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REPORTAGE Les petits Palestiniens préfèrent la prison au sombre quotidien

Poussés par le désespoir, des enfants palestiniens mettent leur vie en danger pour aller croupir en prison en feignant des attaques contre un barrage de l’armée israélienne en Cisjordanie. L’armée israélienne annonce régulièrement l’arrestation d’enfants palestiniens munis d’armes de fortune, de fabrication locale, au barrage militaire de Hawara, aux portes de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie. Originaire du camp de réfugiés de Balata, Mohammed, 14 ans, fait partie de ces garçons. Arrêté au barrage le 15 novembre, « armé » d’un tuyau métallique bourré de sucre et de café en poudre, il avait été relâché le même jour. « Je voulais aller en prison car j’en ai marre de cette vie. Je préfère la prison car là-bas, je peux étudier et je toucherai une allocation mensuelle », confie-t-il à l’AFP. Le ministère palestinien chargé des Prisonniers verse en effet des allocations mensuelles de quelque 300 dollars à la famille de chaque Palestinien détenu dans les prisons israéliennes. Une source militaire israélienne a affirmé à l’AFP que pas moins de 49 Palestiniens, pour la plupart des jeunes, avaient été arrêtés au barrage de Hawara depuis le début de l’année pour avoir tenté de poignarder des soldats ou pour possession de « pistolets artisanaux ». « La plupart de ces enfants sont issus de familles pauvres et ont des problèmes avec leurs parents ou à l’école. Les organisations terroristes leur promettent de l’argent et leur font croire qu’ils seront des héros ou des martyrs au paradis », a ajouté la source. Alaa Sanakra, chef à Naplouse des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, issus du Fateh, dément l’utilisation d’enfants par les groupes armés pour commettre des attentats. « La plupart des jeunes vivent dans la pauvreté des camps de réfugiés et plus rien ne compte pour eux (…) mais nous ne les envoyons pas commettre des attentats puisque c’est défendu par notre religion », affirme-t-il. « Quand nous voulons perpétrer un attentat, nous n’envoyons pas (les kamikazes) franchir des barrages israéliens. La plupart de ceux qui sont arrêtés aux barrages sont des garçons qui sont renvoyés chez eux après interrogatoire », ajoute-t-il. Un responsable des services de sécurité palestiniens parlant sous couvert d’anonymat affirme à l’AFP que certaines familles démunies envoient à dessein leurs enfants au barrage de Hawara munis d’une arme artisanale pour qu’ils se fassent arrêter par les soldats. « En arrivant au barrage, le garçon crie qu’il est armé d’un couteau pour poignarder les soldats ou qu’il porte un tuyau rempli d’explosifs (…) sachant que dès qu’il sera en prison, sa famille touchera l’allocation versée aux parents de détenus », dit-il. « Ces jeunes ne se rendent pas compte qu’ils mettent leur vie en péril car un soldat peut très bien tirer sur l’un d’eux et le tuer sans vérifier s’il est vraiment armé », ajoute-il. Un autre responsable sécuritaire affirme pour sa part que de jeunes Palestiniens se font arrêter au barrage de Hawara avant les épreuves du baccalauréat pour les passer en prison, car les examens sont simplifiés pour les détenus. Pour décourager ces jeunes, les Brigades des martyrs d’al-Aqsa ont demandé au leader palestinien Mahmoud Abbas d’autoriser les seuls détenus ayant purgé plus d’un an en prison de passer le baccalauréat, a indiqué à l’AFP l’un de leurs chefs, Nasser Abou Aziz. Majeda El-BATSH (AFP)
Poussés par le désespoir, des enfants palestiniens mettent leur vie en danger pour aller croupir en prison en feignant des attaques contre un barrage de l’armée israélienne en Cisjordanie.
L’armée israélienne annonce régulièrement l’arrestation d’enfants palestiniens munis d’armes de fortune, de fabrication locale, au barrage militaire de Hawara, aux portes de Naplouse dans le...