Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

HUMANITAIRE - Une ONG au service de l’enfance dans le monde Medical Missions for Children, une énergie positive à partager

Depuis presque quinze ans, et avec, en moyenne, sept missions annuelles, d’éminents médecins, chirurgiens, plasticiens, anesthésistes, dentistes et infirmières œuvrent en toute discrétion, dans les régions les plus défavorisées du monde, pour redonner à des enfants leur santé et leur sourire. Derrière ce magnifique travail sur le terrain se cachent des hommes et une organisation, Medical Missions for Children. Avec, à sa tête, un compatriote, son président directeur général, le Dr Usama Hamdan. Nul n’est prophète en notre pays, et c’est bien dommage. Car Usama Hamdan est un bel exemple de réussite, tant sur le plan personnel, professionnel, qu’humain. En 1984, après avoir achevé ses études de médecine à l’AUB et sa spécialisation en oto-rhino-laryngologie et chirurgie, le jeune diplômé, déjà très idéaliste, quitte le pays pour les États-Unis où il réside actuellement. «J’ai toujours été intéressé par l’humanitaire, avoue-t-il. J’ai collaboré durant 13 ans avec la Croix-Rouge libanaise, participé à des opérations humanitaires au Sud et des collectes de fonds pour des soins de première urgence.» Depuis, il fait partie de nombreuses associations caritatives, dont la Fondation René Moawad, l’American Ecuadorian Foundation, ainsi que Save Lebanon. Dr Hamdan, de passage parmi nous pour quelques jours, comme il aime à le faire au moins une fois par an quand son agenda le lui permet, est un homme heureux. Aujourd’hui chirurgien plastique de renommée mondiale, il décide, en 2000, de fermer sa clinique pour se consacrer entièrement à l’humanitaire. «La vie est une question de priorités», explique-t-il. Serein, tout à fait en accord avec lui-même, il dégage, dès les premiers instants, une énergie positive dont il parle sans cesse, qui se reflète dans son regard et son sourire. Une générosité, mais avec le ton juste, qui ne tarde pas à inonder la pièce dans laquelle il se trouve. «Je me suis demandé un jour, dit-il, ce que je pouvais entreprendre pour faire la différence, sachant que je ne peux pas changer la vie de tous, mais toucher la vie de certains. Mon parcours m’ayant comblé et permis d’accomplir des choses importantes, il me fallait à mon tour donner.» Des débuts anonymes «C’est au début des années 90, poursuit-il, que nous avons commencé, avec quelques collègues, dont le Dr Dennis Snyder, actuellement président du conseil de MMFC, à nous intéresser à des enfants qui vivent dans des conditions précaires. Le but étant de pouvoir organiser des missions à travers lesquelles il serait possible d’opérer des enfants et des adolescents, victimes de malformations, becs de lièvres, palais fendus, et de leur assurer des soins dentaires. Et surtout de pouvoir faire un suivi, quelquefois nécessaire sur plusieurs années, et d’organiser, quand le besoin s’impose, plusieurs interventions.» En 1992, l’équipe sans nom est surnommée, à son grand malheur, «l’équipe du Dr Hamdan!» Avec, il est bon de le noter, parmi les onze membres du conseil d’administration, trois médecins libanais, outre Hamdan, les docteurs Daher, Kurban et Badaoui. «J’ai alors décidé de travailler sous l’auspice de l’organisation humanitaire Healing the Children.» Les missions se multiplient, jusqu’à atteindre l’Équateur, le Népal, l’Inde, la Tanzanie, le Guatemala, la Bolivie, le Pérou et l’Ukraine. En 2000 naît enfin Médical Missions for Children. «Nous avons commencé à fonctionner grâce à des dons personnels, la plupart venant de nous-mêmes, les membres!» Mais petit à petit, se sont joints à cette équipe de bénévoles au grand cœur, tous d’importants médecins, des volontaires contaminés par la nécessité de donner, et de généreux sponsors, compagnies d’aviation, produits pharmaceutiques, hôtels, qui proposent à leur façon une aide indispensable. MMFC «Ce qui nous différencie des autres organisations, précise Usama Hamdan, c’est que nous sommes le seul groupe à assurer un suivi sur nos patients, quelquefois durant 15 ans. Nous n’avons pas les moyens de nous étendre, nous choisissons donc des missions où suffisamment de cas sont recensés pour justifier le déplacement.» Invitée par des pays qui ont besoin de son action, l’organisation envoie alors un groupe de travail, en général une à deux personnes, pour faire