Grande-Bretagne - Blunkett démissionne du gouvernement Blair perd un allié de poids alors que la fronde grandit

Déjà en proie à la révolte d’une partie des parlementaires travaillistes, Tony Blair a subi un nouveau coup dur mercredi avec la démission d’un de ses plus proches alliés, le ministre du Travail et des Retraites, David Blunkett. Pour la seconde fois en moins d’un an, Blunkett a démissionné du gouvernement, estimant « sa position intenable ». « Tony m’a demandé de rester, a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Mais cela n’aurait pu lui causer que du tort. » Blunkett, rappelé au gouvernement par Blair après les élections législatives de mai, était au cœur d’une nouvelle polémique liée à son passage après sa première démission dans le secteur privé, en infraction avec les procédures prévues pour les anciens ministres. Cette démission risque d’atténuer l’autorité de Tony Blair, qui, de l’avis des analystes, est déjà affaibli par sa propre décision de ne pas briguer un quatrième mandat. « Nous voyons la lente dilution de son autorité tourner à l’hémorragie », a déclaré Michael Howard, le chef de file des conservateurs, devant le Parlement. « Combien de temps encore ce pays devra-t-il supporter ce Premier ministre sortant, en poste mais pas au pouvoir ? » La semaine dernière, des ministres se sont ouvertement opposés sur des sujets aussi variés que l’interdiction de fumer dans les lieux publics ou la réforme du système scolaire, une situation impensable dans un gouvernement où règne une discipline de fer depuis 1997. Blair fait aussi face à une fronde sans précédent au sein des parlementaires travaillistes, prêts à le défier sur de nombreuses autres questions, à commencer par le vote sur le projet de loi antiterroriste et l’allongement controversé de la durée de garde à vue à trois mois dans les affaires de terrorisme.