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France - Plus de soixante organisations veulent constituer un bilan des discriminations « ethnoraciales » Des associations noires se fédèrent pour une « véritable égalité » dans l’Hexagone

Plus de soixante organisations ont lancé à Paris une fédération des associations noires qui veut constituer un bilan des discriminations « ethnoraciales » en France et « rétablir une véritable égalité ». Cette initiative intervient alors que les récentes émeutes dans les banlieues pauvres, où vit une forte proportion de Français originaires du Maghreb et d’Afrique noire, ont relancé le débat sur les discriminations et le « modèle » français d’intégration des populations d’origine immigrée. Patrick Lozès, militant associatif et membre du parti libéral UDF, a annoncé la création du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) dont il est devenu le président devant un parterre de militants associatifs noirs réunis samedi à l’Assemblée nationale. À la tribune où siégeaient Stéphane Pocrain, ancien porte-parole des Verts (écologistes), le chanteur Manu Dibango et Fodé Sylla, ancien président de SOS Racisme, le nouveau président du CRAN a dénoncé « le décalage » qu’il y a en France « entre la réalité de la rue, où vivent plusieurs millions de Noirs, et ce qui se passe dans les institutions dirigeantes ». « On dit que les Noirs sont en retrait de la vie politique en France. C’est faux, a-t-il dit, les associations, nombreuses, font un grand travail républicain. On veut être Noir et Français sans raser les murs. » Patrick Lozès, déjà président d’une association, le Cercle d’action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv), a souhaité qu’« on ne se cache plus derrière les grands principes républicains pour ne pas agir ». « Avant que les banlieues ne brûlent encore », a-t-il dit, « il faut un bilan des discriminations ethnoraciales » en France, annonçant « un congrès » sur ce sujet, au printemps. Louis-Georges Tin, autre promoteur du CRAN et universitaire, a souligné que « la rhétorique anticommunautariste, même si elle tenue par des gens sympathiques, est dangereuse, car elle ne peut que nous empêcher d’agir ». Aux accusations de communautarisme, il répond : « Souvent ceux qui sont contre le communautarisme sont contre les communautés. » À la tribune, une seule femme, Eugénie Diecky, journaliste à la radio Africa numéro 1, qui a souligné combien « il est urgent de mettre en place une représentation des Noirs en France ». « Je veux, a-t-elle dit, que ma peau soit synonyme d’espérance, de progrès. »
Plus de soixante organisations ont lancé à Paris une fédération des associations noires qui veut constituer un bilan des discriminations « ethnoraciales » en France et « rétablir une véritable égalité ». Cette initiative intervient alors que les récentes émeutes dans les banlieues pauvres, où vit une forte proportion de Français originaires du Maghreb et d’Afrique noire, ont...