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SCÈNES «L’Amérique», un road-movie théâtral au Studio des Champs-Élysées

Après Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran qui lui avait été inspirée par son enfance, Bruno Abraham-Kremer revient au théâtre avec L’Amérique, puisée sans ses souvenirs de jeunesse pour un road-movie théâtral au cœur des années 70, entre espérances et désillusions. À partir d’histoires personnelles que lui a racontées Bruno Abraham-Kremer, Serke Kribus a écrit cette pièce jouée cette rentrée au Studio des Champs-Elysées, à Paris. Pour Serge Kribus, les années 70 de son adolescence ont «vu éclore tant de promesses, tant de mythes sur le rock, la drogue et la liberté», mais elles n’ont pas été pour lui «des années de joie ou d’émancipation». L’Amérique raconte la rencontre et le voyage initiatique de deux jeunes adultes sur fond de tubes de l’époque: The End des Doors, Walk on the Wild Side de Lou Reed, Stairway to Heaven de Led Zeppelin, Knocking on Heaven’s Door de Bob Dylan etc., interprétés en direct et avec délicatesse par Claire Deligny (guitare électrique et chant). Jo est sûr de lui. Il vit au jour le jour, sans s’inquiéter du lendemain. Paris est sa chambre. Babar, un étudiant en médecine, belge, timide et idéaliste, a peur de tout, de son père et encore plus des filles. Les deux protagonistes – excellents Bruno Abraham-Kremer (Jo) et John Arnold (Babar) – alternent récits et dialogues. L’ensemble donne l’impression de quitter plusieurs fois la minuscule scène et le décor unique pour suivre les personnages dans Paris, sur la Côte d’Azur ou à Bruxelles. Les saynètes s’enchaînent à un rythme soutenu. Les héros vivent sans cesse de nouvelles expériences, rencontrent des filles, un malfrat, volent des voitures, se bagarrent, expérimentent diverses drogues et vont toujours plus loin. Babar finit par se libérer et trouver sa voie, tandis que Jo, au contraire, sombre jusqu’à l’issue finale dramatique. Et l’Amérique dans tout cela? À l’image des débats entre pro et anti-US dans ces années-là, Jo rêve de ce pays qui incarne la liberté, tandis que Babar n’y voit qu’impérialisme et règne de l’argent. Au final, semblent dire les personnages, l’Amérique – espoir ou désillusion – est «peut-être en nous».

Après Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran qui lui avait été inspirée par son enfance, Bruno Abraham-Kremer revient au théâtre avec L’Amérique, puisée sans ses souvenirs de jeunesse pour un road-movie théâtral au cœur des années 70, entre espérances et désillusions.
À partir d’histoires personnelles que lui a racontées Bruno Abraham-Kremer, Serke Kribus a écrit cette...