Caméra rapprochée Roman Polanski : une vie et des films atypiques

Roman Polanski c’est non seulement un excellent cinéaste mais également un homme atypique, marqué par des épisodes difficiles qui influeront d’ailleurs toute son œuvre. Échappé du ghetto de Cracovie, il perd sa mère dans les camps et ne reverra son père qu’après la guerre. Le jeune homme se lance alors dans le cinéma et connaît très vite le succès : Le couteau dans l’eau (Oscar du meilleur film étranger), Répulsion (Ours d’argent), Cul-de-sac (Ours d’argent). Ces succès critiques et commerciaux lui permettent de réaliser son premier film hollywoodien en 1968 : le thriller fantastique Rosemary’s Baby. En parallèle, sa vie elle-même prend un nouveau tournant dramatique. En 1969, sa femme, Sharon Tate, est assassinée par le tueur en série Charles Manson. Mais Polanski n’arrête pas pour autant de tourner et son talent de cinéaste se confirme une fois de plus en 1974 avec Chinatown (11 nominations aux Oscars). En 1977, une condamnation pour le viol d’une adolescente de 13 ans le conduit à fuir les États-Unis pour éviter la prison. Il réalise alors le mélodrame Tess (nommé 6 fois aux Oscars) en hommage à sa femme. Les années 80 et 90 sont cependant moins factieuses et le cinéaste alterne entre films commerciaux et films intimistes. C’est en 2002 qu’il renoue avec le succès grâce à The Pianist (Palme d’or à Cannes), grosse production dans laquelle il évoque un sujet plus personnel, celui de l’occupation de la Pologne et du ghetto de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale. Prenant goût à la superproduction, il réalise alors en 2005 une nouvelle reconstitution historique, cette fois-ci adaptée du chef-d’œuvre de Charles Dickens, Oliver Twist. D.D.