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Kadhafi prêt à partir?

Une solution politique commence à prendre forme, selon Paris

M. Fillon a énuméré devant l'Assemblée nationale les conditions de la suspension des opérations militaires en Libye, à savoir un cessez-le-feu authentique et vérifiable ; la fin des exactions contre les populations civiles et le libre accès de l’aide humanitaire; le retrait, enfin, du colonel Kadhafi du pouvoir. /

Quatre mois après le début de l'intervention militaire en Libye, le Premier ministre français François Fillon a assuré mardi, devant l’Assemblée nationale, qu’"une solution politique est plus que jamais indispensable et qu’elle commence à prendre forme", grâce à des contacts diplomatiques de plus en plus soutenus devant permettre le départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi. "Les conditions de la suspension des opérations militaires sont connues: un cessez-le-feu authentique et vérifiable; la fin des exactions contre les populations civiles et le libre accès de l’aide humanitaire; le retrait, enfin, du colonel Kadhafi du pouvoir", a énuméré Fillon.

Le Parlement français a donné mardi soir son autorisation à une poursuite de la guerre.

Pour la France, principale contributrice aux opérations militaires avec la Grande-Bretagne, il y a bien des contacts avec des représentants du pouvoir libyen, mais pas à ce stade de véritable négociation.

Pour Baghdadi al-Mahmoudi, le Premier ministre de Kadhafi, des discussions pourraient avoir lieu et se tenir sans le dirigeant libyen. "Nous sommes prêts à négocier sans conditions", a-t-il dit dans un entretien au quotidien Le Figaro. "Le dialogue doit avoir lieu avec toutes les parties, en vue de mettre en place un nouveau système politique. Le Guide n'interviendra pas dans ces discussions", a-t-il ajouté. Il est le premier responsable du régime à envisager ouvertement une telle mise à l'écart, régulièrement rejetée par Seif al-Islam Kadhafi, le fils du dirigeant libyen.

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a également précisé mardi que des contacts avaient été noués avec des représentants du régime de Tripoli et qu'il y était question du départ de Kadhafi. "Nous recevons des émissaires qui nous disent: voilà, Kadhafi est prêt à partir, discutons-en (...). Il y a effectivement des contacts, ce n'est pas aujourd'hui une véritable négociation", a-t-il dit.

Le président américain Barack Obama avait lui aussi insisté lundi sur l'exigence d'un départ de Kadhafi auprès du président russe Dmitri Medvedev, dont un représentant mène une médiation, selon la Maison Blanche.

Pour Paris, l'issue pourrait venir des Africains, qui ont longtemps été solidaires de Mouammar Kadhafi.

"Aujourd'hui, le Premier ministre éthiopien (Meles Zenawi) que j'ai vu il y a deux jours, le président mauritanien (Mohamed Ould Abdel Aziz) --tous deux animent le panel de l'Union africaine sur la Libye-- sont exactement sur cette ligne-là", c'est-à-dire un départ du pouvoir de Kadhafi, a assuré Alain Juppé.

La question devrait être de nouveau évoquée vendredi à Istanbul, lors d'une nouvelle réunion du groupe de contact international sur la Libye.

Mais le Conseil national de transition (CNT), organe représentatif de la rébellion libyenne, a réaffirmé ses exigences et s'est inquiété de l'opposition exprimée à plusieurs reprises par Seif al-Islam Kadhafi, le fils du dirigeant libyen, à la mise à l'écart de son père. "Le Conseil national de transition ne prendra en compte que les initiatives sérieuses qui prévoient, sans équivoque, un départ de Kadhafi et de ses fils", a déclaré à l'AFP l'un des porte-parole des rebelles, Mahmoud Chammam.

Il a assuré que c'est Béchir Saleh, un proche de Kadhafi, qui s'était rendu récemment en France pour proposer que le leader libyen soit placé en résidence surveillée en Libye sous protection internationale. La rébellion a rejeté ce scénario, car il n'avait pas été approuvé par Seif al-Islam, a-t-il précisé.

Après quatre mois de bombardements des aviations de l'Otan, les Occidentaux ont entamé le potentiel militaire de Mouammar Kadhafi. Mais celui-ci a réussi à se maintenir et il tient solidement ses principaux bastions, dont la capitale Tripoli.

Quatre mois après le début de l'intervention militaire en Libye, le Premier ministre français François Fillon a assuré mardi, devant l’Assemblée nationale, qu’"une solution politique est plus que jamais indispensable et qu’elle commence à prendre forme", grâce à des contacts diplomatiques de plus en plus soutenus devant permettre le départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi. "Les...