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Actualités - CHRONOLOGIE

2,5 millions de sans-abri affamés toujours exposés au froid et à la pluie au Cachemire pakistanais L’aide internationale s’intensifie, les engagements atteignent 350 millions de dollars

Quatre jours après le tremblement de terre qui a frappé le Pakistan, l’aide internationale s’intensifiait hier et les engagements atteignaient 350 millions de dollars, mais deux millions et demi de sans-abri affamés étaient toujours exposés au froid et à la pluie au Cachemire. Face au séisme, qui a fait officiellement plus de 24 000 morts en Asie du Sud, la solidarité se manifeste de toutes parts, et parfois de manière inattendue. Ainsi, des soldats indiens ont franchi hier la frontière pour aider leurs collègues pakistanais à reconstruire leurs bunkers afin qu’ils disposent d’un abri. Pendant ce temps, le pont aérien a repris hier à plein régime entre la base aérienne de Chaklala, près d’Islamabad, et la zone sinistrée après l’arrêt des pluies torrentielles. En 24 heures, une centaine de rotations d’hélicoptères apportant des tentes, des couvertures et des équipes de secours, et revenant chargés de blessés ont été effectuées. Sur le terrain, le temps presse : deux millions et demi de sans-abri ont passé leur quatrième nuit dehors, dans le froid et l’humidité. Et certains villages reculés de ces contreforts himalayens n’ont toujours pas reçu la moindre aide depuis le séisme. Au plan des secours, l’espoir de retrouver des rescapés sous les décombres s’amenuise. Une équipe de secours néerlandaise, mobilisée à Bagh (Cachemire pakistanais), a abandonné hier ses recherches dans une école où des centaines d’enfants, principalement des fillettes, ont été ensevelis. En revanche, Muzaffarabad, ville du Cachemire pakistanais ravagée, a connu deux miracles hier : des secouristes turcs ont sauvé une mère de trois enfants des décombres d’une maison où elle a passé 105 heures, et des habitants ont creusé les décombres, permettant à une fillette de 5 ans, Larif Hussein, de s’extirper, seule, des gravats. Mardi, la pluie, qui avait interrompu les secours, avait sauvé la vie d’un vieillard qui avait ainsi pu se désaltérer avant d’être extrait des ruines d’un immeuble de trois étages par des secouristes britanniques. En Inde, 1 300 morts ont été confirmées. Dans la partie indienne du Cachemire, 40 720 habitations ont été détruites et près de deux fois plus ont été endommagées. Au Pakistan, les dégâts sont encore plus importants, même si les chiffres ne sont pas disponibles. Dans Muzaffarabad dévasté, les cadavres s’alignent le long des rues, recouverts de mouches. Médecins sans frontières a mis en garde contre les risques d’épidémies, et l’Organisation mondiale de la santé a évoqué la possibilité de maladies diarrhéiques ainsi qu’une éventuelle flambée de rougeole, mortelle pour les enfants en bas âge. À noter qu’un millier de postes de santé ont été complètement détruits au Pakistan. D’autre part, les engagements d’aide financière au Pakistan ont atteint 350 millions de dollars et continuent d’augmenter, a annoncé hier le Premier ministre pakistanais Shaukat Aziz. M. Aziz a effectué une brève visite hier à Muzaffarabad où il a réaffirmé la nécessité d’œuvrer sans tarder à la réhabilitation, alors que « l’hiver approche », et cela parallèlement à la phase immédiate « de secours et de sauvetage ». Par ailleurs, l’aide continue d’affluer de toutes parts. Les appels à la population pakistanaise ont permis de rassembler plus de 16 millions de dollars, et l’Afghanistan – dont une partie importante de la population vit en dessous du seuil de pauvreté – a envoyé au Pakistan 20 tonnes de fruits secs, quatre hélicoptères militaires, des médicaments, et promis 500 000 dollars d’aide. Son président, Hamid Karzai, a de plus fait appel hier à la générosité de ses concitoyens. Pour sa part, l’Otan a décidé de répondre favorablement à une demande d’assistance formulée lundi par les autorités pakistanaises. Un premier avion, un Boeing 707 de la flotte de l’OTAN, avec à son bord 7,5 tonnes de matériel de secours et quatre équipes d’évaluation des besoins, devait quitter hier soir la Slovénie pour le Pakistan. Toutefois, un responsable de l’OTAN a indiqué hier que la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) est « à la limite de ses possibilités » en Afghanistan et ne peut dégager de moyens supplémentaires pour venir en aide aux sinistrés du séisme qui a frappé le Pakistan. En outre, de nombreux pays et organisations ont renforcé leur aide : la Banque mondiale a annoncé un doublement de son aide, soit 40 millions de dollars. La Slovaquie a débloqué 310 000 euros. La République tchèque a envoyé au Pakistan une équipe de médecins et de pompiers, ainsi qu’une unité médicale mobile de trente lits. La Slovaquie compte envoyer, d’ici à la fin de la semaine, dix tonnes d’aide humanitaire. Le coordinateur de l’aide humanitaire d’urgence des Nations unies, Jan Egeland, s’est rendu hier au Pakistan. Il a admis que certaines régions dans la montagne étaient difficiles d’accès et qu’aucune aide n’y était encore parvenue. « Nous avançons, mais pas partout », a-t-il dit. Le directeur général du Fonds monétaire international, Rodrigo Rato, devrait faire de même lundi et mardi prochains. Musharraf reconnaissant Enfin, le président pakistanais Pervez Musharraf a exprimé hier sa gratitude pour l’aide internationale reçue par son pays, mais a demandé des ressources supplémentaires, affirmant que son pays faisait face à « des besoins pressants ». Dans un discours à la nation, le président pakistanais a affirmé que les opérations de secours « battaient leur plein » après avoir connu quelque retard au début. « J’en appelle à la communauté internationale pour qu’elle débloque des fonds, fournisse une assistance financière et fasse des dons à la caisse présidentielle de secours », a-t-il ajouté, en allusion au fonds qu’il venait de mettre en place. Embouteillage à l’aéroport, un avion chargé d’aides contraint de faire demi-tour Un avion cargo indien bourré d’aides à destination des sinistrés pakistanais a dû faire demi-tour hier matin, l’aéroport d’Islamabad étant plein, a indiqué un responsable des forces aériennes indiennes. L’Iliouchine-76 était chargé de sept camions de médicaments, de 15 000 couvertures et d’une cinquantaine de tentes. Ce vol avait pris des allures historiques, car il représentait le premier de cette importance entre les deux puissances nucléaires rivales, relançant les espoirs de paix durable. Islamabad avait accepté une aide de 25 tonnes de denrées de première nécessité en provenance de l’Inde, pays avec lequel il est entré en conflit militaire à trois reprises, dont deux au sujet du Cachemire.
Quatre jours après le tremblement de terre qui a frappé le Pakistan, l’aide internationale s’intensifiait hier et les engagements atteignaient 350 millions de dollars, mais deux millions et demi de sans-abri affamés étaient toujours exposés au froid et à la pluie au Cachemire.
Face au séisme, qui a fait officiellement plus de 24 000 morts en Asie du Sud, la solidarité se manifeste de...