Une foule en colère s’en prend à une prison où étaient détenus des terroristes Bali commémore les attentats de 2002, 11 jours après une deuxième série d’attaques

Onze jours après les attaques-suicide qui ont fait vingt morts à Bali, une cérémonie placée sous très haute sécurité a marqué hier l’anniversaire des attentats du 12 octobre 2002, qui avaient tué 202 personnes dans l’île touristique indonésienne. Un millier de personnes se sont recueillies à Kuta devant la stèle portant le nom des victimes, qui provenaient de 21 pays. Le site a été surnommé « Ground Zero » par analogie avec les attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Des proches des touristes, mais aussi des Indonésiens, ont déposé des fleurs et des messages de sympathie devant le monument rappelant le drame. Mais une autre manifestation, de colère cette fois, a également eu lieu hier : une foule en colère contre les auteurs des attentats de Bali a attaqué une prison de Denpasar où sont détenus plusieurs condamnés, trois ans jour pour jour après les attentats. Un millier de protestataires, criant « Tuons Amrozi, tuons Amrozi », l’un des trois condamnés qui attendent leur exécution, ont réussi à dégonder partiellement les portes d’acier de la prison Kerobokan à Denpasar, mais ont été empêchés par la police d’y pénétrer. Amrozi et les deux autres condamnés à mort, Imam Samudra et Mukhlas, avaient été transférés la veille dans une autre prison de haute sécurité, en raison de premières manifestations. En fin de journée, la police n’avait pas encore réussi à disperser la foule. Trente-six personnes impliquées dans cet attentat de Bali de 2002 ont été arrêtées. Trois – dont Amrozi – ont été condamnées à mort, et deux autres ont été condamnées à la prison à vie pour leur participation à cet attentat. Le soir du 12 octobre 2002, la discothèque Sari Club et le bar Paddy’s avaient été la cible d’attaques à la voiture piégée, alors qu’ils étaient bondés de touristes étrangers profitant de l’animation nocturne de Kuta, la principale station balnéaire de Bali. De nouveaux attentats ont frappé le 1er octobre 2005 les stations balnéaires balinaises de Jimbaran et de Kuta, faisant 23 morts dont les trois kamikazes et environ 150 blessés. L’enquête sur les derniers attentats a semblé progresser cette semaine, avec l’interpellation d’un premier suspect toujours interrogé mercredi par les enquêteurs. Cet ouvrier de 31 ans nommé Hassan, arrêté dans l’est de Java, est soupçonné d’avoir partagé une chambre louée à Bali avec l’un des trois kamikazes, selon la presse indonésienne.