Rechercher
Rechercher

Actualités

VIIe ART - Sylvio Sharif Tabet, producteur, scénariste et réalisateur Le cinéma, de père en fils

C’est le cinéma sous tous ses angles qui l’interpelle. En gros plan ou en grand angle. En producteur, en réalisateur ou en conteur d’histoires, dans le désordre, et suivant le projet. Pour Sylvio Sharif Tabet, il s’agit surtout de faire un métier qu’il aime, de la manière la plus complète possible, et comme il lui a été enseigné aux États-Unis, où il réside actuellement. Pour que le film qui en ressort soit l’expression de sa sensibilité et de son talent. Pour beaucoup, pour lui aussi, il n’était pas étonnant qu’il finisse par faire ce métier. Son père, qui lui a aussi légué son prénom, lui a transmis la flamme qui a brûlé en lui dans les années 70. Aujourd’hui, le jeune Sylvio a repris le flambeau. Même si les premières années universitaires, c’est vers l’économie qu’il va se tourner. Un accident vite corrigé, une parenthèse très vite refermée lorsqu’il s’inscrit à l’École supérieure de réalisation audiovisuelle, à Paris, pour y apprendre les rouages du métier. «C’est ce que j’avais vraiment envie de faire.» Son exil sera ponctué de quelques passages au Liban où il s’essaie à la publicité, au nom du père qui fut l’un des plus grands talents dans le domaine au début des années 70. «J’avais envie, de plus, de quelque chose de différent. Je voulais faire vivre des personnages et raconter des histoires.» L’écriture, il l’a dans l’âme. C’est de là que sortira Le premier cri, un scénario écrit parallèlement à ses études et qui obtiendra le prix de la Fondation Beaumarchais. «C’est l’histoire d’une amitié entre deux femmes. J’avais besoin de cette distance pour parler de ce que j’avais vécu pendant la guerre.» La productrice Vera Belmont, intéressée par le projet, essaiera de le monter. Mais le film sera mis à l’écart pour cause de guerre au Kosovo. Les années américaines «J’ai vite senti, poursuit Sylvio Tabet, que ma porte d’entrée au cinéma passait par l’écriture de scénarios et par la réalisation.» Alors, pour parfaire ce talent que le métier commençait à lui reconnaître, il part aux USA, s’inscrit à l’American Film Institute et y décroche une maîtrise en réalisation. «C’est là, dira-t-il, dans une des cinq meilleures écoles au monde, que j’ai appris toutes les disciplines du métier. Que j’ai surtout appris le travail d’équipe.» Loin du Liban depuis de nombreuses années et se déplaçant entre les États-Unis, où il vient de s’installer, et la France, où il a longtemps vécu, il écrit. Un scénario pour la télé, d’abord, l’émission-pilote de la série The Beast Master, produite par Sylvio Tabet père. Et des projets plus récents, en attente de finalisation: une adaptation de la pièce de théâtre Le Collier d’Hélène, coécrite avec l’auteur, Carole Fréchette, Les enfants d’Œdipe, «beaucoup plus ambitieux au niveau de la production», The Imperial Waltz, qui fut produit par Deepak Nayar, producteur de David Lynch et Wim Wendres, et enfin Le Divin enfant, adapté du roman de Pascal Bruckner. «J’ai développé le projet et je l’ai vendu à un studio canadien.» Avec cette même sensibilité, il réalise. Des documentaires, gratifiés de nombreux prix, comme ce fut le cas pour Medical Missions for Children, qu’il traite, en bon raconteur d’histoires, presque comme une fiction. Avec un ton juste, des images à la fois humaines et objectives, sans doute comme il sait trouver les mots qu’il faut pour l’écriture, ses documentaires institutionnels deviennent personnels et émouvants. Enfin, Sylvio produit de nombreux films. Bien qu’il tienne à rappeler: «Je suis avant tout un réalisateur. J’ai dû passer par l’écriture et la production, un aspect que j’aime, surtout quand je vois des talents qui me donnent envie de collaborer avec eux.» Il a d’ailleurs fondé une maison de production baptisée Synchronicity Production qu’il a mise au service de son talent et celui des autres. Le cinéma libanais «Aux États-Unis, poursuit Sylvio, ce métier existe. Là-bas, on se sent, comme disent les Américains, “on the highway”. La machine existe et la demande est grande. Il y a beaucoup de talents au Liban et autant d’histoires à raconter. Mais le pays souffre d’un manque de structure et d’encadrement.» Actuellement dans une période qu’il qualifie d’«attente active», il conclut: «Il faut aussi, dans notre métier, un important travail relationnel. Car il faut du temps et de l’énergie pour trouver les éléments qui permettent à un film de se faire.» Sylvio Tabet, un personnage et un talent à découvrir… Documentaires Coréalisateur et coproducteur de If One Day the people… Coréalisateur de Mamie Alice. Directeur et producteur de A Better Place pour la Fondation René Moawad. Réalisateur et producteur de Medical Missions for Children. Ce documentaire a obtenu le «2005 Cine Eagle Master Award» et le «2005 Cine Eagle Special Jury Award». Producteur de Jimmy Scott – If You Only Knew qui a remporté le «2004 PBS Independent Lens Audience Award», le «2003 Film Fest DC Audience Award» et le «2002 Atlanta Film Festival Audience Award». Scénarios Le Minotaure, pilote pour l’émission télévisée The Beast Master produite par Sylvio Mario Tabet. Le premier cri, qui a obtenu le prix de la Fondation Beaumarchais. The Imperial Waltz, qui a remporté le «Oscar’s Academy Don and Gee Nicholl Screenwriting Fellowship» et le «Austin Films Festival Heart of Film Sreenplay Competition». Le Collier d’Hélène, réécrit pour le cinéma en collaboration avec Carole Fréchette. Le Divin Enfant adapté du célèbre roman de Pascal Bruckner. Carla HENOUD

C’est le cinéma sous tous ses angles qui l’interpelle. En gros plan ou en grand angle. En producteur, en réalisateur ou en conteur d’histoires, dans le désordre, et suivant le projet. Pour Sylvio Sharif Tabet, il s’agit surtout de faire un métier qu’il aime, de la manière la plus complète possible, et comme il lui a été enseigné aux États-Unis, où il réside actuellement....