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Actualités - CHRONOLOGIE

Le constat inquiétant d’une étude nationale Les séropositifs français continuent de souffrir de discriminations

Plus de vingt ans après le début de l’épidémie, près de six personnes sur dix se disent victimes de discriminations ou d’exclusion du fait de leur séropositivité, selon le constat inquiétant d’une enquête française rendue publique hier dans le cadre de « Sida, grande cause nationale 2005 ». Le mois d’octobre est dédié en France à la lutte contre les discriminations. Licenciements abusifs (travail de bureau, de caissière...), refus de soins de la part de dentistes ou d’infirmières, violations du secret médical, refus de souscription à l’assurance, de prêts, de mutuelle... Le bilan de l’enquête 2005 menée par Sida info service (lignes d’écoutes), du 14 juin au 31 juillet, auprès de personnes séropositives n’est guère brillant. Le rejet sévit aussi dans les familles et même parmi les proches des personnes séropositives. L’étude a ainsi montré que 57,3 % des personnes interrogées disent avoir été discriminées du fait de leur séropositivité, 71,9 % d’entre elles ont été victimes de discriminations dans leur vie sociale et 63,3 % dans leur vie privée. Le premier domaine de discrimination évoqué demeure le milieu médical : 43,7 % des personnes interrogées avouent avoir été discriminées, 23,4 % d’entre elles ont renoncé à une consultation, un examen médical ou un soin, et 36 % ont tu leur statut sérologique à l’une de ces occasions. Parmi les exemples d’attitudes relevées : « Une dermato m’a mise à la porte quand j’ai dit que j’étais séropo » ; « La kiné est devenue blanche » quand elle l’a appris ; « Il y a des médecins qui refusent de me toucher. Comment est-ce possible en 2005 ? » Les violations du secret médical (révélation par un soignant à l’employeur par exemple) ont des conséquences dramatiques, comme la perte d’emploi. Selon l’enquête, les femmes font davantage l’objet de discriminations dans le milieu médical que les hommes (6 sur 10 contre 4 hommes sur 10). Un tiers des personnes ont été victimes de discrimination au travail : mises à l’écart des repas et des fêtes de fin d’année, chuchotements (« Il faut s’en débarrasser, elle est séropo »), pressions pour obtenir une démission, une retraite anticipée, avancement subitement annulé... Conséquence : 65,2 % des personnes interrogées ne parlent pas de leur séropositivité au travail. Plus d’un tiers des personnes interrogées renoncent à souscrire une assurance (malgré la convention Belorgey de 2001 prévoyant leur cas), un prêt ou une mutuelle. Pour contourner ces difficultés, près de 6 personnes sur 10 taisent leur statut (questionnaire médical) auprès des assurances et des banques. En France, 150 000 personnes sont porteuses du VIH et 5 000 à 6 000 découvrent chaque année leur séropositivité. Au Liban, le nombre cumulatif des cas de sida ne dépasse pas les 1 000. La souffrance de ces malades ne se limite pas à la discrimination, qui semblerait être un de leurs soucis mineurs, puisque ces personnes sont privées de leur droit le plus élémentaire : le droit aux soins. Bien que le gouvernement se soit engagé depuis 1997 à prendre en charge ces malades, leur assurant la trithérapie essentielle pour leur traitement, les personnes atteintes du virus du sida se retrouvent toujours en court de médicaments, une rupture de stock étant constamment observée à la pharmacie centrale. Jusqu’à présent, aucune solution radicale n’a été prise en ce sens pour éviter l’interruption du traitement, qui serait très mauvaise dans le cas des personnes atteintes du VIH/sida, d’autant que le virus risque de devenir résistant au traitement.

Plus de vingt ans après le début de l’épidémie, près de six personnes sur dix se disent victimes de discriminations ou d’exclusion du fait de leur séropositivité, selon le constat inquiétant d’une enquête française rendue publique hier dans le cadre de « Sida, grande cause nationale 2005 ». Le mois d’octobre est dédié en France à la lutte contre les...