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Proche-Orient - L’État hébreu rejette la proposition de Abbas d’un « canal parallèle » pour les négociations de paix Israël se résigne à la participation du Hamas aux législatives palestiniennes

Israël se résigne peu à peu à une participation du mouvement islamiste Hamas aux législatives palestiniennes, prévues pour janvier, tout en maintenant une opposition de principe. « Nous n’empêcherons pas le Hamas de participer aux élections, car nous n’avons nulle intention d’intervenir dans le scrutin », a ainsi déclaré hier un haut responsable israélien qui a requis l’anonymat. Il a réitéré l’opposition de principe à la participation du Hamas au scrutin, aussi longtemps que le mouvement radical « reste une organisation terroriste », et a réaffirmé que des représentants élus du Hamas ne pourraient être considérés par Israël comme des interlocuteurs légitimes. « Nous n’aiderons pas au déroulement du scrutin (...) mais nous n’envisageons pas d’arrêter des responsables politiques qui ne sont pas impliqués dans des attentats », a-t-il souligné. « Nous n’allons pas nous bagarrer pour cette question », a ajouté ce proche du Premier ministre Ariel Sharon tout en minimisant le désaccord avec Washington sur la participation du Hamas aux législatives, jugeant qu’il était purement « tactique ». La ministre de la Justice, Tzippi Livni, a appelé pour sa part la communauté internationale à « faire pression sur le Hamas pour qu’il renonce au terrorisme ». « Le fait que le Hamas soit désireux de participer aux élections le rendra d’autant plus sensible à de telles pressions », a-t-elle déclaré. Adoptant un ton plus ferme, le chef de la diplomatie israélienne Sylvan Shalom, dont les vues ne reflètent pas toujours celles de M. Sharon, avait estimé mercredi que ce serait une « folie » que d’accepter une participation du groupe radical aux élections. Par ailleurs, Israël a rejeté catégoriquement la proposition du dirigeant palestinien Mahmoud Abbas d’ouvrir un « canal parallèle » de négociations, menant à la création d’un État palestinien. « Il est hors de question d’engager des négociations parallèles aussi longtemps que les Palestiniens ne remplissent pas leurs obligations de désarmer les groupes terroristes », a déclaré à l’AFP le haut responsable israélien. « Cette proposition vise à relancer la négociation sans mettre fin au préalable au terrorisme et à la violence. Nous ne l’acceptons pas et les États-Unis ne l’acceptent pas non plus », a-t-il affirmé. Le vice-Premier ministre israélien, Shimon Peres, a également rejeté l’idée de négociations secrètes, dans une interview radiodiffusée. « Cela ne servirait à rien car il n’y a aucun moyen à ce stade de surmonter les divergences sur les questions centrales de Jérusalem et des réfugiés », a-t-il estimé. Qoreï bloqué à un barrage D’autre part, le Premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, s’est élevé hier contre le fait que le convoi de voitures dans lequel il se trouvait a été bloqué pendant trois quarts d’heure à un barrage routier de l’armée israélienne, près de Ramallah. « Les Israéliens prétendent que les barrages routiers sont destinés à assurer leur protection, en fait il s’agit surtout de rendre plus difficile notre vie (des Palestiniens) spécialement durant le ramadan », a affirmé M. Qoreï. « Tout cela n’aide pas au processus de paix, mais rend les choses encore plus difficiles pour tous les Palestiniens et pas seulement pour moi », a-t-il encore déploré. Le Premier ministre venait d’Abou Dis, un faubourg de Jérusalem-Est où il réside. Des responsables militaires israéliens ont confirmé que le convoi de M. Qoreï avait été bloqué par des soldats qui ont contrôlé son identité. Ils ont expliqué que le Premier ministre palestinien avait eu droit à un tel traitement car il n’avait pas informé à l’avance les autorités israéliennes de son déplacement comme doivent le faire des personnalités importantes palestiniennes et les diplomates. L’armée israélienne a récemment bloqué la circulation des Palestiniens sur un certain nombre de routes en Cisjordanie tout en réimposant des barrages à la suite d’une attaque qui avait coûté la vie à trois jeunes colons israéliens dimanche dernier en Cisjordanie. Des activistes intégrés aux forces de sécurité ? En outre, le ministre palestinien de l’Intérieur, Nasr Youssef, a affirmé hier que l’Autorité palestinienne cherchait à enrôler des activistes des Brigades des martyrs d’al-Aqsa dans les services de sécurité. « Nous avons un plan pour les entraîner (…) qui va être lancé dans les prochaines semaines », a-t-il précisé. Le groupe avait refusé de déposer les armes après le retrait israélien de Gaza, en dépit des appels lancés par M. Abbas. Zakaria al-Zoubeidi, un des principaux dirigeants des Brigades en Cisjordanie, a réagi en affirmant qu’il n’était pas opposé au principe d’une intégration des membres de son groupe dans les services de sécurité, mais il a exclu une dissolution. Sur le terrain, l’armée israélienne a capturé 16 Palestiniens en Cisjordanie, intensifiant sa campagne d’arrestations lancée après l’attentat ayant coûté la vie aux trois jeunes colons. Par ailleurs, un Palestinien tué samedi soir par l’armée israélienne avait déposé une bombe factice que les soldats avaient prise pour un engin explosif, a indiqué hier un porte-parole militaire. En soirée, 2 gardes-frontières israéliens ont été blessés à coups de couteau par un voleur palestinien à un barrage routier près de Bethléem. L’homme a lui-même été blessé par les tirs des soldats. Enfin, le terminal de Rafah, entre Gaza et l’Égypte, a été réouvert temporairement hier, afin de permettre à des centaines de Palestiniens bloqués à la frontière de rentrer chez eux.

Israël se résigne peu à peu à une participation du mouvement islamiste Hamas aux législatives palestiniennes, prévues pour janvier, tout en maintenant une opposition de principe.
« Nous n’empêcherons pas le Hamas de participer aux élections, car nous n’avons nulle intention d’intervenir dans le scrutin », a ainsi déclaré hier un haut responsable israélien qui a requis...