des recherches sur le terrain, vérifier les besoins, faire un état des lieux, des locaux disponibles, des salles d’opérations, «car nous devons produire dans les meilleures conditions possibles», rencontrer des spécialistes sur place et établir le contact, qu’ils maintiendront au quotidien jusqu’au lancement de la mission. «Il est essentiel, pour nous, de partager notre savoir-faire avec les équipes locales, tout en respectant leur culture. Nous pouvons ainsi, outre le fait d’intervenir sur des patients et guérir certains problèmes graves, partager les dernières découvertes médicales.» Lorsqu’enfin la décision est prise et la mission totalement organisée, une équipe de 15 à 30 membres s’embarque pour une semaine de dur labeur. «Nous arrivons un samedi et commençons à ausculter les cas recensés par les médecins locaux le lendemain, avec prises de photos et création d’un dossier médical. À la fin de cette journée, les cas les plus urgents sont sélectionnés.» Les cinq jours qui suivent, l’équipe met en œuvre son énergie et son professionnalisme au service des opérations prévues. «En 5 jours, nous essayons d’intervenir sur 75 à 150 cas. Il faut savoir que 80 à 90% de ces opérations nécessitent une anesthésie générale. En général, le jeudi, les nouveaux venus dans l’équipe craquent. Je ne pourrais jamais décrire, poursuit-il avec un sourire chargé d’émotion, ce sentiment de bonheur et de tristesse qui nous envahit.» Samedi, veille du grand retour, est une journée consacrée aux soins postopératoires. Les photos souvenirs sont prises, car «installer des relations amicales avec ces familles est devenu une chose naturelle et indispensable dans notre mission.» D’ailleurs, il suffit d’écouter Usama Hamdan parler de chacun de ses patients, clichés à l’appui, pour comprendre l’importance de l’aspect humain de ses missions. «Voici José en 1994 et aujourd’hui, après plusieurs interventions dont une aux États-Unis. Il est fiancé! Et là, Brandon, Damien…» Ils y passent tous, dans cet album à la fois médical et affectif, et l’on comprend parfaitement, alors, la philosophie des volontaires de Medical Missions for Children, venus d’horizons, de croyances et de cultures totalement différents: «Améliorer la vie des autres. Offrir nos connaissances. Mettre notre énergie en commun, au service de l’avenir des civilisations et de l’être humain, et la canaliser positivement.» Il suffit, aussi, de visionner le très beau documentaire réalisé par Sylvio Tabet, baptisé Medical Missions for Children, pour partager cette émotion. Ce documentaire a d’ailleurs obtenu le 2005 Cine Eagle Master Award et le 2005 Cine Eagle Special Jury Award. Une logistique à point Pour pouvoir mener à terme ces interventions qui deviennent de plus en plus indispensables, dans un monde qui perd l’équilibre entre deux poids deux mesures, et, quelque part, aider ce monde à changer, il suffit donc de trouver des donateurs qui puissent servir la cause de ces médecins au grand cœur. Le coût d’une mission est évalué entre 30 à 40000 dollars. L’objectif est d’entreprendre 6 à 7 missions par an, chacune comprenant 5 jours d’opérations. Cent dollars permettent d’offrir des soins dentaires à 5 enfants, 300 dollars la réparation du palais fendu d’un enfant. Mille dollars financent une salle d’opération pour une journée et, enfin, 30000 dollars parrainent une mission entière. Usama Hamdan n’a pas oublié son pays d’origine. Il y revient régulièrement avec sa famille et ses deux enfants, qui se portent eux aussi volontaires lors des missions de MMFC. «Mon fils est venu la première fois avec nous à l’âge de 10 ans…» Alors, à quand le Liban dans ce formidable programme humanitaire? Quand, sans doute notre pays aura l’intelligence d’honorer ses citoyens extraordinaires, l’organisation nécessaire pour évaluer les besoins sur le terrain et, enfin, l’humilité et la courtoisie de rencontrer ce type d’organisation et d’inviter ses membres à créer une mission commune. Pour les enfants, nombreux, qui ont ici un réel besoin de soins.
Depuis presque quinze ans, et avec, en moyenne, sept missions annuelles, d’éminents médecins, chirurgiens, plasticiens, anesthésistes, dentistes et infirmières œuvrent en toute discrétion, dans les régions les plus défavorisées du monde, pour redonner à des enfants leur santé et leur sourire. Derrière ce magnifique travail sur le terrain se cachent des hommes et une organisation,...