Rechercher
Rechercher

Actualités

LIRE EN FRANÇAIS ET EN MUSIQUE - CAFÉ LITTÉRAIRE Jérôme Beaujour, entre écritures romanesques et de scénarios…

Écrivain et scénariste, Jérôme Beaujour sait jouer avec les mots, leur trouver leur juste place aussi bien dans une scène filmée que sur une page de roman. Auteur de romans «à la perfection formelle impressionnante», dans lesquels il croque des personnages à la «détresse chaleureuse», comme Les gens, Tout dire, ou encore Dans le décor, sa dernière parution aux éditions POL, Jérôme Beaujour a été happé ces dernières années par le cinéma. Il a signé dernièrement l’adaptation de La moustache (qui sera présenté, dans quelques jours, dans le cadre du Festival du film européen ) avec Emmanuel Carrère et a collaboré plus d’une fois avec le réalisateur Benoît Jacquot. C’est dire s’il était bien placé pour parler, au cours d’un café littéraire animé par Jean-Luc Barré, des divergences qui existent entre l’écriture de cinéma et l’écriture de roman, «deux genres assez différents bien que complémentaires», comme l’a souligné Jean-Luc Barré. «J’ai envie de dire que ça a tout à voir et ça n’a rien à voir», a assuré pour sa part Jérôme Beaujour. Expliquant: «Le cinéma pour moi est affaire d’attente. L’attente du film, d’une part, et, d’autre part, l’attente qu’il faut provoquer en permanence chez le spectateur. Cette attente induit donc une certaine contrainte dans l’écriture du scénario qui n’existe pas dans la littérature.» Ce qui ne sous-entend pas que l’écriture romanesque soit dénuée de contraintes. «Écrire un livre est plus difficile qu’écrire un scénario», assure Beaujour. Trouver le bon thème, s’y tenir, élaborer les personnages, ne pas ressasser les mêmes sujets… Il arrive que l’on soit en panne d’inspiration pendant des années. Jérôme Beaujour a mis dix ans entre son avant-dernier et son dernier roman. Tout comme François Weyregans à qui il a également fallu près de dix ans pour boucler Trois jours chez ma mère, qui lui a valu le dernier prix Goncourt. Les deux auteurs ont, dans leurs derniers livres, entre autres points communs, le fait d’avoir mis en récit «cette souffrance de l’écriture» tout en rendant hommage à la mère, comme l’a signalé Jean-Luc Barré. Influence «durassienne» Ce dernier est également revenu avec son hôte sur l’influence déterminante qu’a eu Marguerite Duras dans sa vie et son œuvre. «Duras, je l’ai connue d’abord en tant qu’ami de son fils, puis dans ma trentaine j’ai travaillé avec elle. Je me souviens des longues promenades que l’on faisait ensemble en voiture. Elle avait cette grâce absolue de vous faire rentrer dans son univers. Mais son empreinte se ressent plus dans ma vie que dans mes œuvres», fait remarquer Beaujour. Avant de conclure que, somme toute, il y a dans l’art et la vie une interaction permanente, allant même jusqu’à affirmer que «le cinéma comme la littérature sont souvent beaucoup plus vrais que la vie»! Z.Z.
Écrivain et scénariste, Jérôme Beaujour sait jouer avec les mots, leur trouver leur juste place aussi bien dans une scène filmée que sur une page de roman.
Auteur de romans «à la perfection formelle impressionnante», dans lesquels il croque des personnages à la «détresse chaleureuse», comme Les gens, Tout dire, ou encore Dans le décor, sa dernière parution aux éditions POL,...