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Actualités - CHRONOLOGIE

SOCIÉTÉ - Les « cliniques de fertilité » belges sont submergées par les demandes des lesbiennes françaises Elles ont fait un bébé toutes seules…

Les lesbiennes françaises sont de plus en plus nombreuses à prendre des trains vers la Belgique, pour accéder aux techniques d’aide médicale à la procréation qui leur sont refusées en France, au point que les « cliniques de fertilité » sont submergées par leurs demandes. « De plus en plus de femmes font le voyage Paris-Bruxelles pour avoir des enfants par insémination artificielle avec donneur inconnu », constate Franck Tanguy, de l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) qui organise une conférence sur l’homoparentalité, demain et mercredi, à Paris. Le Dr Anne Delbaere, chef de la « clinique de fertilité » de l’hôpital Erasme de Bruxelles, récapitule : « L’an dernier, pour les inséminations avec sperme de donneur, 72 % des patientes venaient de France », dont une majorité d’homosexuelles. Depuis son ouverture, il y a une quinzaine d’années, cette clinique n’a jamais rejeté les demandes des lesbiennes et des femmes seules. Mais elle ne parvient plus à faire face à l’afflux de Françaises : « Nous n’avons pas suffisamment de pailles de sperme en réserve pour répondre à toutes les demandes », explique à l’AFP le Dr Delbaere. « Nous ne voulons pas, dit-elle, fermer l’accès aux couples de femmes françaises, mais il ne faut pas non plus que leur accueil se fasse au détriment des couples hétérosexuels. » La clinique a donc été « obligée de limiter » ses plages de consultation, souligne le médecin belge, qui suggère qu’« il faudrait peut-être arriver à faire changer les mentalités en France ». Depuis les lois de bioéthique de 1994, l’aide médicale à la procréation est réservée, en France, aux couples mariés ou concubins depuis plus de deux ans, « l’homme et la femme formant le couple ». La Belgique, en revanche, n’a pas légiféré sur ce sujet. Ce sont les établissements spécialisés qui déterminent les critères d’accès aux techniques procréatives. Sans jugement, aucun « Depuis plus de vingt ans, plusieurs hôpitaux belges sont habitués à recevoir les demandes des Françaises », écrivent Mathieu Peyceré et Martine Gross, dans Fonder une famille homoparentale (éditions Ramsay). Leur procédure « consiste à vérifier, par des entretiens avec des psychologues, que la décision des femmes est claire et que l’enfant sera élevé dans une certaine stabilité. Les psychologues demandent notamment si l’homosexualité des femmes est assumée par elles et leur entourage », ajoutent-ils Line et Magali, enseignantes en région parisienne et membres de l’APGL, ont été marquées par le « soutien moral » prodigué par tout le personnel de l’hôpital bruxellois, quand Line enchaîna dix-huit inséminations en trois ans avant de parvenir à concevoir une fille. « En Belgique, nous avons été accueillies sans jugement aucun », disent aussi Marie-Pierre Micoud, directrice marketing de 41 ans, et sa compagne Nathalie Bassac, sage-femme de 43 ans, qui ont conçu ainsi trois garçons. Depuis deux ou trois ans, de l’avis général, la « ruée » des Françaises vers les cliniques de fertilité belges s’est encore accentuée. « Nous avions eu à attendre six mois pour notre premier entretien, dit Marie-Pierre, maintenant, c’est quasiment deux ans ».

Les lesbiennes françaises sont de plus en plus nombreuses à prendre des trains vers la Belgique, pour accéder aux techniques d’aide médicale à la procréation qui leur sont refusées en France, au point que les « cliniques de fertilité » sont submergées par leurs demandes.
« De plus en plus de femmes font le voyage Paris-Bruxelles pour avoir des enfants par insémination...