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Actualités - Inde

La terreur de retour à Bombay

Au moins 20 personnes tuées dans trois explosions séparées.

Des policiers et des enquêteurs rassemblés sur le lieu d'une des explosions dans le district de Dadar, à Bombay. Sujit JAISWAL/

Trois explosions simultanées ont fait au moins 20 morts et 113 blessés mercredi soir à Bombay au cours de l'attentat le plus meurtrier dans la capitale financière de l'Inde depuis les sanglantes attaques d'un groupe islamiste en 2008.
Les bombes ont explosé dans des quartiers fréquentés situés dans le sud de Bombay, les mêmes que ceux visés en novembre 2010 par un commando de dix hommes lourdement armés qui avaient fait 166 morts au terme d'un siège de 60 heures.
"C'est une nouvelle attaque au coeur de l'Inde, une nouvelle attaque contre Bombay", a déclaré Prithviraj Chavan, le chef du gouvernement du Maharashtra, dont Bombay est la capitale. Il a fait allusion à une possible implication étrangère en affirmant que c'était un "défi à la souveraineté indienne".
Le ministère de l'Intérieur a indiqué qu'au moins 20 personnes avaient été tuées et 113 autres blessées, dont de nombreuses grièvement. Le ministre de l'Intérieur P. Chidambaram a déclaré à la presse à New Delhi qu'il s'agissait d'une "attaque coordonnée par des terroristes", ajoutant que "toute la ville de Bombay a été placée en état d'alerte". Il a convoqué une réunion de haut niveau tandis qu'une équipe des services fédéraux d'investigation a été dépêchée à Bombay.
Les explosions, qui se sont produites à une heure d'affluence, ont visé une zone résidentielle de la classe moyenne, un marché de l'or et un bâtiment abritant des courtiers en diamants et des bijouteries. Les bombes ont explosé dans un intervalle de 15 minutes à partir de 18h50 locales (13h20 GMT). "Il est clair que les auteurs voulaient toucher le plus de monde possible. De nombreuses personnes ont été blessées", a déclaré à des journalistes un ministre du gouvernement local, Chhagan Bhujbal. Des témoins à l'extérieur du bâtiment abritant des courtiers dans le sud de Bombay ont déclaré qu'une voiture piégée avait explosé vers 18h45 (13h15 GMT) au moment où le quartier grouillait d'employés rentrant chez eux.
"Il y avait beaucoup de gens sérieusement blessés. Nous ne savons pas combien sont morts mais c'était une très grosse explosion", a rapporté auprès de l'AFP Nimesh Mehta, 38 ans, qui tient un stand d'alimentation.
"C'était une attaque lâche", a témoigné Ravinder Singh, 48 ans. "C'était des innocents, pauvres comme riches".
Les attentats n'ont pas été revendiqués, mais les soupçons se portaient sur deux groupes islamistes qui ont déjà frappé en Inde ces dernières années: les Moudjahidines indiens et le Lashkar-e-Taïba (LeT), basé au Pakistan.
En 2008, un commando de dix hommes lourdement armés avait attaqué plusieurs lieux de Bombay, tels la gare ferroviaire, des hôtels de luxe et un café touristique. L'Inde avait alors accusé le LeT d'avoir orchestré ces attentats, entraînant la suspension des difficiles discussions de paix bilatérales entre New Delhi et Islamabad.
Les discussions entre les deux pays rivaux d'Asie du sud, dotés de la puissance nucléaire, n'ont repris que voici quelques mois.
Le dernier attentat en Inde s'est produit en février 2010 à Pune, dans l'ouest du pays. Une explosion avait frappé un restaurant bondé, faisant seize morts. En 2006, une série de sept puissantes explosions dans des trains de banlieue à Bombay avaient tué 187 passagers et fait 800 blessés, des attaques dans lesquelles l'Inde avait aussi vu la main de groupes rebelles basés au Pakistan.
Trois explosions simultanées ont fait au moins 20 morts et 113 blessés mercredi soir à Bombay au cours de l'attentat le plus meurtrier dans la capitale financière de l'Inde depuis les sanglantes attaques d'un groupe islamiste en 2008.Les bombes ont explosé dans des quartiers fréquentés situés dans le sud de Bombay, les mêmes que ceux visés en novembre 2010 par un commando de dix hommes...