestiniens, à la seule exception des mouvements islamistes le Hamas et le Jihad ». Mais « la répétition de ce genre de propos ne peut pas être accidentelle ou s’expliquer par l’inexpérience politique d’Ahmadinejad », a expliqué hier l’analyste politique Saïd Leylaz. Pour lui, ses déclarations fracassantes « ont sans doute un objectif de politique intérieure, car en provoquant le monde contre l’Iran, on crée un climat dans lequel le radicalisme peut mieux respirer ». Pour un autre analyste, Mashallah Shamsolvaezine, le président a péché à nouveau par inexpérience, même si la teneur de ses propos fait le jeu des radicaux du régime. « Comme il est novice, n’a pas de conseiller politique aguerri et est très têtu, il s’est tiré une balle dans le pied », selon lui. Au final, ces tirades font le jeu de l’aile radicale du régime, qui « y voit un moyen de donner un coup de fouet à la confrontation avec les pays occidentaux », selon l’analyste.

La nouvelle déclaration fracassante de Mahmoud Ahmadinejad qualifiant Israël de « tumeur » et proposant son transfert en Europe fait le jeu de l’aile radicale du régime en isolant davantage l’Iran sur la scène internationale, estiment des analystes. Entre-temps, les réactions occidentales continuent à pleuvoir, rendant plus assourdissant le silence des pays arabes.

Le président...