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Questions autour du transfert de l’appareil d’État à Pyinmanar, à plus de 300 kilomètres au nord de Rangoun Une nouvelle capitale émerge des forêts de Birmanie

De nouvelles routes à six voies s’enfoncent dans la forêt. Les seuls véhicules visibles sont des camions militaires et les engins de terrassement qui sont en train de transformer la ville paisible de Pyinmanar en nouvelle capitale administrative de la Birmanie. Les habitants de Pyinmanar font semblant de se désintéresser des constructions qui se multiplient depuis deux ans et demi dans le plus grand secret sur les versants de la montagne. « Affaires militaires. C’est dangereux d’être curieux. Nous voulons vivre en paix », dit un homme qui préfère garder l’anonymat. « Je ne sais pas si notre ville deviendra ou non la capitale. Il n’y a jamais de bien sans un mal. Espérons pour le mieux », ajoute-t-il. Ici, personne n’est désireux d’expliquer pourquoi les dirigeants militaires du pays qui n’a connu que la dictature depuis 1962 ont décidé de transférer tout l’appareil d’État à plus de 300 kilomètres au nord de la capitale Rangoun. À Rangoun, en revanche, les théories pour expliquer le déplacement du pouvoir se sont multipliées depuis l’annonce officielle du 7 novembre, selon laquelle le déménagement avait commencé. Crainte d’une invasion maritime par les États-Unis, nouveau positionnement plus au centre du pays pour renforcer l’emprise des Birmans sur les autres ethnies, inquiétude sur d’éventuels désordres à Rangoun si la situation économique empire, influence d’astrologues sur de vieux généraux soucieux de laisser leur trace dans l’histoire : chacun a avancé son hypothèse sans être vraiment sûr des raisons qui motivent le déménagement de l’ensemble de l’administration et du commandement militaire. À Pyinmanar, la population a quasiment triplé depuis 2003 pour s’établir aujourd’hui à environ 150 000 âmes. Les prix de l’immobilier ont grimpé, ainsi que ceux des produits alimentaires de base, dont l’approvisionnement est encore limité sur les marchés. Le « Projet spécial de développement de la région de Pyinmanar » est prévu pour durer 16 ans, selon des responsables locaux qui travaillent sur les sites de construction situés tout autour de la ville, à plus de 30 kilomètres du centre. Jusqu’à présent, Pyinmanar a été tournée vers l’industrie du bois mais la construction a créé de nombreux emplois et les ouvriers viennent de partout dans le pays pour solliciter les protégés des généraux dont les entreprises ont décroché de fabuleux contrats d’exploitation. « C’est mieux ici qu’à Rangoun où il est très difficile de trouver un travail », dit Aung Aung, ouvrier de 29 ans. Maintenant, « je n’ai aucune inquiétude sur l’emploi ». Les entreprises de construction ont été obligées de se conformer aux strictes instructions données par les militaires pour réaliser les chantiers. « Les autorités sont très vigilantes sur le contrôle de qualité », dit Shwe, un menuisier de 42 ans. Les commerces commencent déjà à se déplacer vers le site le plus proche, créant un nouveau marché à Kyett Pyay, près de l’endroit où les ministères et leurs fonctionnaires seront établis. Lég Les habitants de la ville paisible de Pyinmanar vivent depuis près de deux ans dans un véritable chantier ouvert dans le plus grand secret par l’État birman. La population de Pyinmanar, la future capitale administrative de la Birmanie, a quasiment triplé depuis 2003 pour s’établir aujourd’hui à environ 150 000 âmes.
De nouvelles routes à six voies s’enfoncent dans la forêt. Les seuls véhicules visibles sont des camions militaires et les engins de terrassement qui sont en train de transformer la ville paisible de Pyinmanar en nouvelle capitale administrative de la Birmanie.
Les habitants de Pyinmanar font semblant de se désintéresser des constructions qui se multiplient depuis deux ans et demi dans le...